Le Président de la République et le Premier Ministre démissionnaire ne cessent de se vanter d’avoir réduit le train de vie de l’Etat. Répondant à l’accusation de détournement de fonds portée à son encontre par son collègue du Sud ’Est, le sénateur Ricard PIERRE, le Président du Grand Corps, le sénateur Joseph LAMBERT a, sur les ondes de la Radio Vision 2000 et dans les colonnes du journal Le Nouvelliste, porté de façon voilée un démenti aux allégations de Jovenel MOISE et de Jacques Guy LAFONTANT. Au lieu de réduire son train de vie, l’Etat est devenu plus jouissif qu’avant. Les autorités ne font que l’appauvrir davantage et s’enrichir au détriment des couches faibles de la population. Après avoir entendu le sénateur LAMBERT, nous sommes en droit de nous dire: “On n’en peut plus”.
N’est-ce pas révoltant dans un pays pauvre comme le nôtre, que SEPT MILLIONS DEUX CENT QUATRE VINGT MILLE GOURDES (Gdes 7 280 000) soient tirés chaque année du trésor public pour offrir une résidence officielle au Président du Senat, en plus d’une deuxième résidence payée avec les deniers publics ? Est-il concevable que dans un pays si pauvre, qu’en plus des privilèges en termes de salaires, d’indemnités de fonction, autres frais, carburant, cartes de téléphones, per diem, etc., que DEUX CENT CINQUANTE MILLE GOURDES (Gdes 250 000) soient mis chaque mois à la disposition de chaque député pour le paiement d’une deuxième résidence ? Notons que la République dispose de 117 députés. Je présume que pour les sénateurs, ces frais de deuxième résidence sont supérieurs. Est-ce normal qu’une somme de SIX MILLE DOLLARS américains ($US 6000) soit offerte mensuellement à chaque ministre pour une deuxième résidence, en plus de son salaire, ses indemnités de fonction, autres frais ?
On n’en peut plus. Si nous ne pouvons pas nous révolter, au moins lançons une pétition pour signifier à ceux-là qui nous dirigent, que l’Etat appauvri qu’est le nôtre ne peut plus continuer à les entretenir grassement, alors que les masses croupissent dans la misère la plus abjecte et les services sociaux de base font défaut. Elevons la voix pour leur dire : Halte là ! Exigeons de nos gouvernants une réduction considérable de leurs privilèges et de leur train de vie, donc la mise en place d’une vraie politique d’austérité, afin que les maigres ressources de l’Etat puissent servir au développement du pays.
Sonel JEAN-FRANCOIS, Avocat
Citoyen engagé