Reconocido : Nous condamnons la détention arbitraire de notre coordinateur Franklin Dinol

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Franklin Dinol un leader social national bien connu en République Dominicaine

Depuis le Mouvement Reconnu, nous émettons notre plus ferme condamnation du gouvernement de Luis Abinader pour sa responsabilité politique dans la détention arbitraire de notre coordinateur national Franklin Dinol le matin du 12 octobre dans la province d’El Seibo. Vers 6 heures du matin, notre camarade Dinol a été arrêté en public par des agents de la Police Nationale, qui, utilisant la méthode illégale et inconstitutionnelle du profilage racial, ont procédé à la demande de ses documents sans que cette demande soit justifiée par la présomption raisonnable qu’il y avait une situation d’illégalité. Lorsque Dinol a présenté sa carte d’identité dominicaine, les agents répressifs ont indiqué que le document était faux et que notre camarade était haïtien. Dinol a été menotté et emmené au commissariat de El Seibo.

En utilisant le langage des hommes de main qui agissent dans le cadre des opérations d’interdiction d’immigration déployées par ce gouvernement, ces policiers ont manqué de respect à notre collègue, avec de nombreuses provocations raciales. Au commissariat, les policiers lui ont confisqué son téléphone portable. Il a été menacé de coups par les policiers. Ils l’ont également emmené dans une salle de détention avec des personnes détenues pour des délits de droit commun, ce qui est explicitement interdit par la loi sur les migrations 285-04 pour les détentions d’immigrants. Dinol présume qu’il a été emmené dans ce lieu surpeuplé et aux mauvaises conditions d’hygiène pour qu’il soit agressé par les autres personnes privées de liberté.

Déportation illégale des travailleurs haïtiens

Face aux multiples plaintes publiques concernant cette procédure illégale et raciste de la Police nationale, une organisation dont le bilan comprend d’innombrables crimes contre l’humanité et dont le gouvernement a tenté de blanchir le visage avec une prétendue réforme policière, notre collègue a finalement été libéré.

Au moment de sa libération, un haut gradé de la police a dit à Dinol que les Dominicains devaient coopérer avec les opérations d’interdiction d’immigration parce qu’ils avaient « un quota d’arrestations à remplir », et l’a menacé en lui disant qu’il avait de la chance de ne pas avoir été battu pour sa prétendue « arrogance » et de ne pas avoir été poursuivi, sans préciser sous quelle accusation il aurait été poursuivi. Cependant, Dinol n’a pas interféré dans les actions des policiers. Ce que toutes ces actions des autorités démontrent, c’est leur brutalité raciste et leur mépris total de la loi.

L’arrestation de Franklin Dinol, un leader social national bien connu, avec un parcours impeccable dans la défense des droits de l’homme et dans la formation de nouvelles générations de Dominicains d’origine haïtienne, n’est qu’une parmi des milliers qui se produisent chaque semaine. Le caractère raciste et brutal de la politique migratoire déployée par le gouvernement de Luis Abinader, qui a débuté fin 2021 et a fait un bond en avant le 2 octobre avec l’annonce du quota de 10 000 expulsions hebdomadaires, est une fois de plus évident, en violation et au mépris flagrants de la Constitution nationale, de la loi migratoire 285-04 et des traités et pactes de droits de l’homme dont l’État dominicain est signataire.

Il est démontré une fois de plus que le gouvernement a suspendu l’État de droit et imposé un état d’exception dans la pratique, liquidant le principe de présomption d’innocence et le remplaçant par une présomption de culpabilité des personnes noires, quelle que soit la documentation dont elles disposent. Le protocole mis en œuvre par ce plan raciste consiste à arrêter toutes les personnes noires et à les emmener dans des centres de détention, certains ayant les caractéristiques de véritables camps de concentration comme le soi-disant Centre de vacances de Haina, afin que la documentation soit « purgée ». Cela signifie que les agents répressifs supposent que la documentation portée par les personnes noires est fausse jusqu’à ce qu’ils prouvent le contraire. Une méthode illégale et arbitraire qui rappelle les pires moments de l’histoire de notre pays.

Nous alertons également le Système interaméricain des droits de l’homme sur cette atteinte aux mesures de protection émises par la CIDH en janvier 2014. La mesure conservatoire 408-13 stipule que le gouvernement dominicain doit adopter les mesures nécessaires pour « préserver la vie et l’intégrité personnelle des membres du Mouvement reconnu », ainsi que « les mesures nécessaires pour que le mouvement puisse mener à bien ses activités de défense des droits de l’homme sans être soumis à la violence et au harcèlement dans l’exercice de ses fonctions ». Il est devenu habituel pour le gouvernement dirigé par le président Abinader de défier les recommandations des institutions internationales, mais dans ce cas, il s’agit d’une violation ouverte et flagrante de la mesure conservatoire accordée par la CIDH.

Il ne s’agit pas d’un cas isolé ou accidentel, mais plutôt des conséquences prévisibles, dont on a alerté depuis des années, de la politique de persécution raciste déclenchée par le gouvernement, y compris le discours de haine qui présente les Noirs, tant les immigrants haïtiens que les Dominicains d’origine haïtienne, comme un prétendu fardeau économique pour l’État dominicain et, pire encore, une prétendue menace à la souveraineté et à la sécurité nationale. En conséquence de cette politique définie au plus haut niveau de la direction de l’État, et surtout à la lumière de la demande d’un quota de dix mille expulsions hebdomadaires, une véritable meute sauvage de policiers, de militaires et d’agents d’immigration s’est déchaînée, pourchassant et agressant les noirs dans la rue, dans leurs maisons, entrant sans mandat judiciaire, aux abords des hôpitaux et des écoles.

Nous exigeons que le gouvernement mette fin à sa politique de nettoyage ethnique, qu’il mette fin aux expulsions massives qui touchent fréquemment les Dominicains noirs, qu’ils soient ou non d’origine haïtienne, ainsi que les immigrants haïtiens avec leurs papiers en règle. Et elles impliquent même des violations massives des droits humains des immigrants haïtiens en situation migratoire irrégulière, une situation de faute administrative qui ne permet en aucun cas au gouvernement de violer leurs droits humains et leur droit à une évaluation individuelle de chacun de leurs cas dans le plein exercice du droit à la défense.

Enfin, nous annonçons que nous allons procéder à la dénonciation de cette grave attaque contre notre organisation devant toutes les instances nationales et internationales correspondantes.

 

Mouvement Socialiste des Travailleurs de la République Dominicaine

12 octobre 2024

 

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