La crise politique que connait la première République Noire du monde, Haïti, a pris naissance dès l’arrivée de l’équipe tètkale, dirigée par le néo duvaliériste-macoute, Michel Martelly, le 14 mai 2011, cause de son refus systématique d’organiser des élections libres dans le pays. Cette crise a, une fois de plus, de graves conséquences sur la vie quotidienne de la population et les institutions démocratiques : l’augmentation du coût de la vie, la dévaluation de la monnaie, la hausse du taux de l’inflation, la baisse du taux croissance, le dysfonctionnement du Parlement haïtien, le fonctionnement abracadabrant du pouvoir judiciaire et la mise en place d’un gouvernement de facto, dirigé par un réactionnaire, Evans Paul. Telles sont les conséquences néfastes de la gouvernance de Lamothe et de l’administration de Martelly. Lamothe s’en est allé avec des millions de dollars détournés ou volés ; cependant le peuple exige une reddition de comptes et l’arrestation de Lamothe.
Pour essayer de détourner l’attention du peuple, Martelly a fait choix d’un joueur de réserve de l’équipe tètkale, un pseudo démocrate sous la dictature des Duvalier, un GNBiste réactionnaire face au gouvernement démocratique du président Aristide, un allié du gouvernement Préval-Bellerive, transformé en opposant la fin de son mandat. Le premier Janvier 2014, aux Gonaïves, à l’occasion du 210e anniversaire de l’Indépendance d’Haïti, Evans Paul se réconciliait avec ses anciens bourreaux : l’ex-dictateur Jean Claude de Duvalier et l’ex-tortionnaire Prosper Avril en présence de son collègue GNBiste Michel Joseph Martelly. Ce fut une nouvelle alliance sous le label duvaliériste-macouto-GNBiste qui s’est mise au service de la Communauté internationale contre les intérêts supérieurs de la Nation et du peuple haïtien.
Dans la foulée, certains acteurs politiques réclament un accord politique et un gouvernement de consensus ou de salut public. Ceux-ci devraient être le fruit de négociations avec les parties politiques et d’autres institutions républicaines. L’intransigeance et l’arrogance de monsieur Martelly ont faussé toutes les démarches devant aboutir à de telles négociations. Il a choisi unilatéralement le joker Evans Paul comme Premier ministre, puis l’a installé à la Primature sans l’approbation du Parlement, comme le veut la Constitution. Donc Evans Paul alias K-Plim est devenu un Premier ministre de facto, prêt à tout faire, la manière de Gérard Latortue, pour continuer de liquider les ressources du pays et maintenir la nation sous l’occupation étrangère. Monsieur Martelly de son côté, a concrétisé son rêve murement réfléchi depuis son arrivée au pouvoir à la faveur de l’International : dirigé le pays tout seul sous le diktat de ses patrons des grandes puissances impérialistes.
Au moment de son installation le vendredi 16 janvier dernier, le Premier ministre de facto, Evans Paul a déclaré : « je ne faisais pas campagne avec le candidat Martelly, je ne l’ai pas voté non plus. Il faisait campagne
avec un programme politique. Aujourd’hui, je suis devenu son Premier ministre, je dois respecter son programme. Je ne suis pas Premier ministre d’un parti politique. Mon Gouvernement (de facto) a 2 objectifs spécifiques : créer les conditions nécessaires pour réaliser des élections et assurer la continuité de l’Etat… »
Attention ! A tous ceux qui réclament un gouvernement de consensus, Evans Paul disait qu’il n’en est pas question. Entendez par là, qu’il n’y est que pour assurer la continuité de Laurent Lamothe dans sa politique de corruption, de pillage des ressources de l’Etat, de mensonge et de soumission à l’International.
Face à cette situation lamentable et dégradante, la plateforme Pitit Desalin, l’Organisation politique Fanmi Lavalas et la plateforme politique MOPOD appellent à la poursuite de la mobilisation contre ce complot. Dans cette perspective, deux journées de manifestation, vendredi 16 et samedi 17 janvier ont été réalisées, Port-au-Prince et plusieurs autres villes du pays pour continuer d’exiger le départ de monsieur Martelly du Palais national. Ce sont les mêmes slogans qui résonnent dans les manifestations durant le parcours: “ A bas Martelly! A bas de facto ! A bas Evans Paul ! A bas K-Plim ! Arrêtez Lamothe ! Arrêtez Martelly ! A bas MINUSTAH ! A bas occupation ! A bas l’ingérence! Vive les élections libres, sans ingérence étrangère! Arrêtez Evans Paul pour avoir volé des morts à l’Hôpital général et des matériels à la mairie de Port-au-Prince. Nous ne voulons pas de décrets, Martelly doit partir! Nous ne voulons pas de de facto, Martelly doit partir.”
Les manifestants anti-Martelly ont fustigé également la Communauté internationale, en l’occurrence, les Etats-Unis, la France, le Canada, l’ONU-MINUSTAH, l’OEA, l’Union Européenne entre autres qui supportent en Haïti, disaient-ils, un régime de facto, anti-démocratique constitué de dealers de drogue, de kidnappeurs, de corrupteurs, de corrompus, de voleurs et de criminels de grands chemins. Ils continuent à dénoncer la présence physique des ambassadeurs, des Etats-Unis, Pamela Ann White ; du Canada, Paula Valdwell St-Onge ; des représentants de l’ONU, Sandra Honore et de l’OEA, Frédéric Bolduc au Parlement haïtien dans la nuit du dimanche 11 janvier 2015 pour faire pression sur des parlementaires pour prolonger leur mandat au mépris de la Constitution, appelant des parlementaires pour leur intimer l’ordre de venir au Parlement à des heures irrégulières.
Au cours de la deuxième journée de manifestation, le samedi 17 janvier, les manifestants ont dénoncé l’infiltration par des bandits légaux de Martelly et d’Evans Paul pour voler et provoquer les protestataires. Ces derniers ont parcouru diverses rues de la capitale sans incidents et de manière pacifique; mais arrivés devant le local de la Fusion des Sociaux-Démocrates, ils ont essuyé des jets de pierres venant du local de KID, où des malfrats à la solde d’Evans Paul s’étaient retranchés. Les agents de la PNH présents dans la manifestation ont ouvert le feu à hauteur d’homme, blessant ainsi plusieurs manifestants dont Mario Jean Musca, venant de la commune de Carrefour ; Angelot Adrien, secrétaire général d’une organisation populaire, « Anbake pou Change », a reçu plusieurs cartouches au cou ; Legros ainsi connu, Julmus Pierre, Jean Bernard Fils-Aimé ; Jean Jacques Jean Claudel, venant de Solino, a reçu une balle au pied en provenance de policiers bord d’un véhicule CIMO immatriculé 1-618 ; l’ex-prisonnier politique : Jean Robert Vincent, une balle au bras ; Pasteur Semereste : une au nez. Un autre manifestant répondant au nom de Nickenson d’Haïti a été arrêté, torturé et maltraité par des policiers. Il a été conduit au sous-commissariat du Canapé-Vert. Les images en témoignent.
Toujours est-il que les manifestations de l’Opposition constituées de Pitit Desalin, Fanmi Lavalas et du regroupement des partis politiques dénommé, MOPOD, ont été dispersées par la police à coups de gaz lacrymogène et d’«eau grattée» en dépit de la résistance des manifestants. Les droits du peuple haïtien à la manifestation sont systématiquement violés par le régime dictatorial Martelly-Paul. Les leaders de l’Opposition appellent à la résistance populaire, la poursuite de la mobilisation pour faire «face carrée» au régime de facto Martelly-Paul et à la Communauté internationale qui supporte ce petit groupe au grand dam de la majorité.