Il ne s’agit pas pour nous de réformer l’appareil d’Etat néocolonial mais de le détruire. Vu le contexte dans lequel évolue la situation politique et économique du pays, sans aucune remise en question sinon une confrontation, il y a la certitude qu’après-demain sera bien pire qu’aujourd’hui.
Réaffirmant sa volonté sur la nécessité de consolider sa coalition au pouvoir, le Premier ministre de facto, Ariel Henry, vient le 21 décembre dernier d’accoucher avec certains complices de la classe politique, un nouvel Accord de sorte qu’il reste aux commandes de l’Exécutif jusqu’à l’investiture, selon ses prédictions, d’un Président élu par le peuple.
Qu’y a-t-il de vrai dans son énoncé, si l’on prend en compte ses agissements fondés sur des mensonges, mépris et injustices sociales à l’égard du peuple ? Toutes les combines du chef de la Primature ne sont que pour satisfaire les petits caprices de ses alliés et de sa misérable petite personne. Toute cette gymnastique entre dans le jeu cynique de l’International corrompu, et qui explique, en fait, le rôle du Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) de Mme Helen La Lime, l’architecte même de ce projet de sape, de sorte que les choses s’empirent davantage et pour que rien ne change.
Cela fait des mois, qu’a eu lieu le coup d’Etat crapuleux et criminel contre Jovenel Moise, alors que Ariel Henry et son gouvernement imposé par les puissances exploitantes sont engagés dans une Transition de dupe. Le risque qui se profile aujourd’hui, est celui d’un gouvernement ayant des ambitions, des prétentions visant pratiquement la prise du pouvoir légalement pour une durée indéterminée.
Grâce au nouvel Accord du 21 décembre, les oligarques et les coquins de la classe politique en ont pour leur compte ou plutôt pour leur solidarité de classe.
Grâce au nouvel Accord du 21 décembre, les oligarques et les coquins de la classe politique en ont pour leur compte ou plutôt pour leur solidarité de classe. Cet Accord n’a pas remis en question la gouvernance de la clique gouvernementale, mieux, il a même trouvé l’appui critique, la confiance et l’engagement des Etats-Unis. Dans ce contexte, on comprend le langage diplomatique du Secrétaire d’État adjoint américain aux affaires de l’hémisphère occidental, Brian A, Nichols : « Encouragé par l’Accord politique du 21 décembre réunissant des Haïtiens de divers secteurs pour faire face à la crise politique. J’espère voir un consensus plus large et une plus grande flexibilité parmi les dirigeants de tous les secteurs afin qu’Haïti puisse faire progresser les réformes et la démocratie et améliorer la sécurité ».
Cette déclaration de Nichols est un appel à la collaboration de classe, fait au personnel politique de l’Accord de Montana et à d’autres opportunistes de la classe politique moribonde qui n’ont qu’un seul souci : remplacer Ariel Henry pour mieux organiser les réformes au service de la classe dominante pro-impérialiste et sans pour autant fait aucun effort pour le chasser du pouvoir. Pour nous autres, il n’est pas question que Ariel Henry et ses proches collaborateurs continuent de liquider le pays.
D’ailleurs, on ne collabore pas avec un tel gouvernement, on ne débat pas avec lui, on ne négocie pas avec lui, non plus. On le combat ! Il demeure une nuisance qui doit être chassée à tout prix. Mais qui va jouer ce rôle ? Qui a intérêt à s’engager dans un tel combat : chasser Ariel Henry et sa clique de coquins au pouvoir, alors qu’ils assistent à la souffrance des citoyens sans réagir?
Il est bien évident, en effet, certaines de ces organisations fantoches ne sont ni disposées, ni autorisées à aller jusqu’à cette extrémité. Les partis politiques bourgeois sur la scène ne sont que des outils formatés pour réaliser des objectifs ponctuels à savoir : participer à des élections, transitions, négociations pour faciliter leur survie, et leur accommodation à l’esprit du genre de démocratie que leur dictent les puissances tutrices.
Cependant, l’amère réalité s’est imposée comme ultime planche de salut à quiconque entend chasser Ariel Henry et rompre avec sa politique ? Quelles qu’en soient les conséquences, il faut chasser Ariel Henry, et tout ce qui lui ressemble de près ou de loin, ou qui ont collaboré à sa politique destructrice.
De toute façon, ce ne serait pas les acteurs de la droite et de la gauche opportuniste, ces promoteurs d’Accords, pires produits de l’impérialisme qui jouent les chiens de garde, authentiques responsables de la domination du peuple haïtien qui sont prêts à chasser Henry du pouvoir.
Si la démocratie c’est le droit des citoyens de décider de leur avenir sans s’en remettre à leurs ennemis, c’est aussi le droit des travailleurs et du peuple haïtien de se mobiliser pour en finir avec Ariel Henry et sa politique. C’est le droit du peuple des ghettos, les chômeurs, les paysans pauvres et de la jeunesse en particulier qui n’ont rien à perdre et tout à gagner de se radicaliser et réaliser leur unité de classe pour chasser Ariel Henry.
Seul un puissant mouvement populaire, ceux qui luttent encore pour défendre les masses défavorisées du joug de l’impérialisme, peuvent dénoncer et combattre sur tous les fronts les manœuvres sordides des impérialismes et de leurs agents locaux.
Chasser Ariel Henry est le slogan de ce moment crucial afin d’accorder l’idéal à la pratique!
Chasser Ariel Henry ne signifie pas seulement l’enlever de la Primature, mais empêcher que ses alliés de classe reprennent sa place pour continuer la même politique au service des puissances capitalistes. Chasser Ariel Henry doit être la destruction du statu quo et le système criminel qui le porte et l’entretient !
Qui va chasser Ariel Henry et rompre avec sa politique génocidaire? Le peuple, la force invincible, doit et peut le faire. Il en a assez ! C’est de la responsabilité légitime de tous militants qui se réclament de la lutte des classes, qui se réclament des citoyens de la révolution !
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