Daniel Foote a rencontré la classe politique

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Daniel Foote

Alors que la majorité de la population haïtienne se penche sur les ravages du séisme dans le Sud et les dégâts de la tempête Grace, les politiciens du pays s’agitent et se bousculent au portillon pour aller rencontrer leur patron, l’envoyé spécial de Washington en Haïti, Daniel Foote à l’ambassade américaine. Quelle misère !

A la nomination de Foote par Joe Biden, certains politiciens de la classe politique traditionnelle manifestaient un faux nationalisme en dénonçant cet acte qui illustre l’ingérence directe de la communauté internationale, particulièrement les États-Unis, dans la gestion du pays. Pourtant, cela ne saurait être un obstacle à rencontrer l’envoyé spécial de la Métropole.

Dès le 11 Août 2021, la Commission pour la recherche d’une solution à l’haïtienne à la crise annonçait en grande pompe sa rencontre prévue avec le commissaire. Magalie Georges, Secrétaire Générale de la Confédération Nationale des Enseignants et Enseignantes d’Haïti a été sur toutes les antennes de radio pour annoncer la seconde visite du patron.

Ainsi, le lundi 16 août 2021, le commissaire des États-Unis en Haïti, a multiplié rencontre après rencontres.  Ce jour-là, il a rencontré entre autres acteurs et dirigeants politiques :   Clarens Renois, l’ancien député Manès Louis du CADOA, Jean Renel Sénatus et le candidat à la présidence du Rassemblement des démocrates nationaux et progressistes (RDNP) Éric Jean Baptiste  qui a plaidé « Justice pour toutes les victimes de violence, le renforcement de la sécurité, création d’un nouveau conseil électoral, l’établissement d’un protocole d’entente national pour un exécutif à deux têtes, une assemblée pour une nouvelle constitution, des élections ».

Rosemond Pradel, secrétaire général de la Fusion, membre de la Direction politique de l’opposition démocratique (DIRPOD)

Foote a également rencontré plusieurs membres d’autres partis le mardi 17 août, en l’occurrence le Secteur démocratique et populaire d’André Michel, le parti Fanmi Lavalas, En Avant, Tèt Ansanm, La DIRPOD et des responsables d’autres organisations de la société civile. Chacun s’est présenté avec son cahier de revendications, soit concernant le CEP, les élections, sécurité, transition de rupture, gouvernement de salut public, exécutif bicéphale, conférence nationale etc…

Le point fort de ces rencontres reste la réponse de l’envoyé aux politiciens à la question sur l’exécutif bicéphale. L’ambassadeur leur répondit qu’il « préfère un dirigeant inconstitutionnel au lieu de deux dirigeants inconstitutionnels » à la tête du pays.

Tous ont plié leur queue et sont retournés chez eux sans dire un mot voire manifester leur désaccord. Seul Rosemond Pradel, secrétaire général de la Fusion, membre de la Direction politique de l’opposition démocratique (DIRPOD) a eu le courage après sa rencontre avec Foote de rendre publique la réponse éhontée de Foote.

André Michel du Secteur démocratique et populaire et l’envoyé spécial de Washington en Haïti, Daniel Foote

Comme ils sont tous à la traine des Etats-Unis, ils ne peuvent pas montrer leur colère et demander à la population de manifester. Ils ont plein respect pour le commissaire, respect qu’ils n’ont jamais manifesté à l’endroit des chefs d’état haïtien. Ce sont les séquelles de la colonisation et de la domination qui expliquent ce respect manifesté par les politiciens haïtiens traditionnels pour le Blanc.

Pour dédouaner Foote et lui donner raison, le Porte Parole du Secteur Démocratique et Populaire André Michel a fait savoir au quotidien Le Nouvelliste « Si aujourd’hui il n’y a pas un président au Palais national, ce n’est pas vraiment la faute à la communauté internationale. C’est surtout parce que les acteurs politiques et membres de la société civile n’arrivent pas encore à s’entendre. Chacun essaie de tirer le drap dans sa direction. Il faut dire la vérité à la population… »

Cette déclaration de Michel accusant maintenant l’opposition, dont il est l’un des chefs de file, est pareille à celle d’Evalière Beauplan à l’émission Le point de Telé Métropole allant jusqu’à dire que le problème n’a jamais été Jovenel Moise mais bien les acteurs de l’opposition qui ne voulaient pas s’entendre.

La présence de Daniel Foote a montré une fois de plus combien les acteurs politiques haïtiens sont catégoriquement soumis au dictat américain. Nous n’avons rien à espérer de cette classe d’hommes et de femmes inféodés à l’impérialisme destructeur. Que le peuple prenne note ! Nous n’avons qu’une seule chose à faire d’eux : il s’agit avant tout et pour tout de les balayer pour les jeter avec fracas dans les poubelles de l’Histoire.

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