Qui se ressemble finit par s’assembler !

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C’est l’histoire du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) de Michel Martelly que préside Liné Balthazar. Au cours de cette dernière et amère décennie, ce parti est devenu la risée de la politique haïtienne tant il a été décrié. Ses deux mandats n’ont pas rendu de grand service au pays à force de semer le chaos.

Ce n’est pas une histoire tout à fait banale. Il ne s’agit pas d’une simple fantaisie, puisqu’au sein même de ce camp politique, issu d’une même idéologie existe des divergences internes d’approches et de stratégies. Et la classe politique haïtienne dans son intégralité n’en demandait pas plus. En fait, la seule différence qui existait entre elle et le PHTK d’alors, aurait été les moyens pour le remplacer à tout prix pour continuer la même politique.

Pour l’histoire, rappelons que la première Administration phtkiste sous la présidence de Michel Martelly a été la déception au superlatif. La seconde, celle de Jovenel Moise n’en pouvait faire mieux que de s’empirer davantage, puisque définitivement le vers était dans le fruit. Au moment où Jovenel Moïse pensait qu’il pourrait agir autrement, le PHTK était même passé à l’opposition contre sa progéniture, la deuxième version du régime phtkiste.

Ce n’est pas sans raison que le PHTK, juste après l’assassinat du Président le 7 Juillet 2021, n’avait pas agréé la prise du pouvoir par le Premier ministre à l’intérim Claude Joseph mais s’était bien réconforté avec l’arrivée du Dr. Ariel Henry qui a été imposé au Président Jovenel Moise par l’autorité suprême du parti, le maître-chanteur, le corrompu, le vassal de l’impérialisme, l’ancien Président Michel Martelly.

Comme vous avez pu le constater, sans l’ombre d’un doute, le PHTK et ses alliés avaient tout bonnement signé l’Accord du 11 septembre 2021, incluant l’un des pires opposants du Président Jovenel, le Secteur Démocratique Populaire (SDP) d’André Michel et la Fusion des sociaux démocrates pour ne citer que ceux-là, scellant ainsi l’arrêt de mort du pays sur la base d’un consensus politique trouvé autour de ce Premier ministre de facto.

L’engouement avec lequel l’ex-opposition à l’Administration de Jovenel Moise allait rejoindre le PHTK a dépassé les bornes. Rien de tel, en effet, pour susciter l’enthousiasme de vivre dans un luxe insolent et de gagner du terrain politique non pour la rupture qu’elle prônait mais pour la continuation de l’infamie. Et ce pouvoir de facto a été vite baptisé de troisième version du régime Phtkiste. Cela en revanche n’a pas empêché, pour semer la confusion, qu’un membre influent de cette alliance contre nature, le porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), Me André Michel, continue à injurier le PHTK. La matrice d’où est sorti son Premier ministre Ariel Henry.

Comble d’ironie, le SDP n’a-t-il pas certainement présenté cette réforme comme une immense victoire à porter à son crédit politique ? Nous ne pouvons pas oublier cette fameuse déclaration d’André Michel : le SDP mène 5 buts à 0 face au Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK).

Quelle gloire nos acteurs de la classe politique et de la Société civile pourront tirer du fait que le PHTK soit désormais associé à leurs revendications pour ne pas dire défend ou fait semblant de défendre la même cause ? Il n’y a pas si longtemps, ils répétaient tous à l’unisson ces slogans : le PHTK a gangstérisé le pays ; le PHTK est impliqué dans le gaspillage du fonds de PetroCaribe, etc.

Pourtant, depuis bientôt deux ans, ils partagent sans aucun malaise le même gâteau de transition. C’est le propre et le point fort des membres de la classe politique haïtienne, du moment qu’elles puissent remplir leur poche et se procurer des voitures et des maisons luxueuses,  c’est tout va bien dans le pays.

Qu’est-ce qui a changé depuis, pour qu’on retrouve le PHTK à la table de toutes les négociations et toujours bien représenté dans le camp adverse au pouvoir qu’il dirige. N’est-ce pas une contradiction flagrante que : le PHTK soit au pouvoir et est en même temps opposé à son propre  régime ? C’est le grand paradoxe politique de l’après Jovenel Moïse illustrant ainsi les qualités je-m’en-foutistes de la classe politique.

On n’a constaté que le 30 janvier 2023, dans une note rendue publique contre le pouvoir en place, huit partis politiques dont le Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), Pitit Desalin, l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), Kontra Pèp la, UNIR Haïti, LAPEH, GREH, MOPOD ont eu l’amabilité de « présenter leurs condoléances et leurs sympathies aux familles des policiers assassinés depuis 18 mois, tout en invitant l’État à prendre les dispositions pour que ces victimes et leurs familles obtiennent réparation et considération ». Ces structures politiques continuent dans leur note commune pour affirmer et confirmer ceci : « après concertation avec les forces vives de la nation, ils décident de chercher une solution consensuelle durable, capable de redresser la situation du pays, rétablir la paix et la sécurité afin que la vie reprenne ». De telles déclarations venues des courants politiques qui se disaient il y a peu opposés ne sont pas le fruit du hasard. C’est le fait qu’ils ont depuis toujours beaucoup de choses en commun qui les rassemble toujours.

D’ailleurs, il y a à peine une semaine, on a fait la même expérience avec une quelconque échappatoire de Déclaration conjointe de la Jamaïque, signée par 12 personnalités politiques. N’est-ce pas un acte de barbarie politique quand un représentant authentique de la coalition au pouvoir,  Liné Balthazar (Parti Haïtien Tèt Kale-PHTK) a également signé ladite Déclaration. On n’est point étonné quand les autres signataires sont : Emmanuel Ménard (Force Louverturienne Réformiste/opposition démocratique) ; Jerry Tardieu (En Avant) ; Magali Comeau Denis (Accord du 30 Août 2021 dit Accord de Montana) ; Clarens Renois (UNIR Haïti) ; J.R. Bob Limontès (MPP) ; Edgar Leblanc (OPL) ; Poincy Jeffsky (Nou Pap Domi-NPD) ; Claude Joseph (EDE), Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier ; Jean André Victor (MOPOD) et Maryse Narcisse (Fanmi Lavalas). C’est l’ironie du destin du monde politique haïtien d’avoir bien souvent à sa tête des forces corrompues qui sont les valets ou agents de l’impérialisme.

Sur le chemin de la lutte de classe pour un changement fondamental et révolutionnaire au bénéfice des masses opprimées et exploitées haïtiennes, les forces opposées ne sauraient se rencontrer puisqu’elles n’ont pas les mêmes aspirations et n’entreprennent point la même route, voire la même direction  en vue de la destination finale. Tandis que, celles au contraire, qui vont dans la direction d’une stratégie contre le salut du peuple, bien souvent elles se rencontrent malgré leurs divergences, car elles se ressemblent. Ainsi, elles finiront immanquablement par s’assembler !

 

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