Un carnaval sur fond de blanchiment des avoirs !

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Aux Gonaïves, de gauche à droite : une reine de carnaval, Martine Moise l'épouse du président contesté et inculpé Jovenel Moise et le président du sénat Youri Latortue, sénateur de l'Artibonite

Des festivités carnavalesques ont eu lieu la semaine dernière les vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 février 2017 dans les différentes grandes villes du pays, aux Gonaïves, à Jacmel, à la Croix des Bouquets, à Carrefour et à Pétionville. Même lorsque la plupart des conseils municipaux de ces villes s’inquiétaient puisque les fonds nécessaires n’avaient pas été alloués à temps, toutefois, ces activités festives dans les communautés respectives ont eu lieu. De petites festivités, mais de grandes dépenses ; alors que le pays est dans une situation de précarité qui exige plutôt une certaine austérité économique, sinon une austérité certaine au lieu des dépenses folles.

Défilé des professeurs au cours du carnaval de Jacmel demandant à l’Etat de leurs payer les salaires
Défilé des professeurs au cours du carnaval de Jacmel demandant à l’Etat de leurs payer les salaires

Le carnaval national de cette année  se tiendra aux Cayes  selon les vœux de Jovenel Moïse sous prétexte de se solidariser et d’encourager des « activités économiques avec le Grand Sud qui était victime l’année dernière du cyclone Matthew».  Vingt cinq millions de gourdes devraient être tirés du trésor public pour les festivités carnavalesques des Cayes. Où donc ont-ils trouvé les fonds pour le reste ?

Qui pis est, à Port-au Prince pour les mêmes dates, les dimanche 26, lundi 27 et mardi 28 février 2017, il y aura défilé carnavalesque au Champ de Mars. Beaucoup de fonds, même plus que ceux des Cayes vont être dépensés. Cette multiplication de festivités carnavalesques dans plusieurs communes du pays n’est-elle pas également un moyen de blanchiment des avoirs ? Il est difficile de comprendre qu’un pays à ce stade de misère et de pauvreté se permet le luxe de dépenser follement dans des festivités carnavalesques qui au fond n’apporteront rien au pays.

Jovenel Moise et sa femme ont assisté au carnaval des Gonaïves pour se rendre le jour après à Jacmel. Comment peut-on lier ces dépenses du carnaval à ceux qui avaient porté l’Ucref à investiguer le citoyen Jovenel Moise, actuel président du pays ?

Dans cette veine, signalons que le Vendredi 17 février dernier le juge d’instruction Bredy Fabien a remis au Parquet de Port-au-Prince, le rapport supplétif que le commissaire du gouvernement Jean Danton Leger lui avait renvoyé le 6 février, juste avant l’investiture du Président Jovenel Moise impliqué dans un dossier de blanchiment des avoirs, suite à une enquête de l’UCREF qui avait tiré la conclusion suivante qu’ : « Il est possible que monsieur Jovenel Moïse ait  manipulé des fonds qui n’ont rien à voir avec ses entreprises.

En effet, le lundi 20 février le commissaire Léger a annoncé que dans un délai de 5 jours ouvrables, il donnera son réquisitoire définitif dans ce dossier. Une déclaration qui fait peur non pas précisément à l’accusé en la personne du Président de la République, mais bien à son opposition puisqu’elle flaire que ce ne sera autre chose qu’un non-lieu que le commissaire aura à annoncer tout bonnement pour blanchir le pouvoir du PHTK.

Il nous faut signaler que le juge Fabien ne veut pas que le sort de son collègue Serge Joseph lui arrive ; de sorte qu’il se presse d’en finir avec ce dossier de corruption qui avant les résultats des élections ne valaient pas la peine. Et même le candidat de la Plateforme Pitit Desalin Moise Jean-Charles qui s’est constitué comme partie civile dans ce dossier n’avait pas trouvé nécessaire  d’utiliser ce rapport contre le président au cours de la campagne électorale.

En dernier recours, Jean-Charles vient de déposer le mardi 20 février une plainte pour demander au juge d’instruction Brédy Fabien de se déporter.  Ainsi que le syndicaliste Ernest Bolivar qui s’était également constitué partie civile que le juge d’instruction avait tout récemment entendu dans le dossier demandant au juge d’instruction de se déporter et pressant le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Jean Danton Léger de surseoir à toute tentative de rendre son réquisitoire définitif.

Bolivar pour justifier sa requête au chef du parquet  revendique qu’« Il y a trop de personnalités importantes qui n’ont pas été entendues et la confrontation entre les différentes parties qu’avait souhaitée le chef du parquet n’a pas eu lieu ».

Par ailleurs au cours des défiles carnavalesques à Petionville, il y a eu plusieurs blessés par balles et un jeune homme a trouvé la mort à Lalue après que le char du DJ Fanfan l’a renversé. Aux Gonaïves, il y a eu à peu près 35 cas de blessés à l’arme blanche ; alors pour le maire Neil Latortue, c’est que  les festivités se sont déroulées sans incident majeur.

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