Qui n’a rien tenté, n’obtiendra rien !

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Les leçons du passé ne doivent pas être ignorées.  « Que ceux qui veulent redevenir esclaves des Français sortent du fort ! Que ceux au contraire qui veulent mourir en hommes libres se rangent autour de moi !» Ce fut le cri de Dessalines à la Crête à Pierrot pour haranguer sa troupe. Et la garnison entière subjuguée par sa flamme  révolutionnaire cria d’une seule voix : « nous mourrons tous pour la liberté » !

Ce cri de liberté fut un redoutable instrument aux mains des peuples qui ont vécu pareil défi face à l’oppression. Ainsi va l’Histoire et nul ne peut échapper à son jugement ni à son verdict. Cette semaine, le peuple cubain commémore glorieusement le 63ème anniversaire de l’héroïque assaut du 26 Juillet, quand un groupe de 150 jeunes révolutionnaires, sous la direction de Fidel Castro attaqua le plus célèbre camp militaire de Cuba, la caserne de la Moncada.  Tout juste avant l’assaut, Fidel sur les traces de Dessalines déclara : « Camarades, dans quelques heures, vous pourriez être vainqueurs ou vaincus ; mais de toute façon, écoutez-moi bien camarades. Le mouvement triomphera… ! Dans le cas contraire, notre geste servira d’exemple au peuple de Cuba pour reprendre le flambeau et aller de l’avant ».

Cet acte héroïque a, certes, déterminé le destin historique d’un peuple qui aspirait à être maître de son destin. Si aujourd’hui Cuba est le premier territoire libéré et libre de l’Amérique, c’est du fait que le peuple cubain avait osé affronter courageusement la domination impériale des Etats-Unis avec un inépuisable et incommensurable esprit de sacrifice.

L’histoire du peuple haïtien, pour sa part, est une chronique de durs combats pour la liberté et la justice sociale, pour l’indépendance et la souveraineté nationales. Aujourd’hui, nous autres Haïtiens commémorons un anniversaire douloureux, celui du débarquement Yankee en Haïti, le 28 juillet 1915. Depuis, nous portons, inscrite dans notre chair,  une horrible cicatrice de domination par le porte-drapeau de la colonisation. Nous sommes devenus seulement des pions aux mains des forces impérialistes, l’état de nos lieux est désastreux parce que le pays est vidé de sa substance.

La crise électorale actuelle constitue sans doute  la manifestation la plus évidente de l’incapacité foncière des  forces  réactionnaires internationales à proposer autre chose que la terreur en guise de programme de changement ; de sorte qu’elles continuent leur tutelle sur  notre pays.

Toute activité comporte des risques ; mais l’important est de « oser ». Ayons donc le courage de dire « Non » au plan macabre de Washington de nous tenir dans son giron comme son chien de garde.  La nature de l’impérialisme ne changera pas. Voyez comment il a été offusqué, ce fils de colon qu’est Kenneth Merten, coordonnateur spécial pour Haïti au Département d’Etat américain, du seul fait que Jocelerme Privert a pris des dispositions allant dans le sens des aspirations populaires. Ce dernier, lors de sa dernière visite au pays n’a-t-il pas poussé son arrogance jusqu’à l’extrême en choisissant de rencontrer le président du CEP Léopold Berlanger, le Premier ministre Enex Jean-Charles, les parlementaires et les dirigeants politiques proches des forces réactionnaires ; alors qu’il  a boudé le président du pays Jocelerme Privert ? Un signal clair à l’instar de Peter F. Mulrean, de Youri Latortue et d’Evans Paul, de la non-reconnaissance du pouvoir de Privert et tout cela s’est passé tout bonnement comme une lettre à la poste.

Pas une réaction d’indignation et de condamnation de cet affront de la part d’aucun des secteurs politiques. Cela ne nous à guère surpris, vue la mentalité colonisée de ces dirigeants qui n’attendent que la fin du processus électoral pour pouvoir renouer avec les puissances tutrices sur la base des mêmes relations faites de bassesse et de mendicité.

Dans ce climat de résistance initiée par le peuple haïtien où l’avenir est dans le combat,  la force de conviction ne devrait-elle pas prévaloir afin d’affronter et d’abattre tout rempart construit contre l’avènement possible de forces nouvelles, de forces démocratiques, progressistes et socialistes ? Face à l’avenir que nous rêvons, il nous faut nous surpasser en comptant d’abord sur nos propres forces, sur l’initiative créatrice des masses populaires de façon à faire disparaitre les structures néocoloniales.

Toute autre solution, toute autre approche condamnerait le peuple à de nouveaux calvaires. Cela doit être clair. Il nous faut oser changer de pratique, démocratiser nos institutions, édifier un pays nouveau avec des structures nouvelles, tenir le front haut et la tête altière face aux voraces appétits des nouveaux colons.

Si nous ne tentons rien, nous n’aurons rien accompli ! Nous n’aurons jamais accompagné ce peuple sur le chemin de la dignité et de la victoire qu’il mérite.

 

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