Une étincelle à ne pas laisser éteindre

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Si l’on considère les conditions dans lesquelles se trouve notre pays qui traverse la plus grave crise sociopolitique de son histoire, il n’y a aucune hésitation possible, d’un point de vue de lutte de classe, nous devons nous préparer à opérer enfin un grand virage. Il est plus qu’évident, Haïti vit sous un système antidémocratique dont les principes sont fondés sur l’exploitation, le népotisme, la corruption, l’incompétence et le mépris des masses. Autrefois, tel ministre fut accusé d’escroquerie ou de débauche ; tel autre de dilapider les fonds publics etc. Aujourd’hui, c’est la dégénérescence totale : soupçon d’assassinat, extorsion, enlèvements contre rançon au sein même de l’appareil d’Etat.

Ce que nous devons comprendre de cette descente aux enfers, le système corrompu mis en place après le coup d’Etat de 1806 qui sévit encore est arrivé depuis quelque temps à son terme. Sa longévité ne peut plus durer infiniment. C’est un tas de subterfuges qu’on utilise pour le tenir en vie, avec l’espoir qu’il se régénère. Tel est l’objectif poursuivi par les maîtres à penser, les conspirateurs, les fossoyeurs qui s’efforcent comme toujours d’utiliser de la ruse pour tromper la vigilance des masses populaires afin de revigorer, sinon ressusciter, ce système sous d’autres formes.

Ce serait la pire démarche de ces avocats zélés de ce système d’imposture refusant d’accepter la réalité que ce temps est révolu. Efforcez de résoudre cette crise dans la continuité, elle débouchera au plus vite sur une éventuelle explosion sociale inévitable. En tout état de cause, cette classe politique ne tirera, certainement pas, révérence, sans que le peuple la force à le faire. D’ailleurs, elle est plus que jamais déterminée à défendre ses patrons des classes dominantes pour empêcher justement l’accouchement d’une société nouvelle, ayant des aspirations allant dans le sens des intérêts des laissés-pour-compte.

Certes, il n’y a rien de nouveau à la seule différence, que cette fois-ci, la confrontation paraît plus ouverte, plus directe, l’on dirait même irrévocable, voire irréversible et ceci pour deux raisons fondamentales. Tout d’abord, certains ghettos sont en train de prendre pleinement conscience de leur sort et d’identifier les vrais responsables de leurs conditions de misère et de pauvreté.

certains ghettos sont en train de prendre pleinement conscience de leur sort et d’identifier les vrais responsables de leurs conditions de misère et de pauvreté.

Ensuite, les classes dominantes frappées de cécité veulent coûte que coûte sauvegarder leurs privilèges sans se rendre à l’évidence que l’étincelle de résistance allumée ne pourrait plus s’éteindre. Elles ne se rendent pas compte que le système s’est déjà effondré, et qu’il ne reste qu’à déblayer le terrain en envoyant les débris à la poubelle de l’histoire.

Au point où nous en sommes, il n’existe aucune autre alternative progressiste révolutionnaire allant dans le sens de la lutte des masses laborieuses. Voilà pourquoi les ghettos s’efforcent eux-mêmes, dans la mesure de leur capacité, de s’offrir leur propre alternative pour tenter de mettre fin à leur calvaire.

Rien ne dit que cela marchera ! Rien ne dit qu’ils arriveront à combattre les structures d’inégalité et d’oppression pour déboucher sur un changement fondamental. Même si pour le moment tout n’est pas encore clair, n’empêche, qu’il ne fait aucun doute toutes les grandes luttes qui ont fait éclater des sociétés rétrogrades ont toujours commencé par une étincelle qui finit par s’agrandir au fur et à mesure que les forces réactionnaires s’acharnent à jouer la prolongation.

Les bouleversements actuels ne sont pas vains. Rappelons que la violence et l’insécurité de quelque nature que ce soit ont toujours été des symboles du capitalisme ravageur pour violer le droit des peuples. A cet effet, il faut attendre à ce qu’il y ait des grincements de dents ; car les forces obscures ne vont, certainement pas, se laisser faire. La question que les progressistes doivent se poser face à la confusion actuelle en Haïti : doit-on alimenter les forces anti-changement ou rejoindre celles de la résistance embryonnaire et de les orienter dans la bonne direction ? Qu’on le veuille on non, le peuple n’a rien à perdre dans cette histoire. Après deux siècles de domination, d’oppression et de répression les masses défavorisées finissent par dire qu’elles en ont marre.

Le mot d’ordre du moment, n’est-il pas un appel à la mobilisation, et au combat afin de finir avec ces gouvernements fantoches et ces institutions illégitimes imposés par la domination des puissances impérialistes ? Pour avoir le courage et l’audace nécessaires, le peuple et tous les progressistes doivent se mobiliser pour faire avancer cette longue lutte pour la libération du pays. Quoi qu’en disent les propagandistes à la traine des classes dominantes, tout mouvement dérivé de la couche exploitée doit être supporté, c’est l’essence et l’esprit même de la lutte de classe. Comme l’a si bien précisé Emil Michel Cioran « On doit se ranger du côté des opprimés en toute circonstance, même quand ils ont tort, sans pourtant perdre de vue qu’ils sont pétris de la même boue que leurs oppresseurs. »

Nous de Haïti Liberté, nous ne saurions prendre des positions allant dans le sens des intérêts de la classe politique traditionnelle qui, ouvertement, manifeste son allégeance à l’empire américain. Nous regrettons infiniment pour ceux qui pensent que nous pouvions commettre une telle erreur, soutenir l’ennemi des masses populaires. Notre position restera intacte, elle ne changera d’un iota. Nous ne saurions jamais, en aucune mesure être le porte-parole des classes dominantes pro-impérialistes. Ç’aurait été une flagrante contradiction à notre ligne éditoriale et idéologique. En d’autres termes, notre position ne sera jamais confondue à celle des représentants des puissances impérialistes.

Notre rôle est d’accompagner la majorité souffrante, c’est-à-dire, les masses exploitées dans leur lutte pour un lendemain meilleur, et nous entendons rester à leur côté jusqu’à la victoire finale à savoir : la transformation de cette société conservatrice et injuste.

Comme il faut toujours une étincelle pour allumer le grand incendie des revendications sociales des masses laborieuses, alors que cette flamme ne s’éteigne jamais et continue d’allumer jusqu’à faire sauter la poudrière impériale. Face aux assauts de violence des réactionnaires locaux à la solde des puissances exploitantes, il n’y a qu’une seule réponse : la violence révolutionnaire !

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