Anniversaire de l’assassinat de policiers à Village de Dieu

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L’assassinat du dimanche 12 mars 2021 à Village de Dieu est un produit de l’irresponsabilité et du cynisme au sein de la direction de la PNH.

Une messe a été chantée le dimanche 12 mars 2023 au Quartier Général du SWAT, situé à Clercine en présence du directeur général de la PNH, Frantz Elbé, et des membres du Haut commandement de la police pour honorer la mémoire des cinq policiers du SWAT tués dans l’exercice de leur fonction le 12 mars 2021, lors d’une opération dans le quartier de Village de Dieu.

Dans une note policière publiée en la circonstance, pour signifier que ces policiers entrent désormais au panthéon de l’histoire où reposent les âmes de tous ceux qui se sont sacrifiés et qui se sont distingués par leur bravoure et leur sens d’engagement on pouvait lire: « En dépit des pleurs et du sentiment de désolation que la date du 12 mars évoque dans la conscience collective, elle doit être une source d’inspiration pour méditer, renforcer l’esprit de corps et travailler sans relâche pour mettre un terme définitif à la barbarie de tous les groupes armés qui veulent à tout prix dicter leurs lois ».

Tout n’est que de la démagogie à faire dormir les naïfs. La police avait promis la récupération des « cadavres de nos vaillants policiers tombés en héros à Village de Dieu», jusqu’à nos jours, elle n’a pas pu le concrétiser. Deux ans après cet assassinat crapuleux, la situation s’est-elle améliorée? A-t-on réussi à déloger les bandes criminelles et à pacifier cette zone? Rien n’a été fait et les corps des agents de police ont été abandonnés aux mains des bandits du gang dirigé par Johnson “Izo” Alexandre, de la coalition criminelle dénommée Gpèp. Ce Groupe de kidnappeurs a été formé par l’ancienne opposition actuellement au pouvoir pour combattre le groupe fédéré de G9.

Cérémonie d’hommage aux 5 policiers assassinés le 12 mars 2021, lors d’une opération dans le quartier de Village de Dieu.

« Ces abominables crimes commis à l’encontre de l’institution policière ne resteront pas impunis. Les auteurs ainsi que les complices de ces actes seront arrêtés puis traduits devant la justice » avait déclaré dans une note l’institution policière; mais tout n’était qu’un bluff. La police avait bien récupéré le mardi 16 mars 2021, le véhicule blindé, en lieu et place des cadavres des policiers.

Le pire dans tout cela c’est que d’autres vies policières continuent à tomber dans d’autres endroits du pays.  Comme l’explique au début de cette année l’assassinat de  deux policiers Dempsey Denis, 32 ans, agent I, issu de la 27e promotion, et Jean Daddy Prévilus, agent I de la 31e promotion dans l’après-midi du mardi 10 janvier à Carrefour-Feuilles, non loin de l’église Wesleyenne.

Le 21 Janvier 2023 quatre policiers: Gérald Octinal (30ème promotion), Wikern Stanislas (20ème promotion),  Luc Eliézer (20ème promotion), Duckens Cejuste (24ème promotion) ont été tués dans la zone de Métivier à Pétion-Ville. En cette occasion, la Direction Générale de la PNH dans une note a renouvelé à la population « sa détermination à continuer à déployer des efforts nécessaires pour mettre hors d’état de nuire tous les bandits et leurs alliés afin que la paix, la tranquillité et la sécurité soient rétablies sur toute l’étendue du territoire national ».

Funérailles des policiers assassinés à Métivier

Quelques jours plus tard, soit le jeudi 26 janvier, six policiers de la commune de Liancourt, dans le département de l’Artibonite avaient été assassinés lors d’une attaque d’un commissariat par des membres de gangs armés.

Ce qu’on n’a jamais eu le courage de dire, c’est que ce que nous vivons aujourd’hui est le résultat d’une irresponsabilité certaine de la part de ceux et celles qui ont participé à détruire le pays, particulièrement la mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH).

La situation actuelle est la conséquence d’une certaine inconséquence de cette mission et sa complicité avec certaines organisations de droits humains croupions au service des intérêts étrangers.

Selon le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), de 2021 à janvier 2023, un total de 103 policiers ont été assassinés par des bandits armés. Et, ce n’est pas par hasard si les groupes armés criminels ne sont jamais maîtrisés, au contraire, ils se sont renforcés en devenant plus arrogants, plus agressifs et pullulent à travers le pays, parce qu’ils ont trouvé une certaine tolérance des organisations de droits humains qui les défendent. Drôle d’ironie, quant à présent, elles expriment leurs inquiétudes et indignation, par rapport aux tournures de violence extrême que prennent les événements en Haïti. Mais, elles ont la mémoire courte, car elles oublient déjà qu’elles ont catégoriquement contribué à rendre la police impuissante, faible face aux attaques des bandits armés sous peine de ne pas être accusés de massacreurs dans des rapports bien huilés destinés à satisfaire les intérêts étrangers à l’encontre du pays.

Les deux agents de police de l’UDMO, Jimmy Boyard et Guy Evens Philidor tués le 13 novembre 2017 à l’école Maranatha à Grand Ravine

Rappelons ce qui s’était passé le lundi 13 novembre 2017 à l’école évangélique de Maranatha à Grand Ravine, quand 235 policiers du corps des BOID, UDMO, SWAT et CIMO envahissent cette zone pour une opération de désarmement. Des agents de la MINUJUSTH les accompagnent. Cette intervention visait à rétablir l’ordre dans les quartiers Ti-Bois et Grand Ravine, limitrophes de Martissant.

Deux agents de police de  l’UDMO, dont Jimmy Boyard et Guy Evens Philidor ont été tués et trois autres blessés par balles des bandes armées lors de cette opération lancée par la police nationale d’Haïti (PNH) pour combattre ce foyer  naissant de gangs armés qui avaient choisi cet établissement scolaire pour leur base.

Les policiers n’ont pas laissé la scène, car ils ne voulaient pas laisser le cadavre des deux policiers morts. Dans un échange de tirs, venant de la police et des bandes armées, il y a eu des cas de victimes collatérales, des gens qui se trouvaient être au mauvais endroit au mauvais moment.

En fin de compte, les policiers ont finalement récupéré les cadavres. Dans l’après-midi de ce lundi, le Premier ministre haïtien d’alors Jack Guy Lafontant a sur les réseaux sociaux réagi en écrivant : « J’exprime mes profondes sympathies et mes sincères condoléances aux familles des policiers victimes à Grand Ravine lors d’une opération policière »

Puis après, le contenu va complètement changer juste après les résultats d’une enquête de l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (IGPNH) publiés vers la fin de novembre 2017 disant que deux policiers sont accusés dans le cadre de l’exécution de neuf civils non armés. Propos soutenus par le Réseau national des Défenseurs des Droits Humains (RNNDH). Le Premier ministre Jack Guy Lafontant avait qualifié de « bavure » ce rapport.

La Minujusth qui était sur place lors de l’opération, pour se dédouaner de toute responsabilité, a donné une autre version truffée de mensonges qui a contredit les témoignages de témoins oculaires et de la PNH.

Du même coup, la MINUJUSTH qui était sur place lors de l’opération, pour se dédouaner de toute responsabilité, en la personne de la porte-parole, Sophie Boutaud de la Combe, a donné une autre version truffée de mensonges qui a contredit les témoignages de témoins oculaires et de la PNH. «Aucune des unités de la police onusienne ne s’est rendue à l’endroit du Maranatha Collège où les meurtres présumés ont eu lieu ». Elle a ajouté ensuite : « Les morts civiles signalées ne faisaient pas partie de l’opération prévue mais d’une action unilatérale menée par certains officiers [de la police haïtienne] après la conclusion de l’opération».

Depuis lors, les policiers ont peur de réagir contre les groupes armés par crainte de ne pas être accusé par les organisations de droits humains de violations de droits humains. Les policiers depuis lors ont été démobilisés puisqu’ils n’ont aucune assurance même de la part de leur chef hiérarchique. Comme nous pouvons le constater on n’a jamais fait cas de ces deux policiers de  l’UDMO, Jimmy Boyard et Guy Evens Philidor qui ont été assassinés à Grand Ravine  le 13 novembre 2017.

Cette action mal gérée à Grand Ravine a ouvert un boulevard aux bandits qui agissent à leur guise et font ce que bon leur semble. L’assassinat du dimanche 12 mars 2021 à Village de Dieu  est un produit de l’irresponsabilité et du cynisme au sein de la direction de la PNH.

C’est dans cette perspective que le coordonnateur du Syndicat national des policiers haïtiens (SYNAPOHA) et le Syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH) dénoncent le silence de l’Inspection générale de la police nationale sur le dossier des 5 policiers lâchement assassinés en 2021 au Village de Dieu. « Jusqu’à date, l’IGPNH ne s’est pas prononcée sur ces crimes horribles et révoltants qui sont restés impunis, ce qui ne fait pas honneur à l’institution policière et démotive complètement les agents dans l’accomplissement de leur mission », a fait savoir Lionel Lazarre du SYNAPOHA.

Garry Jean-Baptiste, porte-parole du syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH-17) a pour sa part indiqué « Il faut des sanctions contre les gros bonnets de la police qui ont envoyé des agents à la boucherie. Ils doivent assumer leurs responsabilités dans ce qui s’est passé le 12 mars 2021. Il ne doit pas y avoir deux poids, deux mesures lorsqu’il faut sanctionner les policiers fautifs, soulignant que, si la faute était imputable aux agents de police, l’affaire serait vite réglée »

Il est évident, les dirigeants n’ont aucun souci à l’égard des policiers qui ne sont que des travailleurs issus des masses populaires. Ces réactions de messe, de commémorations d’assassinats, ce ne sont que des balivernes, des simulacres pour bafouer les masses. Ces larmes de crocodiles qu’ils versent ne sont que pour cacher leur incapacité et leur nullité.

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