Pas de CEP ! Pas d’élections ! Pas de transition !

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N’est-ce pas aux masses populaires d’offrir l’alternative en balayant du pays ces deux entités représentants des classes dominantes qui depuis l’assassinat de l’Empereur partagent le pouvoir de l’un à l’autre tout en barrant la route aux masses misérables.

Les forces impérialistes n’ont aucun problème avec la conjoncture ; sauf qu’elles nous aident à nous autodétruire. Quand elles demandent à Jovenel Moise d’organiser les élections, c’est pour nous tourner en dérision car elles savent mieux que nous autres qu’il est impossible d’avoir des élections sous le contrôle de Moise à moins qu’elles viennent nous l’imposer.

Il est plus que certain, le dilemme Jovenel ne peut aboutir à rien sauf à une mascarade,  c’est pour cela qu’il entre dans des tractations malhonnêtes en proposant à certains secteurs des pots de vin ou autres comme l’indique la révélation faite par l’évêque des Nippes Monseigneur Pierre André Dumas qui a mis le public sur la piste du corrupteur sans citer son nom ; mais sans doute, il ne pourrait être nul autre que le ministre des Affaires étrangères Claude Joseph. Il a promis à l’évêque de tout faire en sa capacité pour désigner un membre pour la formation d’un nouveau CEP et en échange, il pourrait nommer un ambassadeur au Vatican.  Quel est le sens de cette proposition ? La seule vérité c’est un pouvoir corrompu, il ne saurait offrir autre chose que des alternatives de corruption. Et cela a toujours été ainsi dans les couloirs de la politique haïtienne.

L’ambassadeur des Etats-Unis Michèle Sison et le ministre des Affaires étrangères et des cultes Claude Joseph

Ce même ministre n’a-t-il pas écrit au corps diplomatique en Haïti au nom du gouvernement Jovenel Moise /Jouthe Joseph pour les solliciter la main forte en voici quelques extraits:

J’ai l’honneur de m’adresser à vous en cette circonstance particulière où la République d’Haïti est rudement frappée par le retour de vieux démons anti-démocratiques et rétrogrades. Le climat d’insécurité actuel, orchestré et entretenu par des groupes d’intérêts inavouables, a emporté Me Monferrier Dorval, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince. Ce lâche assassinat de ce fervent défenseur des idéaux démocratiques a révolté toute la famille haïtienne. Car il s’agit d’un violent assaut lancé contre la démocratie haïtienne en construction, le projet de réforme constitutionnelle et la stabilité politique dont Me Dorval était le valeureux héraut.

Une fois de plus, le pays est frappé par le monstre aveugle de l’insécurité qui se réveille à chaque fois qu’il faut organiser des élections pour préserver la démocratie. Ce dernier ne jure que par le pouvoir anti-démocratique de la transition.

Comme le dit l’adage : « Ceux qui ne tirent pas les leçons du passé sont condamnés à le reproduire. » J’espère sincèrement que, du passé agité de notre laborieuse édification de la démocratie, mon pays ainsi que ses partenaires et amis pourront tirer quelques leçons afin de préserver les acquis démocratiques.

Alors que la nation haïtienne se penche sur les blessures que lui infligent les forces d’inertie, alors que nous nous recueillons devant les dépouilles de ceux qui, comme Me Monferrier Dorval, tombent au front du combat pour la démocratie, nous avons la noble tâche de ne pas céder au désarroi. Mais plutôt, le moment est venu de bien comprendre le jeu des forces anti-démocratiques afin d’enrayer leurs méfaits sur la société haïtienne.

N’est-il pas le moment de marcher sur les traces de nos va-nu-pieds?

À ces égards, il me semble impératif d’attirer l’attention des amis et partenaires d’Haïti sur les vrais enjeux de ce qui s’y passe. J’en profite pour les inviter à continuer à accompagner le gouvernement et le peuple haïtiens en vue de surmonter les obstacles.

L’heure est grave. La remontée du climat d’insécurité est due à un certain nombre de facteurs dont trois méritent d’être soulignés : d’abord, l’action de casser le monopole et les avantages indus dans les secteurs de l’énergie et du pétrole provoque la réaction de certains oligarques qui font tout pour maintenir leurs avantages ; ensuite, le recours à la stratégie du chaos est la carte maîtresse d’un secteur de la vie politique qui veut tout faire pour qu’il n’y ait pas d’élections dans le pays ; et finalement, si le monstre de l’insécurité a frappé l’un des plus fervents apôtres de la réforme constitutionnelle, c’est pour faire en sorte que celle-ci n’ait pas lieu.

Je voudrais que les pays amis et partenaires d’Haïti en général et le corps diplomatique en particulier comprennent que la démocratie haïtienne est aujourd’hui en proie aux pires menaces du fait de la convergence, entre autres, des trois facteurs précités. »

Dans sa lettre, le ministre poursuit pour mettre en garde le Core Group contre ses frères de classe de l’opposition « Il y a donc lieu de comprendre que les oligarques qui dominent ce secteur sont prêts à tout pour continuer à bénéficier de ces avantages indus au détriment des intérêts de l’État et du peuple haïtien. Il en est de même pour le secteur énergétique où les oligarques essayent de torpiller la réforme mise en œuvre par le chef de l’État en vue de faire échec au projet visant à changer la matrice énergétique du pays.

Par ailleurs, la remontée de l’insécurité est aussi liée à la stratégie du chaos mise en œuvre par un secteur de la vie politique dans la perspective de fragiliser l’organisation des élections dans le pays. L’objectif de ce secteur, comme chacun le sait, est de conduire le pays au retour des pouvoirs inconstitutionnels et antidémocratiques dits de transition.

La corrélation entre la montée de l’insécurité et la volonté de faire obstacle aux joutes électorales par les contempteurs de la démocratie représentative par les urnes n’est plus à démontrer. Bien avant la crise du coronavirus, le secteur politique radical se donnait pour mission de renverser le président élu et démonter les acquis démocratiques. Malgré le fait que le mandat constitutionnel de cinq ans du président Moïse (7 février 2017/7 février 2022) soit en cours, les radicaux ne jurent que par l’installation d’un président provisoire en lieu et place du président élu. Ils se livrent ainsi à un travail de sabotage des acquis démocratiques.

Cependant je tiens à réitérer la volonté farouche du président Jovenel Moïse à réaliser les élections afin de protéger l’alternance démocratique et passer le pouvoir à un autre président élu, conformément aux prescrits de la Constitution, le 7 février 2022. Le chef de l’État croit dans la vertu du dialogue politique et tend la main à tous les protagonistes en vue d’aboutir à un consensus pour éviter que le pays ne retourne à la case départ.

Le retour de l’insécurité et de la stratégie du chaos comme cheval de Troie des pouvoirs anti-démocratiques dits de transition ne devrait pas triompher de la seule voie légitime de la prise du pouvoir, à savoir l’organisation des élections en vue d’une alternance sans interruption du processus démocratique.

Nous renouvelons aux amis et partenaires d’Haïti la demande de leur soutien à la mise en marche du processus électoral. En effet, certains secteurs pensent pouvoir créer une situation de chaos qui serait de nature à convaincre la communauté internationale du bien-fondé de ne pas réaliser des élections. Le Gouvernement haïtien continuera à croire dans la solidarité internationale à notre démocratie. Le Gouvernement haïtien restera toujours à l’écoute des doléances de toutes les parties prenantes, que ce soit directement ou par l’intermédiaire de représentants de la communauté internationale avec lesquels elles auraient une relation privilégiée, dans le but de les rassurer de l’équité et de la transparence du processus.

Nous pensons également qu’un soutien de nos partenaires et amis est indispensable pour mener à bien le processus électoral au courant de l’année 2021 en vue de conserver les conditions de gouvernabilité du pays. Certains observateurs se réfèrent à Haïti comme étant un État faible. Nous sommes d’avis que si l’État est faible, c’est parce qu’il a été pendant longtemps en proie à des forces qui n’ont eu de cesse de l’affaiblir. Un État affaibli n’est donc pas un processus irréversible. Voilà pourquoi un soutien multiforme de nos partenaires et amis est urgent afin de renforcer la capacité des institutions publiques à poursuivre le processus électoral.

Il est donc d’une impérieuse nécessité de faire triompher les idées et les valeurs que défendait le professeur, constitutionnaliste et démocrate Monferrier Dorval. Le plus bel hommage que la nation puisse rendre à la mémoire de ce grand patriote haïtien est de réaliser la réforme constitutionnelle qu’il appelait de ses vœux maintenant. Nous avons la responsabilité morale, démocrates nationaux comme internationaux, de concrétiser le rêve de ce grand constitutionnaliste haïtien qui a consisté à donner au pays une nouvelle Constitution qui soit à même de garantir la stabilité politique et institutionnelle. La plus haute justice doit lui être rendue dans ce sens. Les forces du chaos ne doivent pas avoir gain de cause.

Enfin, nous ne pouvons que remercier nos principaux partenaires et amis pour leur appui indéfectible à la démocratie haïtienne. Vous tous qui travaillez avec nous pour la réparation des réseaux électriques ; vous qui nous aidez dans les efforts pour stabiliser la dépréciation de la gourde ; vous qui nous promettez déjà une mission d’observation des élections ; vous qui soutenez l’État haïtien dans le cadre d’un appui budgétaire ; vous qui nous avez accompagnés dans notre victorieuse lutte contre la propagation du coronavirus, au nom du président de la République, SEM Jovenel Moïse, au nom du gouvernement et peuple haïtien, je vous dis de tout cœur : merci. Signé par Claude Joseph le Ministre des Affaires étrangère.

Le PM Jouthe Joseph et le président de la République Jovenel Moise

Dans la même foulée, l’opposition qui se tient sur la rubrique de la transition n’a rien de concret à offrir. Elle ne peut rien offrir puisqu’ elle n’a pas les moyens de sa politique. Elle agit tout comme le pouvoir, c’est-à-dire compter que les puissances tutrices viennent à la rescousse pour légitimer la transition à savoir accepter qu’elle remplace le pouvoir du PHTK.

Il est clair que le pouvoir et la transition ont comme dénominateur commun les puissances tutrices. Les deux valets ne font qu’attendre la décision des impérialistes à choisir l’un aux dépens de l’autre pour poursuivre la politique de destruction du pays.

N’est-ce pas aux masses d’offrir l’alternative en balayant du pays ces deux entités représentants des classes dominantes qui depuis l’assassinat de l’Empereur partagent le pouvoir de l’un à l’autre tout en barrant la route aux masses misérables.

N’est-il pas le moment de marcher sur les traces de nos va-nu-pieds en criant Liberté ou la mort ! Grenadiers à l’assaut ! de rompre avec la politique de courbette, de soumission aux puissances tutrices.

Certes nous pouvons le faire, de sorte que nous précipitions dans les poubelles de notre histoire tous ces déchets de la colonisation que représente cette classe politique reptile, docile, servile, « genoux ployés devant le dieu-papier à l’effigie de Washington ».

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