4ème partie et fin
- Le communisme a tué 100 millions de personnes
Des éditoriaux aux discussions sur internet, l’argument sur les « 100 millions de morts du communisme » est la meilleure façon de mettre fin à une discussion. « Vous êtes pour le socialisme? 100 millions de morts », « vous voulez augmenter le salaire minimum? 100 millions de morts », « vous voulez la gratuité des soins médicaux? 100 millions de morts ». La droite se rabat sur cette calomnie multifonctions dès qu’elle est à court d’arguments sérieux!
Qu’en est-il en réalité? Cette affirmation s’appuie sur le Livre noir du communisme, écrit sous la direction de Stéphane Courtois et publié en 1998. Cet ouvrage a depuis été largement dénoncé pour ses nombreux biais, ses faiblesses méthodologiques et l’hypocrisie des critères qu’il utilise. Même certains de ses principaux contributeurs ont ensuite critiqué le livre et affirmé que Courtois était obsédé par le fait d’atteindre le nombre de 100 millions de morts quel qu’en soit le moyen, et, qu’en réalité, ce nombre n’était pas soutenable.
Plus de 90% des morts du Livre noir se rapportent à des régimes staliniens ou maoïstes. Nous avons déjà expliqué plus haut que le stalinisme n’a rien à voir avec le véritable marxisme. Nous n’acceptons aucune responsabilité pour les crimes bien réels commis par ces régimes, et nous soulignons que les premières victimes du stalinisme furent les trotskistes, héritiers légitimes du bolchevisme. Nous trouvons abject que la mort de nos camarades soit utilisée par les réactionnaires pour salir la bannière sous laquelle ils ont lutté.
À qui attribuer la responsabilité des morts de la guerre civile? La guerre civile est-elle la faute de la masse des travailleurs et des paysans, la majorité de la population, qui voulait en finir avec la guerre mondiale, redistribuer les terres, libérer les nationalités opprimées et construire le socialisme? Ou est-ce la faute des généraux blancs, des propriétaires terriens, des patrons, des monarchistes et des 21 armées d’intervention étrangères, qui n’ont pas accepté la volonté de la majorité? Cela peut être comparé à une attaque de bandits dans votre maison, qui causerait des morts des deux côtés : de qui est-ce la faute? Les réactionnaires répondent en substance qu’il faudrait blâmer les occupants de la maison, car personne ne serait mort s’ils n’avaient pas résisté. Il faudrait alors également considérer qu’Abraham Lincoln est responsable des morts de la guerre de Sécession qui a libéré les esclaves. Proportionnellement à la taille de la population, cette guerre-là a été aussi meurtrière que la guerre civile russe.
Même les attaques du Livre noir contre les staliniens sont hypocrites. Ils les tiennent par exemple responsables de près d’un million et demi de morts en Afghanistan, c’est-à-dire presque tous les morts sous le régime pro-soviétique. Mais c’est oublier que la CIA finançait et armait les rebelles moudjahidin et leur fournissait des lance-roquettes et autres armes sophistiquées pour prolonger leur guérilla. C’est aussi oublier que ces moudjahidin comptaient dans leurs rangs des « combattants de la liberté » tels qu’Oussama Ben Laden, et se sont renommés Taliban dans les années 1990. Alors, qui est responsable de ces morts?
Un événement souvent associé à ces 100 millions de morts est la famine soviétique de 1932-1933, le soi-disant « Holodomor ». Le Livre noir décompte ainsi 4 millions de morts en Ukraine et 2 millions dans le reste de l’URSS. Aujourd’hui, le régime nationaliste réactionnaire ukrainien considère que cette famine était un génocide, et l’utilise régulièrement comme argument pour défendre son programme nationaliste.
Les marxistes sont les derniers à excuser les staliniens pour cette famine, qui résulte de la politique criminelle de collectivisation forcée de Staline, dénoncée par Trotsky dans son chef-d’œuvre antistalinien, La Révolution trahie. Cependant, nous ne souscrivons pas à la victimisation anticommuniste des nationalistes ukrainiens. La réalité est que dans les années 1920, Staline s’est appuyé sur les paysans koulaks enrichis par la NEP pour vaincre l’Opposition de gauche que dirigeait Trotsky. L’Opposition de gauche appelait alors à une politique de collectivisation de la terre, basée sur le volontariat, afin d’éduquer les paysans aux avantages du socialisme.
Mais une fois la tendance prolétarienne de Trotsky vaincue, les koulaks menacèrent de faire revenir le pays au capitalisme, menaçant les privilèges de la bureaucratie. Staline a donc opéré un virage à 180 degrés, et s’est retourné contre les koulaks. Plutôt que de lancer une collectivisation volontaire, il a mis en place une politique de collectivisation forcée, avec pour objectif de « liquider les koulaks en tant que classe ». Cette politique insensée a conduit les paysans riches à dévorer leurs grains et leur bétail, plutôt que de les cultiver et les élever, ce qui a plongé le pays dans la famine. L’Ukraine en a d’autant plus souffert qu’elle était autrefois le grenier à blé de l’empire tsariste. Néanmoins, la famine a aussi frappé largement hors d’Ukraine. Si les faits donnent tort à la thèse nationaliste du génocide, ce sont néanmoins bien les trotskistes qui ont lutté contre cette famine dès le début.
La méthodologie hypocrite du Livre noir donnerait des résultats non plus en millions, mais en milliards de victimes, si on l’appliquait de façon méthodique au capitalisme. Noam Chomsky, qu’on ne peut accuser de soutien ni au stalinisme ni au maoïsme, a fait cette analyse en comparant l’Inde à la Chine. Du fait des plus faibles inégalités et de la meilleure répartition des ressources médicales dans l’économie planifiée chinoise, la surmortalité de l’Inde atteignait les 100 millions de victimes en 1979 (et le décompte ne s’est pas arrêté!). Et que dire des populations indigènes décimées aux Amériques? De la traite capitaliste des esclaves africains? De l’impact mondial de l’impérialisme?
Même Winston Churchill porte une responsabilité écrasante dans la famine du Bengale en 1943, qui a fait des millions de victimes. En pleine famine, l’Inde sous contrôle britannique continuait d’exporter de la nourriture et Churchill déclarait alors : « Je hais les Indiens. C’est un peuple bestial, avec une religion bestiale ». À tout cela, il faudrait encore ajouter les millions et millions de victimes des guerres menées pour le profit et pour des considérations stratégiques impérialistes. Plus d’un million de morts rien qu’en Irak, auxquels additionner deux guerres mondiales, et les incessantes guerres « limitées ».
En mars 2017, l’UNICEF estimait que 600 millions d’enfants seraient menacés de mort, de malnutrition et de maladie d’ici à 2040, si les tendances actuelles se poursuivaient. Dans de précédents rapports, elle avait détaillé comment des millions d’enfants meurent tous les ans pour des raisons qui pourraient être résolues très simplement, alors que les huit plus riches des milliardaires possèdent autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité. À ce rythme, le capitalisme, l’impérialisme et le colonialisme ont déjà produit une bibliothèque entière de « livres noirs ». Il est plus que temps que l’humanité tourne la page de ce système économique et social qui sue le sang par tous les pores.
- La chute de l’URSS prouve que la nature humaine est capitaliste
À voir la crise actuelle de l’économie mondiale, il est assez risible de voir la droite défendre le capitalisme comme étant une extension « naturelle » de la condition humaine. Le capitalisme en tant que système social n’existe que depuis deux ou trois-cents ans, alors que l’Homo sapiens en tant qu’espèce existe depuis plusieurs centaines de milliers d’années. Faudrait-il donc supposer que l’humanité a vécu en quelque sorte de façon « contre-nature » pendant 99,9% de son existence?
D’autres travaux [4] ont répondu à cette question du point de vue philosophique et scientifique plus général. Nous ne répéterons donc pas toutes ces explications ici. L’argument central de la droite est que l’Union soviétique se serait effondrée parce que les êtres humains seraient naturellement égoïstes et enclins à la paresse si la menace du licenciement ou de la faim ne les aiguillonne pas. Cet argument n’est qu’une affirmation sans preuves hors de toute réalité temporelle ou spatiale.
Parti d’un niveau extrêmement bas, le peuple de l’Union soviétique a accompli des choses impressionnantes. Et cela, malgré la mauvaise gestion de la bureaucratie stalinienne. Les gens travaillaient très dur en URSS. Elle produisit plus de médecins, de scientifiques et d’ingénieurs que les pays capitalistes, aussi bien en chiffres absolus que relatifs. Tout cela était le fruit de l’économie planifiée. Entre 1913 et 1963, la productivité du travail a augmenté de 73% en Grande-Bretagne, de 332% aux États-Unis, et de 1310% en URSS. Les taux de croissance annuels y excédaient alors les 10%, tandis que le capitalisme affrontait la Grande Dépression.
On comptait 205 médecins pour 100 000 habitants en URSS, contre 170 en Italie et en Autriche, 150 aux États-Unis, 144 en Allemagne de l’Ouest, 110 au Royaume-Uni, en France et aux Pays-Bas, et 101 en Suède. En 1970, 257 000 étudiants furent diplômés en ingénierie en URSS, contre 50 000 aux États-Unis. Tout cela a permis d’immenses découvertes, des prix Nobel, et une excellence généralisée. Imputer la chute du stalinisme à la stupidité ou à la paresse du peuple soviétique est une calomnie abjecte.
Alors, pourquoi l’Union soviétique s’est-elle effondrée si les gens étaient si intelligents et travailleurs? La faute incombe entièrement à la bureaucratie stalinienne. Trotsky expliquait que l’économie planifiée socialiste a besoin de démocratie comme le corps humain a besoin d’oxygène. Sous le capitalisme, le marché sert de garde-fou contre l’inefficacité. Si une entreprise est vraiment mal dirigée, elle fait faillite et disparaît. Dans une économie planifiée saine, cette protection contre l’inefficacité dans la production est assurée par le contrôle démocratique et la participation des travailleurs eux-mêmes. Si les travailleurs remarquent une source de gâchis, ils vont la supprimer; s’ils trouvent une façon plus efficace d’accomplir une tâche, ils vont l’appliquer. Mais une telle gestion démocratique était une hérésie aux yeux de la bureaucratie stalinienne, qui ne pouvait tolérer que quoi que ce soit échappe à son contrôle despotique.
Une cinquantaine de bureaucrates à Moscou pouvaient planifier l’industrialisation élémentaire dans les premières années du régime, mais à un coût bien plus élevé que l’aurait demandé une démocratie prolétarienne. Cependant, à partir de la moitié des années 1960, la croissance a commencé à ralentir, puis à stagner dans les années 1970. L’économie était devenue trop complexe pour une planification bureaucratique. Le poids de la mauvaise gestion bureaucratique, du népotisme, de la corruption et du gâchis, qui était jusque-là une nuisance relative au développement de la production, devint un obstacle insurmontable.
Des quotas de production étaient envoyés vers la base depuis les sommets qui ne pouvaient être remplis qu’au prix d’une diminution de la qualité. L’économie informelle et le marché noir se développaient pour compenser le gâchis et la stupidité de la bureaucratie. Cette réalité économique marqua le début de deux décennies de déclin des régimes staliniens. Les dirigeants ont presque tout essayé pour faire revenir la croissance, mais toutes leurs tentatives ont échoué. La seule solution qu’ils n’ont pas tenté d’appliquer, de peur de perdre le contrôle de la situation, fut de s’orienter vers une démocratie ouvrière. L’immense potentiel créatif de la classe ouvrière soviétique a donc été laissé de côté et ne s’est pas concrétisé.
Plutôt que d’établir le contrôle ouvrier et une économie socialiste démocratiquement planifiée, les bureaucrates ont décidé de se faire capitalistes, aux dépens du reste de la population. Tout fut mis aux enchères pour une bouchée de pain, pavant la voie à l’actuelle oligarchie russe. Si le capitalisme était un système bien plus naturel que le socialisme, ce « retour à la nature » aurait dû conduire à un véritable bond en avant des forces productives? Le rétablissement de l’économie de marché a été un désastre sans nom. Le PIB chuta de 60% et l’espérance de vie fut réduite de 15 ans. Tous les maux sociaux du capitalisme sont revenus prendre leur revanche : l’alcoolisme, la prostitution, la drogue, le crime organisé… La situation des femmes est revenue dramatiquement en arrière. Voilà l’héritage du capitalisme.
Une économie véritablement, sainement et démocratiquement planifiée aurait pu libérer les incroyables capacités de la classe ouvrière que le stalinisme et le capitalisme entravaient délibérément. Les étudiants en école de commerce apprennent à croire que les travailleurs sont des machines, tandis que le savoir et l’innovation coulent à flots des cerveaux géniaux des « capitaines d’industrie ». Mais dans le monde réel, on voit clairement comment ces hommes et femmes en costume ont présidé des faillites, de la stagnation, des crises et des licenciements, tout en accumulant des milliards de profits.
Ce sont les travailleurs dans l’atelier qui connaissent le mieux leur propre travail et savent comment l’améliorer. C’est l’encadrement qui désorganise la production en organisant des équipes trop petites et en montant les ouvriers les uns contre les autres. Si un travailleur a une bonne idée sous le capitalisme, son manager la reprendra à son compte, en tirera tout le crédit, puis réduira les effectifs en fonction de l’efficacité gagnée. Les travailleurs n’ont donc aucun intérêt à contribuer tant qu’ils sont aliénés vis-à-vis de la production. Dans une société socialiste, quand les travailleurs s’investissent, cela leur fera gagner du temps de loisirs ou cela améliorera les conditions de vie de leur communauté. Capitalisme et stalinisme sont unis dans la conviction que la majorité de l’humanité est inutile et stupide. Les marxistes croient que l’immense majorité a quelque chose à apporter à la société, et que ce sont les patrons et la bureaucratie qui sont les inutiles défenseurs d’un système stupide et contre-nature.
- La Révolution russe n’a rien accompli
La Révolution russe n’a rien accompli, disent-ils! Mais alors, pourquoi les mercenaires des patrons et des banques passent-ils tant de temps à le répéter sur tous les tons? Toute personne qui réfléchit réalisera le caractère mensonger de cette affirmation. Si rien n’a été accompli, pourquoi la bourgeoisie voit-elle en Octobre une telle menace? Nous avons là un pays qui est passé d’une arriération supérieure à celle des campagnes les plus reculées du Pakistan, au statut de seconde puissance mondiale. Et pourtant, on nous répète que rien de positif ne doit être retenu de l’Union soviétique. Il est difficile d’imaginer un meilleur exemple de mensonge éhonté!
Nous avons déjà évoqué quelques-unes des immenses avancées techniques et économiques de l’économie planifiée soviétique, malgré les obstacles bureaucratiques du stalinisme. On peut en ajouter d’autres. À la fin de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation nazie, et alors que ceux-ci avaient adopté une politique de « terre brûlée », l’économie planifiée a rebondi sans l’aide d’aucun plan Marshall venu de l’étranger. Le revenu national de l’URSS a augmenté de 570% entre 1945 et 1964, contre « seulement » 55% pour les États-Unis, qui étaient pourtant sortis indemnes de la guerre. Durant cette période, personne ne pouvait rivaliser avec la technologie spatiale soviétique. Spoutnik fut le premier satellite artificiel, et Youri Gagarine le premier homme dans l’espace.
Un des accomplissements majeurs de l’URSS a été la défaite de l’Allemagne nazie, qui avait pourtant à sa disposition les ressources et la production de toute l’Europe continentale. On n’apprend pas cela dans les écoles occidentales, mais 90% des combats et des victimes de la Seconde Guerre mondiale sont à chercher sur le front de l’Est. 27 millions de Soviétiques furent tués par les armées hitlériennes.
Churchill et Roosevelt avaient originalement prévu de laisser l’Allemagne et la Russie s’épuiser mutuellement, pour ensuite achever le survivant. C’est la raison pour laquelle ils n’ont pas ouvert le front Ouest avant 1944. La bataille de Koursk est encore aujourd’hui la plus grande bataille de chars de l’histoire, et, une fois l’armée allemande vaincue à Stalingrad, l’Armée rouge a opéré une des offensives les plus rapides qu’on ait connue. L’économie planifiée a permis à l’URSS de surpasser la production de toute l’Europe capitaliste quand la situation l’a nécessité. Ce sont les troupes soviétiques qui ont libéré les Juifs des camps de concentration, délivré l’Europe de l’Est, et hissé le drapeau rouge sur le Reichstag. Si les Britanniques et les Américains n’avaient pas fini par ouvrir un second front, ils auraient rencontré l’Armée rouge sur la Manche plutôt qu’en Allemagne. Avant le débarquement de Normandie, les principaux efforts des Alliés s’étaient portés loin du théâtre principal des opérations, vers la sécurisation de leurs colonies d’Afrique et du Pacifique.
Les gains de la révolution n’étaient pas qu’économiques, mais aussi sociaux. Tandis que les femmes britanniques n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1928, les femmes soviétiques avaient atteint l’égalité juridique complète dès 1918. Au Canada, la loi n’a commencé à considérer les femmes comme des « personnes » qu’en 1929! Les lois soviétiques sur la famille ne comportaient aucune mention de genre, et l’homosexualité y a été dépénalisée un demi-siècle avant le reste de l’Europe. Par exemple, Trotsky a pris le nom de famille de sa femme sans que personne ne s’en étonne. L’avortement fut aussi légalisé. La plupart de ces conquêtes ont malheureusement été détruites lors de la contre-révolution stalinienne. Cependant, malgré le mouvement de réaction des années 1930, en 1970, il y avait autant de femmes que d’hommes à entrer à l’université, bien avant la plupart des pays capitalistes. L’URSS garantissait la gratuité de l’éducation, des gardes d’enfants et des soins médicaux, ce que les États-Unis n’ont jamais réussi à accomplir. Sans surprise, l’espérance de vie des femmes a bondi de 30 ans en 1927 à 74 en 1970 tandis que la mortalité infantile a baissé de 90%.
La culture et la science soviétiques se sont incroyablement développées dans les années 1920. Il y eut une incroyable explosion des formes artistiques expérimentales après la révolution. Eisenstein a ouvert la voie avec de grands classiques du cinéma. Chostakovitch et d’autres ont révolutionné la symphonie, et le ballet du Bolchoï reste renommé aujourd’hui. L’URSS devint aussi une grande puissance olympique. La science théorique y fit des bonds de géants. Theodosius Dobjansky opéra la synthèse de la sélection naturelle de Darwin et de la génétique de Mendel. Encore une fois, hélas, ces progrès ont été brisés par le « réalisme socialiste » dans les arts et par le lyssenkisme en biologie. La bureaucratie stalinienne ne pouvait laisser un espace de liberté à la jeunesse dans la culture populaire et la CIA a tenté d’utiliser les Rolling Stones et les Beatles contre la révolution. Mais, malgré la censure stalinienne, les arts classiques soviétiques conservèrent leur excellence.
Malgré une arriération matérielle, sociale et culturelle à peine imaginable, des attaques et des sabotages de l’extérieur et de l’intérieur, la révolution bolchevique a réalisé des miracles. Imaginez ce que les travailleurs et la jeunesse d’aujourd’hui pourraient accomplir avec un niveau de culture et d’éducation largement supérieur. La seule chose qui entrave le développement de la société est la production pour le profit et le mode de production capitaliste. La société est aujourd’hui dans une impasse et se traîne d’une crise économique, sociale ou politique à une autre. Nous devons réduire ces entraves en miettes pour libérer le vrai potentiel de l’humanité.
Dans son classique Dix jours qui ébranlèrent le monde, John Reed avait fait le récit vibrant des événements de 1917. Dans cet article, nous avons tenté de répondre à 10 des principaux mensonges qui visent à maintenir le statu quo. Lénine disait que la force motrice de l’histoire est la vérité, et non le mensonge. Dans un autre texte, il disait que le marxisme est tout-puissant, parce qu’il est juste.
La tendance révolutionnaire n’a pas besoin de mensonges : pourquoi voudrions-nous cacher la réalité? Le marxisme vise à acquérir une analyse scientifique et rigoureuse des conditions sociales, pour pouvoir mieux les transformer. En nous mentant à nous-mêmes, nous ne ferions que nous compliquer la tâche. Heureusement, de plus en plus de travailleurs, particulièrement dans la jeunesse, commencent à voir la vérité derrière les mensonges qui couvrent l’injustice du capitalisme. La révolution russe représente encore aujourd’hui le meilleur exemple de la façon dont les exploités et les opprimés peuvent gagner leur émancipation. Il n’y a pas de menace plus grande pour le statu quo que les idées du bolchevisme et l’expérience de la révolution russe. Nous espérons que cet article aidera les travailleurs et les jeunes récemment radicalisés à trouver les réponses dont ils ont besoin contre les arguments des réactionnaires et pour construire un nouvel Octobre, 100 ans après, mais cette fois-ci à un niveau bien supérieur.
Notes
[4] Voir notamment « What makes us human? » sur In Defence of Marxism
La Riposte Socialiste 9 Juillet 2021