Top 10 athlètes : Numéro 9 Henry Francillon (Bainet 1946) « Un ange-gardien providentiel »

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Dino Zoff et Henry Francillon juste après le match Haïti-Italie à Munich le 15 juin 1974

Une carrière providentielle pour un portier salvateur dans un pays qui pouvait s’enorgueillir d’être comme l’Italie, l’Allemagne, les Etats-Unis etc; un grenier de grands portiers à travers une succession de célébrités comme: Edouard Esper, (RCH), Antoine Smith (VAC et E,H), Fédherbe Mews (VAC), Paquitte (BAC) , Roland Lacossade (Exelsior), Michel Blain l’inviolable (AN), Abel Léger (Pétion Ville), l’ange divin René Vertus (RCH), l’ange merveilleux Raphael Manoyrine (RCH) qui prit part à l’exode des mid-sixties, et les deux derniers , fauchés par des blessures impardonnables, au sommet de leur carrière: Edner Charles (A,N) et Kesnel Duchatelier (RCH). C’est dans ce contexte qu’apparut ‘’Yonyon’’, avec son insolence et son savoir –faire pour prendre la relève avec conviction. Ce qui lui ouvrit très vite le chemin de la gloire. Une ascendance éclair pour quelqu’un qui a contemplé une carrière d’attaquant, avant de trouver sa vraie vocation dans les cages. Spécialement avec le Victory au sein duquel il fut en charge de la barricade et de la fortification, épatant les connaisseurs du beau jeu. Fort de sa sureté, de son sens de placement mais surtout pour son autorité et sa maitrise qui en firent un portier de première classe,

Même l’imbattable Wilner Piquant plus complet ne put s’opposer à sa titularisation, autant sa dominance dans les buts fut exceptionnelle. Avec seule ombre une certaine hésitation dans les sorties aériennes. (Ce qui fut le point fort de ces deux concurrents directs dont l’excellent Piquant et le laborieux mais si efficace Bobby). Avec un air de mec fier qui lui valut une certaine réputation. Si l’on récapitule sa rentrée parmi le Bicolore pour la campagne de Mexique 1970, le coup de foudre avec la population fut énorme. Car, si Tiguy’’ marquait les buts à l’avant pointe, ‘’Yonyon’’ lui était une forteresse imprenable dans les buts, devenant le gardien miracle des éliminatoires. Multipliant les sorties salvatrices, les arrêts exceptionnels, les plongeons spectaculaires avec une braverie sans pareil.   Pas étonnant qu’il fut taxé de ”El diablo’’ par le président guatémaltèque d’alors. L’après Mexique l’a vu de retour avec le Victory renouant avec la première division: ‘’Yonyon’’ sorti d’une année de prêt au Violette pour retrouver la forme et son poste de numéro un. De là, sa participation au Concacaf de Trinidad avec une deuxième place invaincue, en passant au Mini Tournoi du Brésil en 1972, où malgré les sévères défaites de la Sélection CONCACAF, il reçut les ovations du public. Car, Lorsque H.F encaisse 2 ou 3 buts c’est sûr qu’il en a arrêté une douzaine. Face aux grands ténors du foot-ball mondial, il s’impose dominant avec une charnière défensive commandée par Nazaire et Tinès. Puis vint le sacre du Prémondial qui l’envoya à Munich en 1974 où il fut une consécration malgré les contre-performances de l’équipe nationale.

Ses prouesses lui valurent d’être repéré par l’équipe allemande Munich 1860, club modeste du bas de tableau dans lequel il connut bien de péripéties, de difficulté d’adaptation et de choc culturel et y joua peu. Il n’y resta pas longtemps. De retour au bercail, il partagea son temps entre les responsabilités familiales, le foot-ball à temps partiel tout en convoitant la politique. Devenant un candidat non sélectionné des mascarades législatives Jean- claudistes pour la ville de Bainet en 1976. Puis remorqué par les irréductibles, il vint chiper la place de Wilner Piquant, tutilaire indiscutable, jusqu’avant les Eliminatoires de 1978. Pour finalement raccrocher puis sélectionné comme autorité gouvernementale, devenant député de Bainet en 1979. A une époque où bousculé par les ‘’indépendantistes’’ comme Sylvio Claude, G. Eugène, A. Lerouge, R. Guerre pris à l’hameçon de la libéralisation, le régime décida de lâcher du lest. En offrant cette sinécure ‘’d’ôte- toi que je m’y mette’’ à Francillon. Lequel fut subséquemment ‘’déchouké’’ lors de la chute de ‘’babydoc’’ en 1986 et n’eut la vie sauve qu’à son passé de foot-balleur. D’autant que ce qui lui arriva tenait plus de rivalité personnelle que d’accusation par la clameur populaire. Il atterrit avec sa famille en Floride comme exilé politique et pratiqua tous les boulots pour survivre, en plus d’un lot d’humiliation. Ensuite, il déménagea à Boston où il devint entraineur des jeunes. Il fut aussi honoré par la MLS durant une rencontre au cours de laquelle il fut présenté d’un jersey de la New England Revolution. En 1998, il fut classé 5ème gardien du 20e siècle.

 

 

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