Sanctions et occupation : une aubaine ou une calamité ?

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La vérité, c’est comme l’huile dans l’eau, elle finit toujours par remonter à la surface.

Cela fait des mois, depuis que la « Une » de l’actualité politique du pays est dominée par les sanctions américaines, canadiennes, onusiennes auxquelles sont venues s’ajouter, maintenant, celles du Conseil Fédéral de la Suisse et du Royaume-Uni, contre ceux qui, selon eux, menacent la paix et la stabilité en Haïti. Ces sanctions visent soit une quelconque intervention, soit une occupation du territoire haïtien par des forces étrangères pour rétablir la sécurité dans le pays.

En vérité, toutes ces acrobaties ne sont que de la poudre aux yeux pour cacher la triste réalité d’une société ayant subi par une politique cynique de la domination impérialiste, d’inquiétantes et d’indécentes transformations, ces trois dernières décennies. L’ironie, c’est que ces sanctions visant apparemment à rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays créent en même temps le plus grand des désordres au sein d’un système politique pourri organisé autour de l’accaparement du pouvoir et des richesses du pays au bénéfice des dirigeants de la classe politique et de leur clientèle.

Alors que les sanctions ou propagandes d’intervention accaparent la plupart des médias, la misère de la population n’interpelle guère l’attention de cette presse de service. Personne ou presque ne se préoccupe de la vie chère croissante. Comme si c’était normal, alors que ce malheur est tout aussi grave et dangereux, provocant dans tout le pays un phénomène d’insécurité alimentaire qui a contribué au développement d’un banditisme organisé.

Le facteur commun de toutes ces affaires est la corruption dans l’appareil de l’État et que le poisson est, justement, pourri à la tête. De ce fait, elle dégrade de plus en plus la vie du plus grand nombre. Le banditisme, c’est bel et bien l’Etat haïtien qui le pratique. C’est la résultante d’une domination centenaire de l’impérialisme américain en Haïti.

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ces sanctions assorties de velléités d’occupation sont une aubaine pour les oligarques, les requins de la finance ainsi que les dirigeants vénaux de la classe politique et leur clientèle.

Le processus ne date pas d’aujourd’hui et le peuple ne peut plus vivre dans ces conditions de précarité. Il continue avec un salaire insignifiant pour ceux-là qui ont la chance d’avoir un emploi et ceux qui n’en ont rien et ne bénéficient d’aucun type d’accompagnement social. Des laissés pour-compte condamnés à faire quoi ? Si ce n’est qu’à se jeter dans la délinquance urbaine et la violence caractérisée. Ce désastre ne devrait-il pas être une priorité pour les élites de ce pays ? Est-ce que les sanctions vont contribuer à vivifier et à dynamiser un certain changement aux conditions de vie du peuple ?

Voilà, en cette occasion des fêtes de Noël et de fin d’année, tous les prix flambent. Ceux du carburant, sans jeu de mot, explosent, alors que le pouvoir d’achat, lui continue de chuter.  Il devient impossible pour de nombreuses familles ouvrières et celles de la classe moyenne de joindre les deux bouts. N’est-ce pas un véritable coup de semonce quand pour avoir un dollar américain — taux de Référence de la Banque de la République d’Haïti (BRH) — publié le mardi 20 décembre 2022, il faut 143,70 gourdes?

Pourtant, marchant main dans la main avec les patrons, le gouvernement de facto n’a trouvé d’autre issue que de se montrer très généreux envers eux. Ouvertement, il soutient ces patrons, fossoyeurs des droits des travailleurs. Ces individus, ces entreprises ou entités dont les actions et la conduite antirépublicaine menacent la paix, la sécurité ou la stabilité d’Haïti.

En ces temps difficiles, le gouvernement de facto d’Ariel Henry ne se gêne pas de faire de pareils cadeaux aux patrons du Secteur de la sous-traitance en transférant des fonds à 35 entreprises sous prétexte d’aider les ouvriers à faire face à la dernière hausse des prix des produits pétroliers.

Quelle aberration ! Le Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES) vient d’informer que le gouvernement haïtien a accordé une assistance financière aux ouvriers œuvrant dans le Secteur de la sous-traitance – via leur patron (souligné par nous)- un total de 56 951 ouvriers du secteur sont concernés par cette assistance. Pourquoi ce ne sont pas les patrons qui répondent à cette assistance ? Ce montant vient-il directement du budget de l’État ? Du Trésor public ? Où l’a-t-on trouvé ?

Ce gouvernement ne fait que voler et piller les ressources de l’Etat et des pauvres contribuables ouvriers pour donner aux riches. Une politique criminelle digne de la logique  capitaliste et des spéculateurs. Dans ce contexte, outre la faiblesse de nos institutions, la pauvreté généralisée, la politique de misère des masses populaires ne va pas cesser. Bien au contraire ! Nous allons de calamité en calamité. L’intervention ou l’occupation, une calamité pour en cacher d’autres beaucoup plus graves et plus grandes.

L’injustice dans tout cela, c’est ce système d’exploitation qui arrache gratuitement toujours plus de richesse produite par les travailleurs pour gonfler les profits et les dividendes des oligarques. Il s’agit d’une somme qui est donnée au patronat sans aucun engagement de leur part, sans aucune contrepartie aux entreprises seulement, dans l’espoir vain qu’elles aident aux travailleurs. N’est-ce pas un scandale d’État pour continuer à bafouer les masses !

La seule position conforme aux intérêts des travailleurs et des jeunes, c’est d’en finir, et le plus tôt possible, avec la domination impérialiste et ce système capitaliste. En cette fin d’année, combien d’emplois ont été créés par le gouvernement de facto d’Ariel Henry ? Il est plus qu’évident, ce gouvernement est celui du chômage en constante augmentation, de la vie chère et de la violence systématique contre les masses en lutte pour un lendemain meilleur.

Sanctions, occupation ou intervention étrangère que prônent les puissances capitalistes seront, certes, une aubaine pour les classes possédantes mais une calamité continue pour les classes défavorisées. L’unique solution est d’en finir avec le système d’inflation galopante en commençant par balayer ce gouvernement anti-ouvrier, générateur de misère et de précarité aux ordres des puissances impérialistes.

À bien regarder, ces sanctions assorties de velléités d’occupation sont une aubaine pour les oligarques, les requins de la finance ainsi que les dirigeants vénaux de la classe politique et leur clientèle. Par contre, elles sont une douloureuse calamité pour les masses travailleuses extrêmement appauvries vivant dans le dénuement ainsi que la strate très démunie des classes moyennes en voie de rejoindre les couches déjà dans la misère.

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