De l’ingérence (internationale) à l’indécence politique (nationale) !

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Cette soi-disant Communauté internationale joue davantage de pions (politiques et économiques) pour arriver à la concrétisation parfaite de son « Projet » plus que séculaire, qui est de faire d’Haïti le territoire par excellence de la bêtise triomphante.

« Nous avons affaire ici à des personnes d’une insondable perversité et dont il importe de nettoyer la société ». (1)

Si les élections en Haïti ont toujours été un fiasco pour la population souffrante(événements de scandales, de chocs et de traumatismes), aujourd’hui encore, c’est toujours pareil, en ce « temps de vide sociétal et politique », suite aux scandales des (s)élections du « 9 Août » et du « 25 Octobre » 2015 consacrant des candidats mal élus – et donc des individus illégitimes – dans ce qui se veut être (par défaut) « le parlement Haïtien », suite à l’élimination du premier tour de la course à la présidence, compte tenu de fraudes massives par presque tous les camps politiques (selon les rapports des commissions successives d’évaluation), et suite aussi à l’installation de pouvoirs locaux, des communes dans des conditions très peu catholiques. L’indécence du « dedans » n’emboite t-il pas le pas à l’ingérence du « dehors » pour enfoncer Haïti de plus en plus dans l’inexistence (2) ?

Ici n’est-on pas en droit de se demander, par quelle audace les CEP (Conseil électoral provisoire) successifs sont-ils arrivés à valider dans une sorte d’indécence l’élection frauduleuse (ou du moins, la sélection) de maints candidats aucunement au-dessus de tout soupçon ? Comment des candidats qui se prétendaient élus en toute légalité et légitimité populaire se sont-ils permis d’investir la fonction parlementaire dans le dos de la constitution (3)? En quoi consiste en Haïti cette manière de (toujours) faire la politique à l’encontre de la loi ? Autrement dit, pourquoi l’action politique (même parlementaire) s’inscrit-elle généralement et de manière quasi unanime dans le vide légal et constitutionnel ?

Depuis toujours, ce qu’on appelle la « communauté internationale » a choisi son camp du coté de la « racaille politicienne » en Haïti. C’est en ce sens que Frédéric Thomas écrit dans son livre intitulé ‘’L’échec humanitaire. Le cas haïtien’’ : « Convenons-en, il n’y a pas d’État à Haïti, mais un club privé d’affaires aux mains de quelques politiques véreux, qui gèrent le pays comme leur portefeuille d’action. Les journalistes occidentaux se plaisent d’ailleurs à rappeler le sigle sous lequel les diplomates américains rangeaient l’oligarchie haïtienne ; MRE ou Morally Repugnant Elite (élite moralement répugnante). L’hypocrisie de la communauté internationale tient dans la présentation détachée de cette élite, comme si elle était le fruit exotique d’une situation à laquelle elle n’aurait aucune part, et qu’il suffirait de qualifier négativement cette élite pour effacer ses responsabilités. Car aussi répugnante que soit l’oligarchie haïtienne, jamais la communauté internationale n’a répugné traiter avec elle » (4).

Et ceci se précise de plus en plus à chaque (s)élection, événement par lequel cette soi-disant Communauté internationale joue davantage de pions (politiques et économiques)  pour arriver à la concrétisation parfaite de son « Projet » plus que séculaire, qui est de faire d’Haïti le territoire par excellence de la bêtise triomphante (5) (Bienvenue dans la kleptocratie !). Pour ce faire, les élections ont toujours été le lieu de prédilection, non seulement en faisant investir les Pouvoirs (et ou Responsabilités) d’État par des individus vides de légitimité dans une sorte de légalité par défaut (6)- ce qui ouvrira toujours la voie a des contestations légitimes de quelque soit le secteur -, mais aussi et surtout permettre qu’une brèche soit en permanence laissée pour toute sorte d’ingérence, vu les turbulences sociales et politiques qui en découleront(7).

Pour les élections du 9 Aout et du 25 Octobre 2015 organisées par le pouvoir d’alors, imposé par la dite communauté internationale dans une période de grande confusion lors des élections de 2010-2011, le mépris du peuple dans ses droits les plus fondamentaux n’a jamais été aussi marqué, l’indécence a fait montre de son triomphe social et politique sans aucune gêne. Ce pouvoir politique « hors la loi » jamais connu dans l’histoire d’Haïti s’est réclamé et comporté en ce qu’ils se nomment eux-mêmes des  « bandits légaux ». Ces derniers étant, comme ils se réclament toujours, les dignes héritiers du duvaliérisme, des tontons macoutes qui se sont fait joindre par des « Atoufè politik Lavalas » et « désespérés dégénérés » de la sordidité politique en Haïti (8). L’ingérence de la dite communauté internationale a connu un autre degré d’impertinence, et ainsi plus qu’humiliante pour Haïti en tant qu’Etat lors des élections présidentielles de 2006 et 2010. L’imposition de présidents sous couvert d’une « certaine » légitimité populaire illégale (9).

Ainsi les forces politiques rétrogrades et la communauté internationale avaient joué de la rue et ses abonnés affamés, naïfs et surtout oisifs bambochards pour sonner la pagaille, créer la peur et imposer l’indécence comme ce qui fait sens au plus haut niveau de l’Etat par l’utilisation encore et toujours de groupes musicaux traditionnels appelés « BANN A PYE ». Ces derniers ne fonctionnent qu’au plus offrant, et sans état d’âme. La communauté internationale se charge parfaitement (par  l’entremise d’acteurs-comptoirs politiques et économiques en tant que restes indomptés du colonialisme)  du trouble et de la confusion politique en Haïti. Ce qui lui confère une fonction d’arbitrage dans le (ou du) champ politique où l’incapacité des principaux acteurs Haïtiens à disposer d’eux-mêmes permet qu’ils soient toujours soumis aux diktats des étrangers comme des enfants auxquels il faut absolument apprendre l’art d’ « être » et de « faire ensemble ». Et ceci tout particulièrement dans le sens des « Autres ».

C’est en ce sens qu’il faut saisir la gravité de « la question électorale » sous commande internationale, et réaliser qu’il est plus qu’inconcevable que les Haïtiens puissent accepter que celle-ci soit mise en coupes réglées par des pays aux projets impérialistes assassins envers Haïti depuis des lustres(10). Ainsi, comment ne pas saisir dans sa grande profondeur de compréhension ce que relate N. Chomsky dans la tragédie d’Haïti lorsqu’il écrit: « […] les Etats-Unis, qui étaient naturellement indignés et effrayés par « la première nation au monde à faire valoir la liberté universelle pour toute l’humanité, révélant ainsi la définition limitée de la liberté adoptée par les révolutions française et américaine. »

Voilà ce qu’écrit l’historien haïtien Patrick Bellegarde-Smith, décrivant avec exactitude «la terreur dans les états esclavagistes voisins, terreur peu soulagée par le combat d’Haïti pour sa libération, avec pertes et fracas, qui avait ouvert la voie à l’expansion vers l’ouest en forçant Napoléon à accepter l’achat de la Louisiane. Les Etats-Unis continuèrent à faire tout ce qu’ils pouvaient pour étouffer Haïti, allant jusqu’à soutenir la France dans son insistance pour que l’île paie un lourd tribut pour avoir commis le crime de se libérer, fardeau auquel elle n’a jamais échappé. (11) »

De ce fait, ce qu’on appelle la communauté internationale ne s’est jamais gêné de supporter et de valider l’absurdité politique en Haïti. Jouant toujours selon son bon vouloir au « pour » et au « contre », en imposant son objection même à l’élimination totale d’un processus électoral plus que grandement frauduleux (12). L’argument d’autorité reste le seul fait de l’avoir financé et qu’elle (la communauté internationale) ne financera pas une autre élection, si ce n’est qu’un second tour avec les candidats spécialement choisis pour des programmes spécifiques (13). De cette situation, Alain Reneault en dresse bien un tableau par lequel on peut voir et comprendre comment la communauté internationale en complicité avec des acteurs politiques locaux installent ensemble en Haïti, et dans le mépris total des souffrances du peuple, ce qu’il appelle : « le désordre (qui) fait autorité » (14).

Et contre cette absurde et absconse « ingérence de la (dite) communauté internationale en Haïti», les voix qui se sont élevées (comme) pour réclamer une prise de conscience (nationale)  vers un renforcement ou un rapatriement de la souveraineté par la prise en charge citoyenne et nationale du coût des élections,  celles-ci ne laissent entrevoir aucune véritable solution digne d’un geste élevé [« de et pour » la nation en gestation] dans les formes exposées de ceux-ci. De ce fait, en quoi et /ou comment peut-on expliquer ce geste de la sortie de l’ingérence qui tout autant se donne à voir comme une indécence ?

Pour répondre à cette question, on va évoquer quelques éléments fondamentaux sur lesquels il est important de réfléchir.

a) La proposition lancée par Maitre André Michel (appelé par certains « l’avocat du peuple») de rapatrier le processus électoral (toujours d’une manière ou d’une autre sous tutelle ou obédience internationale) était déjà bel et bien celle de nombre d’Haïtiens qui ne cessaient d’évoquer et de faire voir une telle issue, comme plus qu’importante, pour contrer l’ingérence extérieure faite à Haïti depuis toujours par les puissances occidentales, et en particulier les USA.

La proposition en elle-même ne saurait être qualifiée de mauvaise, mais partir de soi par une déclaration (teintée d’exhibitionnisme) pour dire être disposé à y prendre part avec un montant de 100 000 gourdes relève en quelque sorte du « Show off politique ». C’est une erreur politique grave, dans la mesure où la proposition déjà implique une disposition personnelle de participation. Ainsi, rendre public du même coup d’un certain montant de participation ne laisse entrevoir aucunement un geste citoyen, mais au contraire un pion jeté dans le jeu politique toujours soupçonné d’être perverti et corrompu par l’argent. L’invitation à rendre effective une telle proposition ne devrait pas ouvrir la voie à la course au plus donnant.

C’est en quelque sorte dans ce jeu là qu’on semble se lancer sans que rien ne soit encore mis en marche pour une telle entreprise. Dans les lieux d’inscription de Maitre André Michel, certains défenseurs diront que «charité bien ordonnée commence par soi-même ». Oui, mais celle-ci ne doit en aucune manière jouir de publicité intentionnée ou intentionnelle. En ce sens, on peut répliquer en Haïtien du terroir imprégné de proverbes plein de sagesse pour dire: « Sa  men goch bay (oubyen ap bay), men dwat pa bezwen konnen ».                         Et ceci donne à voir une sorte d’indécence vis-à-vis du pays qui, je pense, ne souffre pas de manque d’argent pour organiser des élections, mais d’honnêteté et de crédibilité des acteurs politiques et des Responsables Publics qui devraient être constamment dans des postures éternelles et fières de Responsables d’Etat. Personne au sein du pays ne peut et ne doit s’arroger le droit et se targuer d’une manière ou d’une autre de faire (comme) de la charité à Haïti. Le « devoir citoyen » ne peut et ne doit aucunement (chercher à) jouir de publicités et privilèges politiques pour la jouissance unilatérale du pouvoir.

b) Si on prend le cas des douze sénateurs qui auraient offert deux mois de salaire parlementaire aux CEP pour contribuer à l’organisation des élections (15), c’est là encore quelque chose de ‘’scandaleux’’ dans la mesure où ces derniers seraient placés pour faire des lois, respecter la loi le plus que possible, et veiller à ce qu’elles soient appliquées en bonne et due forme par les autres pouvoirs de l’Etat reconnus par la constitution pour en quelque sorte permettre la bonne marche des institutions dans le sens du « bien-être collectif». Ils ne sont pas là pour inscrire leurs démarches dans des propositions politiques qui témoignent d’un vide des instances de la puissance publique dans ses Responsabilités d’Etat. Autrement dit, ils n’ont pas à emboiter le pas d’une logique d’actions politiques aux couleurs d’irresponsables en leur qualité d’Homme d’Etat.

C)

Car l’irresponsabilité marque l’absence !

Pourquoi ne pas user des prérogatives constitutionnelles pour arrêter la machine de corruption roulant à toute vitesse sur la pente du clientélisme, du clan et de la petite clique au niveau de l’administration publique ? Pourquoi ne pas proposer la réduction de privilèges absurdes et abscons dont ils jouissent dans une sorte d’oisiveté presque totale (Une sinécure inconcevable !) pendant que le peuple ne cesse de patauger dans la crasse la  plus humainement intenable ?

Ces problématiques sociopolitiques abordées avec sérieux projetteront l’image de ce que devrait être une véritable institution parlementaire où le débat invite les arguments informés et clairvoyants, pétris d’Humanité et du sens de la « Responsabilité Nationale »,  à prendre le dessus sur la médiocratie et la bêtise en liberté d’Etat.

Ainsi, il faut souligner que la non existence d’Haïti en tant qu’État dans le sens le plus accompli du terme (16), c’est-à-dire doté de capacité [nationale (17)] autonome à décider de son propre destin social, économique, politique et culturel, est tributaire en grande partie de la constante existence d’un champ politique (18) constitué de corps (sociopolitiques)  incapables de se donner à voir dans la logique d’ « Etre et de Faire Ensemble » comme une unité nationale fondamentale (centrale) dans la diversité (et/ou la différence) des « regards nationalistes » qui devaient composer ce champ.

Et pour conclure, dans ce défilé de donateurs locaux bienfaiteurs (et /ou bienveillants) qui s’annoncent en se déclarant au bruit du « Je donne … » ; à qui le tour exhibitionniste ? À qui le tour du plus offrant ou du plus donnant ?

Alors, dans cette dynamique déclenchée, on s’attend à voir défiler toute une cohorte de « m’as-tu vu », de « mains sales de tous poils (19) » qui viendront se laver comme toujours ici dans l’eau putride et fétide de la pratique politique en Haïti.

Les méthodes par lesquelles on est habitué à répondre aux problèmes posés dans le champ politique haïtien sont toujours entachées de couloirs qui dupent. Et donc, de mesquineries politiques intentionnellement corrompues et perverses pour des projets égoïstes et claniques rétrogrades (la prise et la conservation du pouvoir par n’importe quel moyen).

Comment (Penser) pallier l’ingérence extérieure en Haïti en proposant des méthodologies du « faire politique » qui ne seraient aucunement érigées aux frontières du merveilleux et du sordide ?

Notes

1- André Gide, Les faux-monnayeurs, Gallimard, 1925, p. 18)

2-Voir Christophe Wargny, Haïti n’existe pas : eux cents ans de solitude, Autrement, 2003

3-L’installation des députés le dimanche 10 janvier 2016 (contrairement aux prescrits de la constitution du 29 mars 1987 en son article 92-1 qui stipule que l’installation doit se faire le deuxième lundi du mois de janvier) témoigne de ce que j’appelle de la « voyourie politique ».  (De la chambre des député/Article 92-1 : Ils entrent en fonction le deuxième lundi de janvier et siègent en deux (2) sessions annuelles. La durée de leur mandat forme une législature.)

4-Voir Frédéric Thomas, L’échec humanitaire. Le cas haïtien, Éditions Couleurs livres asbl, Bruxelles, 2013, pp. 44-45

5-Voir Noam Chomsky, La tragédie d’Haïti, Éditions L’Herne, 2006

6- Selon la constitution, certaines fonctions publiques doivent être investies par des citoyens en passant par les élections, mais celle-ci ne dit nullement qu’au-delà des élections on peut faire dans le dos de la loi par la fraude, la violence et les compromis et compromission avec l’étranger.

7-Jean Bricmont, Impérialisme humanitaire : Droits de l’Homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?, Éditions Aden, Mars 2003

8-Voir Jameson Primé, Pour la démocratie en dictature je t’aime, Publié par jamesonprimeup.over-blog.net, Samedi, 14 Mars 2015

9-Les présidentielles Haïtiennes de 2006 avaient vu un très probable deuxième tour entre deux anciens présidents : Leslie François Manigat et René Garcia Préval. Ce probable deuxième tour a été mis hors jeu par l’imposition d’un acte illégal qui est la comptabilisation des votes blancs. Ce qui était interdit par la loi électorale Haïtienne d’alors et suggéré par un député brésilien pour trancher entre les candidats en présence. Tandis que dans le même temps, une élection venait d’être organisée au Brésil où les votes blancs ont été annulés compte tenu des prescrits légaux sur ces derniers. En ce sens on peut comprendre comment tout ce qu’exige la loi en Haïti est encouragé à être contredit par les agents de la communauté internationale. Et dans les élections de deux tours 2010 et 2011, presque le même scenario s’était produit avec les candidats Mirlande Hyppolite Manigat et Joseph Michel Martelly où le candidat placé en cinquième position (Le chanteur-comédien des indécences les plus abyssales Michel Martelly) a été imposé par la communauté internationale pour le deuxième tour face à Mirlande Hyppolite Manigat (La professeure respectée et veuve d’une sommité de l’intelligentsia Haïtienne au renommé internationale, l’ancien président et professeur d’universités Haïtiennes et étrangères : Leslie François Manigat).

10 -« Plus que la deuxième plus ancienne république du Nouveau Monde, plus même que la première république noire du monde moderne, Haïti fut la première nation libre d’hommes libres à apparaître dans la constellation naissante des colonies européennes d’Occident, tout en leur résistant.» (Ira Lowental cité par Noam Chomsky dans « La tragédie d’Haïti, Éditions L’Herne, 2006 »)

11-Noam Chomsky, Ibid.

12-Les rapports des deux commissions successives de gouvernements successifs (l’une mise sous pied par le « Pouvoir Martelly-Paul », et l’autre par le « Pouvoir Privert-Jean-Charles ») révèlent tous que les élections du 9 Aout et du 25 octobre 2015 ont été entachées de fraudes massives et d’irrégularités graves. (On peut voir « Haïti : La commission électorale recommande l’annulation de la présidentielle, Le Monde.fr avec AFP, 31.05.2016 à 05h27)

– Voir aussi : Haïti : Rapport de la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale (Document complet) HAITI PRESS NETWORK , 30 MAI 2016

« La proportion de votes irrétractables (29%) appliquée au total des votes valides (1,560,631) signifie que les BVs auraient autorisé 448,000 citoyens à voter sans pour autant dresser un procès-verbal de carence, tel que stipulé dans le décret électoral. Le deuxième élément critique est la proportion du nombre de CIN correcte comparées aux signatures et/ou empreintes. Le pourcentage de  fausses CIN retrouvées est de 16.2%. Pour les 1,112,600 votes rétractables (votes valides rapportés sur les PV moins le nombre de CIN inscrit à la main) 180,250 seraient de fausses CIN pour un total de 628,000 votes irrétractables.

Les nombre de votes irrétractables, (628,000 votes, soit 40% des votes valides), est plus élevé que le nombre de votes obtenu par le candidat placé en tête de liste selon les résultats du CEP, plus élevé que le nombre total de vote obtenu par le deuxième et le troisième candidat, et plus élevé que l’écart entre le premier et le cinquième candidat. De plus, en appliquant certains critères définit par la CIEVE (Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale) en fonction de l’article 171.1 du décret électoral, la situation devient encore plus grave car le pourcentage de votes valides se réduit à 9% du total des votes.

Conformément au mandat de la CIEVE consistant, pour l’essentiel, à épurer le processus dans le but d’y rétablir la confiance des acteurs politiques, elle recommande la reprise du processus, tout en prenant les dispositions qui s’imposent pour garantir le respect du droit de vote des citoyens et celui des candidats (droit de se faire élire). »

LIRE LE RAPPORT DE LA CIEVE AU COMPLET

http://hpnhaiti.com/site/pdf/Rapport_CIEVE.pdf

13- Voir Alain Deneault, La médiocratie (« Le télé-pillage » au Chapitre 2), Lux éditeur, Canada, 2015, pp.116-125

14–« Après le coté réjouissant, les Haïtiens découvrent le coté pragmatique de la « gouvernance ». Le business minier que des panneaux d’ONG cherchent à dissimuler. La culture rhétorique, technique et monétaire de l’Occident procède alors d’une mise à distance, laquelle rend irresponsable. On n’en est plus à l’époque où, téméraires et éperdus, les chercheurs d’or s’abandonnaient à leur délire, enjambaient les cadavres de leurs semblables pour installer un campement de misère dans l’hiver hostile du Klondike. Ils espéraient à l’époque extraire du sol les quelques pépites qui changeraient leur vie, laquelle ne valait pas davantage. Aujourd’hui tapis derrière l’ordinateur de leur bureau feutré, les aventuriers de l’or devenus investisseurs du lointain exposent cette fois les autres au pire, mettant en péril des vies et des écosystèmes qui ne sont pas les leurs. Ce ne sont plus tout à fait eux qui se lancent dans des conquêtes, mais leurs lobbyistes, leurs avocats, leurs ingénieurs, leurs comptables, leurs communicants, leurs intermédiaires locaux et leurs milices. » (Alain Deneault, La médiocratie, p. 119)

15- Voir : « 12 sénateurs signent le pari de réaliser des « élections souveraines » – See more at: http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/160968/12-senateurs-signent-le-pari-de-realiser-des-elections-souveraines#sthash.8bIRNp2b.dpuf    (Publié le 13 juillet 2016)

Voir aussi : « Haïti – Élections : 12 sénateurs donnent leurs salaires » publié par SL/ HaïtiLibre, 14/07/2016 09:33:56

16 – Voir C. Wargny, Haïti n’existe pas.

17- Voir Edgar Morin, Sociologie, Fayard,1994 (Pour une théorie de la nation, pp.165-173)

18-Pierre Bourdieu, Propos sur le champ politique, Presses Universitaires de Lyon – PUL (28 janvier 2000)

19- Voir Jean-Paul Sartre, Les mains sales, Gallimard, 1948

Jameson Primé

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