Travailleurs-haïtiens à Ciudad Juan Bosch arrêtés

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La Direction Générale des Migrations (DGM) rapporte que lors de l'opération menée à Ciudad Juan Bosch, 385 haïtiens sans papiers ont été arrêtés, dont 325 ont été rapatriés dans leur pays d’origine.

Mercredi 18 mai dernier, alors qu’on commémorait le 219e anniversaire de notre bicolore, nos compatriotes travailleurs-migrants en République Dominicaine eux-mêmes subissaient toutes sortes d’humiliations. Ils ont été persécutés, harcelés et victimes de mauvais traitements de la part des autorités d’immigration de ce pays.

Des agents d’immigration de la République dominicaine font la chasse aux migrants haïtiens

Quelle est la genèse de cette action ? Des travailleurs haïtiens de la construction réclamaient leurs arriérés salaires des responsables d’un chantier de construction dans le “Sembrador 3”. Suite aux protestations des ouvriers haïtiens qui refusaient de continuer à travailler du fait qu’ils n’avaient rien reçu depuis trois mois des responsables, l’ingénieur en charge au lieu de les payer a plutôt fait appel au service de l’immigration.

Un grand nombre d’Haïtiens travaillent dans des entreprises dédiées à la construction.

Les travailleurs ne se sont pas laissé faire par cette violation de leurs droits, ils ont réagi énergiquement en résistant aux policiers en lapidant les agents de l’immigration à Ciudad Juan Bosch. Ils ont héroïquement défendu leurs droits en revendiquant le fruit de leur sueur. Des agents de la Direction Générale de la Migration (DGM) ont été reçus le mercredi 18 mai à coups de pierres par des citoyens haïtiens à Ciudad Juan Bosch, à l’est de Santo Domingo.

La confrontation a été confirmée par la DGM et s’est produite alors que les agents s’apprêtaient à effectuer une opération de vérification de la légalité des documents des étrangers.

Au cours de cette opération illégale de chasse des travailleurs qu’on pouvait même qualifier de criminelle et qui a duré deux jours, 385 migrants haïtiens ont été détenus dont 325 ont été rapatriés dans l’après-midi du Vendredi 20 mai dans leur pays d’origine.

Opération d’arrestation de migrants haïtiens dans la ville de Juan Bosch le 19 mai 2022.

Des organisations de droits humains ont dénoncé le rapt du 18 et 19 mai à Ciudad Juan Bosch. La plateforme « Dominicans for Rights » qui regroupe entre autres, l’Association Scalabrinienne au Service de la Mobilité Haïtienne (ADCALA), le Mouvement Socio-culturel des Travailleurs Haïtiens (MOSCTHA), le Centre pour le Développement du Durable (CEDESO), le Mouvement des Femmes Dominicano-Haïtiennes (MUDHA) et le Centre d’Observation des Migrations et de Développement Social dans les Caraïbes (OBMICA) n’ont pas manqué au cours d’une conférence de presse le lundi 23 mai 2022 de dénoncer catégoriquement cette action contre les ouvriers en la qualifiant d’une « discrimination institutionnalisée contre les haïtiens.

Selon la plateforme, la plupart de ces travailleurs sont victimes de la loi 169-14, un l’instrument juridique par lequel on procède à la dénationalisation des enfants dominicains nés de parents haïtiens.

Les membres du Conseil National pour la Migration et les Réfugiés en République Dominicaine (Menamird) et l’Association des Haïtiens Résidents dans la Ville de Juan Bosch ce mardi 24 mai 2022 (DIARIO LIBRE/NEAL CRUZ)

Au cours d’une conférence de presse, le mardi 24 mai 2022, L’Office national des migrations et des réfugiés en République Dominicaine (MENAMIRD) et l’Association des résidents haïtiens du complexe d’appartements ont désigné un groupe de nationalistes dominicains comme responsables de la situation, ainsi que certains membres de la police nationale et de la Direction Générale des Migrations (DGM).

Ciudad Juan Bosch

« Ces groupes de nationalistes, qui ont copié les actions des organisations nazies, se sont consacrés à agresser verbalement et physiquement toutes personnes qui leur semblent être d’origine haïtienne », ont-ils affirmé.

Ils ont également indiqué que les familles d’immigrants haïtiens qui résident à Ciudad Juan Bosch vivent actuellement dans un état d’anxiété, de persécution, de harcèlement, d’abus et de mauvais traitements.

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