L’histoire ne doit pas être falsifiée !

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L’histoire d’un pays ne peut ni être corrigée, ni falsifiée. Les faits doivent être rapportés tels quels. La république d’Haïti a pris naissance le Premier Janvier 1804. La colonisation espagnole puis française avait baptisé cette terre du nom de Saint-Domingue, et justement après la révolution, le dirigeant d’alors,  Jean-Jacques Dessalines, a renoué avec le nom indien du sol en hommage aux valeureux Tainos qui avaient été décimés par la colonisation esclavagiste.

A l’occasion du 215ème anniversaire de l’indépendance du pays, on est étonné de lire dans  un communiqué émanant de l’ambassade américaine en Haïti que : « La révolution haïtienne  a changé le cours de l’histoire dans l’hémisphère et a eu un impact indélébile sur les États-Unis.  Au milieu de la longue lutte pour la liberté en Haïti, des recrues haïtiennes ont quitté le port de Saint-Marc en 1779 pour se battre aux côtés de soldats américains lors de la Bataille de Savannah, notre propre guerre de l’Indépendance »

des citoyens de la république d’Haïti n’ont jamais participé aux côtés d’aucun soldat américain pour l’indépendance des Etats-Unis.

Certes, elle a changé le cours de l’histoire, puisque c’est grâce à elle que  la France a vendu la Louisiane aux États-Unis le 20 décembre 1803 pour 60 millions de francs. C’est encore elle qui a apporté sa solidarité internationaliste à la Grande Colombie permettant tout d’abord à Miranda dans un premier temps sous la direction de Dessalines et à Simon Bolivar sous Pétion par la suite de se procurer combattants, armes et munitions de toutes sortes pour combattre l’empire esclavagiste espagnol.

Mais que l’on soit clair et net, des citoyens de la république d’Haïti n’ont jamais participé aux côtés d’aucun soldat américain pour l’indépendance des Etats-Unis. C’est un mensonge fortement et historiquement éhonté, puisqu’en cette année 1779 la république d’Haïti à laquelle fait référence l’ambassade des Etats-Unis n’existait même pas encore.  Ce coin de terre colonisé et les esclaves qui y travaillaient n’avaient  par conséquent aucun droit à l’autodétermination.  Par contre, c’est en 1791 que nous avions décidé, suite au Congrès de Bois-Caïman, de prendre nos responsabilités historiques en main jusqu’à chasser les colons 12 ans plus tard.

Le contingent expéditionnaire partit,  certes, du Cap-Français le 15 août 1779 pour la Géorgie, sous les ordres du Comte Charles-Henri Théodat d’Estaing, Vice-Amiral de France, Lieutenant Général des Armées Royales, ancien Gouverneur de l’Ile, avec comme Major général le Vicomte François de Fontanges, propriétaire aux Gonaïves. Ce fut sous les couleurs du tricolore français non pas du bicolore bleu et rouge haïtien créé en 1803 soit 24 ans après la Bataille de Savannah.                                                                                                                                  De façon peu discrète, cette note de l’ambassade relève d’un calcul mystificateur. En effet, depuis  cette participation de « recrues haïtiennes aux côtés de soldats américains », il se serait établi une sorte d’alliance américano-haïtienne scellée dans le deuil et le sang. Alors, pourquoi ne pas continuer avec l’impérialisme dans la ligne de cette même alliance, d’autant que « Depuis ces jours de révolution, les relations entre Haïtiens et Américains ne font que s’approfondir» (sic). Ce calcul pervers n’a d’autre effet (psychologique) que de faire taire la voix des masses populaires, de sorte qu’elles abandonnent le terrain de la lutte anti-impérialiste.

cette note de l’ambassade relève d’un calcul mystificateur.

Cette note continue pour dire: « Depuis ces jours de révolution, les relations entre Haïtiens et Américains ne font que s’approfondir et le dynamisme de la communauté américano-haïtienne rend les États-Unis et Haïti plus forts et plus prospères. Les États-Unis sont impatients de poursuivre leur partenariat avec Haïti afin de renforcer la croissance économique, l’Etat de droit et la sécurité »

Les résultats sont là, palpables, il existe une communauté américano-haïtienne aux Etats-Unis parce que tous les peuples en difficulté ne font que suivre la route de leurs richesses volées, pillées par les envahisseurs étrangers. Qui peut nier aujourd’hui que le visage de notre pays n’ait pas été transformé radicalement, de fond en comble, par le pillage et la domination impériale centenaire des Etats-Unis.

« Aujourd’hui, les États-Unis continuent de se tenir aux côtés d’Haïti pour assurer un avenir stable et prospère. À cette fin, les États-Unis encouragent tous les Haïtiens à s’unir pour poursuivre le progrès par des moyens pacifiques. Les États-Unis souhaitent au peuple haïtien une joyeuse célébration du Jour de l’Indépendance et une nouvelle année remplie de paix, de prospérité et d’opportunités » a fait savoir l’ambassade. Quelle hypocrisie ! Inutile d’épiloguer sur cette ignoble déclaration d’un pays qui nous a empêchés de participer au Congrès de Panama en 1826 auquel nous avait invités Simon Bolivar pour nous honorer.

Nul n’est dupe des faux arguments qui ont été développés, lors. Le peuple haïtien luttant pour un changement fondamental  ne doit pas se laisser tromper par ces sirènes trompeuses. La classe ouvrière, la paysannerie misérable, les forces vives endurcies par les injustices, les frustrations, les répressions et la misère programmée par les monstres occidentaux savent clairement qu’il n’y a que deux véritables choix : la continuation catastrophique de la politique capitaliste de dépendance et de maintien des intolérables injustices socio-économiques existantes, et la ligne populaire révolutionnaire scellée par le sang et la foi dans la victoire. Et c’est seulement le choix révolutionnaire, l’unique, qui peut sauver le pays de l’enfer capitaliste, néocolonialiste  américain.

Sus aux falsificateurs de l’Histoire !

 

 

 

 

 

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