En Haïti, quand il y a catastrophe naturelle, les principales victimes sont bien sûr les masses populaires vivant dans des conditions infrahumaines, dans des maisons précaires, illustrant de façon éclatante leur misère, leur pauvreté.
En ces temps de catastrophe, alors que la population victime n’a trouvé aucun recours ni secours, elle est aux abois ; ne sachant quel saint prier pour l’aider à remonter la pente puisqu’elle a tout perdu, les autorités et surtout les organisations non-gouvernementales (ONG) n’en font pas moins leur beurre puisqu’elles profitent toujours de ces moments de calamité pour remplir leurs malles. C’est de routine.
En effet, le gouvernement de Moise/Céant peut-être vu par certains comme malchanceux puisqu’ à peine installé, il faisait face au séisme qui a touché les départements du Nord’Ouest, de l’Artibonite et du Nord. Pourtant, pour d’autres, c’est une aubaine puisqu’il y aura opportunité de faire fortune très tôt grâce aux dons que le pays aura à recevoir en cette circonstance.En ces temps de désastre naturel, de coutume les aides n’arrivent jamais à leur vraie destination : les victimes.
les dégâts relevés au nombre de 168 maisons détruites, 2280 endommagées et 2440 familles victimes
C’est dans cette perspective que le Premier ministre Jean-Henry Céant au cours de sa rencontre hier lundi 8 octobre avec les différents bailleurs de fonds pour planifier avec eux a indiqué que « Le président avait passé des instructions pour travailler sur la question tant sur le point conjoncturel que sur le plan structurel », tout en profitant pour leur signaler les dégâts relevés au nombre de 168 maisons détruites, 2280 endommagées et 2440 familles victimes par le tremblement de terre de magnitude 5.9 de l’échelle de Richter.
Il a également indiqué que : son « gouvernement voit les choses autrement ». Il va exercer le leadership de la gestion des situations post-catastrophe puisque « Cette fois, nous avons décidé que le gouvernement garde le leadership de ce qui doit se faire à travers ses institutions. Au niveau du Conseil national de gestion des risques et désastres, au niveau de la Protection civile, au niveau du COUN, des COUD et des COUC, nous avons décidé de garder le leadership avec l’accompagnement de la communauté internationale ». En d’autres termes plus clairs, il avance que « Nous allons travailler avec l’accompagnement des bailleurs et des ONG. Cela va se faire toutefois dans une discipline démontrant clairement que le leadership reste entre les mains des Haïtiens ».
Céant ne pourrait pas être plus clair en estimant que le pays a tiré les leçons des expériences de 2010 quand de nombreuses ONG ont été déployées sur le terrain sans que personne ne sache ce qu’elles faisaient. En d’autres termes le Premier ministre est en train de bien se positionner pour ne pas rater sa part du butin, car il ne sera pas dit qu’il doive mourir sans se faire baptiser, alors que maints prêtres de la congrégation des ONG sont à portée de main.