7 février 2016 : Martelly doit partir !

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bottom_front_picture Après 5 ans de règne du régime tètkale-kaletèt du néo duvaliériste, Michel Joseph Martelly, supporté par une grande partie de la classe dirigeante et de la communauté internationale, la passation du pouvoir n’aura pas eu lieu, semble-t-il, de façon démocratique et pacifique. Les élections qui devaient être un moyen démocratique pour remplacer le personnel politique sont largement transformées en un vaste marché où règne la loi de l’offre et de la demande. La Constitution et le décret électoral de mars 2015 ont été mis à l’écart pour être remplacés par le diktat du Core Group et du Département d’Etat des Etats-Unis.

Malgré l’augmentation vertigineuse des émoluments des conseillers électoraux en terme de récompense pour l’accomplissement des magouilles bien réalisées le 9 aout 2015, de 124 mille à 240 mille gourdes par mois, plus 150 mille gourdes par mois comme frais, totalisant 390 mille gourdes par mois, des conseillers du secteur religieux sont obligés de jeter l’éponge sous les pressions populaires et les dénonciations de corruption de part et d’autre. Les conseillers qui restent au CEP croupion d’Opont ont fait un choix de privilégier la corruption au détriment de leur dignité. Depuis octobre 2015, chaque conseiller reçoit plus de 390 mille gourdes du pouvoir tètkale pour imposer le poulain de Martelly, son gérant de banane, disent plus d’un, comme président. Tandis que le peuple haïtien dans sa plus grande majorité et dans différentes formes de manifestation s’oppose catégoriquement à ce projet.2

L’opération maffieuse est fixée pour le dimanche 24 janvier 2016 avec un soi-disant candidat unique, celui du pouvoir. Le candidat adverse, en l’occurrence, Jude Célestin s’est désisté catégoriquement. Il ne veut pas participer à ce qu’il appelle: «une sélection en vue d’introniser un prince.»

C’est dans ce contexte que des parlementaires mal élus (PME) se sont empressés de valider leur mandat en dehors des normes constitutionnelles, le dimanche 10 janvier 2016, un jour avant la date fixée par la Constitution pour la rentrée en fonction, soit le deuxième lundi de janvier en Assemblée nationale. Tant que l’Assemblée nationale n’aura pas lieu, selon l’article 92.2 et 98.1 de la Constitution, la 50e Législature ayant en toute vraisemblance des députés en panne de légitimité ne peut rentrer en fonction.

Le sénat, de son côté, avec des sénateurs mal élus également, montre un bureau composé uniquement d’individus à majorité de l’Opposition, à savoir : Jocelerme Privert, président ; Ronald Larèche, vice-président ; Lucas Saint-Vil, premier secrétaire ; Stevens Benoit, deuxième secrétaire et Carlos Lebon questeur. Pour le moment, parait-t-il, l’Assemblée nationale n’intéresse pas les pères conscrits, ils préfèreraient s’adresser au CEP pour lui faire injonction de stopper le processus électoral, truffé de fraudes massives et de mettre sur pied une commission de vérification indépendante capable de faire la lumière, une fois pour toute, sur ce qui s’est passé le 9 août et le 25 octobre au centre de tabulation.

Entre temps, l’échéance constitutionnelle du mandat présidentiel touche à sa fin le 7 février 2016, sans aucun président élu démocratiquement. Dans cas précis non prévu par la Constitution, il n’y aura pas de vacance présidentielle, il y aura sans doute un vide présidentiel. Alors comment combler ce vide ? On dit souvent : « La nature a horreur du vide. » Il faut le combler, il n’y aura pas d’autre choix que de mettre en place un pouvoir de transition pouvant combler ce vide. En ce sens, des propositions ont été déjà soumises l’opinion publique. L’Opposition doit s’arranger pour éviter la mainmise de l’International sur les affaires internes du pays. Le peuple haïtien est resté toujours mobilisé, et aujourd’hui encore il est descendu dans les rues par milliers pour faire échec au coup d’Etat électoral du 24 janvier prochain. Il ne veut pas obéir aux diktats des colons et de leurs collabos d’ici et d’ailleurs. Il se prépare en tout état de cause pour un véritable dechoukay, si toutefois le pouvoir tètkale persiste dans son projet macabre de se perpétuer au pouvoir. De gré ou de force, Martelly doit partir le 7 février.

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