Pleins Feux Sur : Gary Didier Perez

« Une voix générationnelle »|(P-au-P, 1965 ?)

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Gary Didier Perez

Il est apparu tout en trombe, à la manière d’un météore. A l’aurore d’une nouvelle génération musicale de la fin des années quatre-vingt. Ainsi s’est introduit Gary, comme la voix emblématique d’une filiation rompue à toutes les déviations contemporaines, tout en crossover. Au cours d’une adolescence infatuée de musique, GDP a fait ses premières armes avec le « Groupe des 12 apôtres » du Nouveau Collège Bird ; faisant office de vocaliste soliste. Tout  en étant le produit d’une époque féconde, marquée de tant d’ébullitions, des vagues et des vogues qui ont complètement altéré le diorama tonal. Atteignant de plein fouet une gestation qui s’est désaltérée à grands jets. C’est dans ce réservoir tonitruant que s’est emmené Gary Didier Perez. Lequel après avoir sillonné les méandres des apprentissages et s’inspirer d’influences ardues, a fini par se faire visible.

C’est ainsi qu’entre 1984-87, il a appris tout sur le tas avec ce groupe. Jusqu’à une ascendance de multiinstrumentiste, qui l’autorise à cultiver la basse, le violon, la batterie, le keyboard. Mais c’est surtout la voix, alors son meilleur atout, qui va le révéler au public. Avec un timbre élastique et imagé, capable de tout bousculer sur son passage. Lorsqu’au coup d’envoi de la nouvelle vague musicale à la fin des eighties, il fait partie du trio fondateur du groupe « Zenglen » en compagnie de Brutus Dérissaint et du maestro Patrick  Martinau. En s’incrustant avec pertinence dans le music-hall local, au gré d’une tessiture assaisonnante qui a su emballer et, initialiser une nouvelle épopée résonnante. Marquée par l’ascension des groupes modernes, s’inscrivant dans la logique des alternances. Et dont le « Zenglen » a constitué le flambeau de cette mouvance, grâce à une musique digestive et printanière.  

Pour sa part, Gary continue son escalade de voix générationnelle. Au milieu d’une nuée de gosiers émergeants, partageant avec lui les feux de la rampe ; avec chacun leur propre singularité. Tels : Patrick Andal (Skandal), Richard Rouzeau, Waydens Joseph, Ralph Condé (Papash), Gilbert Bailly, Joe Dore (Sakaj), Alan Cavé, (Zin), King Kino (Phantom), etc. Pourtant, dans ce foisonnement d’intonations, GDP  a su quand même occuper une place prépondérante dans le cœur des fans. Installé en porte-chanterelle d’un ensemble au sommet de son art. Lequel a su délivrer l’œuvre introductrice : ‘’An nou alèz’’ ayant défini les bases de la nouvelle donne musicale avec des titres comme : Fidel, Michaela, ou te mèt ale, tanbou nou, trayizon, kitem, qui constituaient de vrais cantiques d’alors. Propulsés par un phrasé rempli de musicalité.

Et les Antilles aussi le découvrent et lui octroient des signes de distinction.

Dans cette excursion plurielle, Didier Perez fait l’unanimité. Ovationné par le public qui le consacre et les nanas qui se l’arrachent. Et les Antilles aussi le découvrent et lui octroient des signes de distinction. Evidemment, dans cette atmosphère d’adulation, il faut toujours prendre garde, afin de ne pas brûler les étapes. Puisqu’on n’est jamais à l’abri des vertiges du stardom. Même pour le pourvoyeur de ce refrain péremptoire : ‘’… se konsa lavi a ye, lè ou vle met chanjman/rezistans tèt chaje…modès nou dwe rete modès o/menm si nou rive sou montay la/pou tèt an nou pa janm vire’’. Mais entre les impondérables de la gloire, il y a aussi les petits crocs-en-jambe qui font partie du décor. Et c’est à l’aurore d’une fameuse percée épique que Garry et le « Zenglen » se sont séparés. Mais encore, au fort de sa popularité, la jeune vedette est toujours convoitée. Mais décide de partager les planches avec les scènes maritales, en se mariant en plein malaise musical.

C’est ce qui a poussé le consortium musical à se mettre en branle pour sauver Gary.

S’engageant entre temps dans un bref ‘’stint’’ avec le « Mizik Mizik » et, rejetant les sollicitations du « Boukman Eksperyans » qui voulait en faire un remplaçant adéquat à Eddy François ; ainsi qu’une tête d’affiche du rasin. Pourtant, sans perdurer, il rebondit dans une initiative personnelle avec le groupe « Ozone », nanti d’un nouvel album :’’Rache Pikan’’ qui lui a permis de gambader prestement. Jusqu’à ce que les désertions et autres difficultés ont ralenti la ferveur du groupe. Lequel n’est pas arrivé à s’attirer les sponsors et administrateurs, en plus des aléas de la compétition qui l’ont finalement relégué à l’arrière. Pendant que les concurrents directs sont ravis d’isoler cette gueule dominante, d’artiste suffisant. Et, se défaire de ce gentleman noceur qui a eu profusément trop tôt, sa part des lauriers. Obligeant Garry à prendre du recul, afin de mieux repositionner les perspectives de rejaillissement.

Mettant le groupe en veilleuse, tout en restant actif dans une posture de ‘’freelancer’’. Pour éventuellement prendre le cap vers les E.U. D’abord à Orlando, puis à NY, oú il a continué de jouir d’une notoriété enviable. Collaborant à nombre de projets, dans des prestations sur demande. Tout en se démenant dans toutes les directions pour s’impliquer dans le milieu du spectacle. Dans l’installation d’un studio d’enregistrement à Flatlands Avenue, Brooklyn qui a constitué un lieu de passage pour la confrérie musicale. Et dans un ultime effort, a essayé de reconstituer son groupe « Ozone ». A cette étape, les dés étaient jetés face à une nouvelle vague musicale qui occupait les avenues du business et du show. Exposant un Gary essoufflé, qui s’est mis à tous les boulots incompatibles pour faire face aux responsabilités familiales. Et le destin qui persiste avec les revers ; l’obligeant à muter vers le Sud.

C’est en Georgia, qu’il s’est installé au cours de ces dernières années. A la recherche d’un nouveau souffle et se faire de nouvelles sensations ; aptes à reconquérir certaines velléités. Là, Gary a renoué avec les planches, dans le but de retrouver un auditoire attentif à ses aubades. Il s’y est attelé lentement et, a même performé avec des groupes et artistes tels : Mia, « Zin » et autres dans cette contrée. Mais, le Covid 19 est venu mettre fin à ces manifestations, en plus d’autres calamités qui s’y ajoutent. C’est dans cette veine que Gary s’est retrouvé récemment diagnostiqué d’insuffisance rénale. Et se trouve dans une condition alarmante qui nécessite des soins coûteux. C’est ce qui a poussé le consortium musical à se mettre en branle pour sauver Gary. Dans une initiative lancée par le chanteur Clinton Benoit et supportée par les : Richie, Brutus, Pipo, Gazzman, Fabrice, Joel Widmaier, Kino, Alan, Alex Abellard, Larose, Pouchon et tant d’autres qui exhortent le public à participer à une collecte de fonds à cet effet.

En fait, c’est un vrai faisceau d’unité qui s’est édifié autour de Gary. Et, connaissant la générosité légendaire du public envers ceux qui ont allumé son quotidien, c’est sûr qu’il ne manquera pas de faire ce geste humanitaire. En contribuant sur www.gofundme.com/f/help-gary-dj-perez à la guérison de cet artiste qui a bien mérité de réussir ce ‘’come-back’’.

 

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