Depuis 2011, le régime Tèt Kale suite à des élections frauduleuses, s’est accaparé du pouvoir politique. Ainsi, la situation socioéconomique déjà précaire des strates des bas fonds s’est dramatiquement détériorée. Et, comme l’on devrait s’y attendre, les strates sociales les plus vulnérables sont les premières victimes des conséquences des inconséquences de toutes les élites confondues.
Elites politiques, économiques, religieuses et leurs tuteurs de l’international se sont entendues comme larrons en foire dans le cadre de leurs entreprises mafieuses de dilapidation sans retenue des 4.2 milliards de Pétro Caribe. Cette démarche cynique participe largement de leur stratégie de dépopulation à outrance. Cependant nous avons pu constater que depuis juillet 2018 les masses opprimées se sont résolues à tout tenter pour vaincre une fois de plus ces plans macabres qui visent à les exterminer par tous les moyens possibles et imaginables.
Manifestations de rues, mouvement de grèves, sit-in, notes de protestation, ce sont autant d’actions entreprises par les avant-gardistes du mouvement populaire visant à exprimer leur rejet du plan machiavélique de ce régime autoritaire. C’est ainsi que cette semaine la mobilisation initiée depuis juillet 2018 vient d’être reprise. Le lundi 16 septembre, le pays dans son ensemble était au 2ème jour d’un vaste mouvement de protestation. La zone métropolitaine et plusieurs villes de provinces entre autres les Cayes (Sud), Saint-Marc (Artibonite), Cap-Haïtien (Nord) ont été paralysés par plusieurs importantes manifestations.
Blocage des routes, érection de barricades enflammées à l’aide de pneus usagers, jets de pierre pour condamner la corruption et ses immenses tentacules. Augmentation inconsidérée des frais scolaires, pénurie de carburant, décote de la gourde due à cette inflation galopante, insécurité omniprésente, ce sont autant de calvaires que doit grimper l’ensemble de la population décapitalisée.
Cette situation a toutes fois rebondi depuis dimanche avec des protestations massives subséquemment à la fulgurante colère des habitants qui continuent de réclamer le départ du président Jovenel Moïse. Le cortège du chef de l’Etat qui se rendait à son bureau a été la cible de jets de pierres et de bouteilles provenant des riverains tout fumants de colère largement justifiée. Au même instant, rien qu’à quelques mètres du Palais National, les locaux d’un super marché, Rois des Rois Market ont été incendiés. Toutes les activités sont complètement aux arrêts dans la capitale haïtienne ainsi que dans les principales villes de province. « En dépit de cette mobilisation nationale, rien ne laisse augurer quelque solution durable à l’horizon de ces interrogations pertinentes. Le problème de carburant connaitra-t-il une conclusion favorable dans les jours ou les semaines à venir. Pourtant, la stratégie de diversion désuète des propagandistes du régime en place fait croire que depuis la soirée du lundi 16 septembre, une nouvelle cargaison de produits pétroliers devrait accoster au terminal de Carrefour. Mais tout n’était que de la poudre aux yeux des manifestants qui exigeaient des réponses concrètes à ce cuisant problème de carburant ».
C’est ce qu’a fulminé Pierre Jonson un riverain du quartier de Demapou dans la ville des Cayes suite à un circuit d’un correspondant de radio Télé Zénith Jacquelin François. Tôt dans la matinée du lundi, un travailleur de presse d’un média de la ville de Jacmel, Zidor Elmond a été a été agressé à l’arme blanche par des individus. Les informations fiables font croire qu’il a été attaqué tandis qu’il voulait franchir un barrage dressé par les manifestants en furie.
Réactions du Secteur Syndical
Le secteur syndical a regretté le fait que la rareté de carburant soit une vaste manœuvre bien programmée de trompance des citoyens de la part du régime. Joseph Domingue Orgella de la Coordination Syndicale Haïtienne (CSS) exhorte la population à rester chez elle. De son coté, Fignolé St-Cyr de la Centrale Autonome des Travailleurs Haïtiens, parle d’une rareté artificielle intentionnelle. « La CATH déplore cette situation désastreuse qui porte de graves préjudices aux ouvriers et ouvrières de la sous-traitance de la Sonapi et de Caracol », s’est lamenté le syndicaliste pendant qu’il appelle la population à assumer pleinement ses responsabilités.
Fermeture des écoles
Les activités scolaires étaient infirmées le lundi 16 septembre à Port-au-Prince et dans la plupart des villes de province, en dépit des promesses des autorités de mettre des bus à la disposition des élèves. La Coordonatrice de la CNEH, Magalie Georges fustige l’irresponsabilité des concernés qui font fi de la communauté éducative et de la population en générale. Elle a cependant mentionné l’impossibilité des professeurs et des élèves de se rendre en salle de classe, à cause de la rareté programmée de l’essence.
Le porte-parole adjoint de la PNH Garry Desrosiers ne s’est gêné d’annoncer que plusieurs militants avaient été mis aux arrêts innocemment. Ça va de scandale en scandale, après celui des sénateurs de la majorité gouvernementale grassement soudoyés pour donner leur aval à l’énoncé de politique générale du PM nommé Fritz William Michel. Ce dernier est lui-même englué jusqu’au cou dans un scandale de corruption concernant une vente de cabris à l’Etat Haïtien à des prix exorbitants
Parlementaires corrompus
Ignorant les revendications populaires, des sénateurs en difficulté font le tour des médias pour tenter de se laver de leur déshonneur qui pue à la face du monde entier. Mais le sénateur Dieupie Cherubin (Sud-est) « pasteur » corrompu jusqu’à la moelle par déformation professionnelle, osant faire l’apologie de la corruption à grande échelle a déclaré. « Corruption ou pas, il faut installer Fritz William Michel à la Primature, sans passer par le Sénat ». Paroles de pasteur ivre qui considère chacun de ses fidèles comme étant son esclave!
Paradoxalement, des secteurs importants de la population continuent de réclamer la démission de ce corrompu de Jovenel Moise. Ils ont fait savoir que la corruption et le pillage des fonds publics ont dépassé toutes les limites sous l’actuel régime. Pourtant Jovenel est notoirement soutenu par les principaux représentants du capitalisme mondial dont le fondement reste et demeure la corruption. Ces mêmes secteurs soit par naïveté ou par souci de diversion pressent les affairistes de l’oligarchie à réagir et à adopter une position claire et nette. Mais, ne savent-ils pas pertinemment qu’ils sont les principaux associés de la politique cynique de l’Etat central visant à exterminer la population par la faim et la violence sanguine soutenue par plus de 100 gangs armés.