Question d’honneur !

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Une peinture murale de Che Guevara au quartier populaire Delmas 6. Photo : Kim Ives/Haïti Liberté

Tant qu’on n’a pas tout donné
On n’a rien donné
Fais ce que dois
Advienne que pourra

Il semblerait, à en croire certains et certaines, que je me sois quelque peu déshonoré en soutenant des jeunes, et des moins jeunes, qui luttent pour une nouvelle Ayiti sans kidnapping, sans kadejak, avec de l’eau potable, des écoles, des universités, des hôpitaux, du travail pour tout le monde, et toutes les bonnes choses qu’une Républiques Oligarchique Inhumaine et souvent Exterminatrice refuse au pauvre peuple depuis bien avant que le Diable n’ait su qu’il serait un jour bombardé Caporal. Il est des originaux qui semblent avoir une fort curieuse conception de l’honneur…

Bienheureux déshonneur! Car, Mon Honneur s’appelle Fidélité à la Cause du Peuple. Je n’en ai pas d’autre, et je n’en veux aucun autre.

Comme l’a si bien dit Jimmy Cherizier (Babekyou), il y a en Haïti actuellement des Groupes Armés qui veulent Changer la Vie, et des bandes armées qui détruisent la Vie pour quelques dollars de plus. Et dans cette lutte fratricide, les Neutres ne sont que des Pleutres (Cyrano de Bergerac: Il me manque une rime en eutre/Vous rompez, plus blanc qu’amidon? /C’est pour me fournir le mot « pleutre… »).

Et pour ceux/celles qui passent leur existence terrestre à se faire la guerre pour de Hautes Places, de Gros Diplômes, de Brillantes Carrières et Tout le Fric qu’ils/elles peuvent amasser entre eux et aux dépens du peuple, je citerai l’opinion de Bonaparte, ce vagabond qui, parce que Ti Fifine Chou lui cassait les oreilles sous les draps à trois plombes du mat’ (les femmes ont de ces idées…) envoya du monde nous remettre en esclavage, mais éructa cette Eternelle Vérité:

Si haut que l’on soit placé, l’on n’est jamais assis que sur son cul!

Pour celles/ceux qui n’y voient que du feu, la morale de l’histoire est que votre cul peut toujours se faire  Bwakale. Et de derrièreture, vous n’en avez qu’une seule et unique, mes pauvres! Avis aux dollaromanes de tous bords.

La Révolution n’est pas un diner de gala… Elle est un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre. La Révolution est la violence limitée, temporaire, des faibles et des opprimés, qui répond à la violence centenaire, millénaire même, des riches, des puissants, des exploiteurs et des oppresseurs. Elle est le cri de la créature opprimée qui étouffe sous la botte ferrée du Seigneur et du Maitre, et veut enfin Vivre, même s’il faut pour cela regarder la Mort dans les yeux.

Mon Honneur s’appelle Fidélité à la Cause du Peuple haïtien. Je n’en ai pas d’autre, et je n’en veux aucun autre.

C’était cela, le Dechoukaj. Et c’est cela, Bwakale. Pour les Enfants nés et à naître. Pour les Femmes dérespectées, volées, violées, écrasées sous le poids des oppressions et des exploitations de toutes sortes. Pour les Vieux abandonnés. Pour le Monde qui doit vlepavle changer de base. Pour la Liberté, l’Egalité, la Fraternité. Pour le Pouvoir du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple. Contre les voleurs, les violeurs, les menteurs dans toutes les langues connues, méconnues et inconnues, les assoiffes de pouvoir, les Grands Mangeurs, les révolutionnaires de la phrase, les bel franse mete la, les assassins, les sanmanman, les malpouwont, les cogneurs de mères (motherfuckers) les fusille-peuple, les malpwòpte, les kidnappeurs, les incendiaires et les atoufè toutpwèl-toutplimay, kabrit tomazo ou malfini bèk fè.

Quant à moi:

J’veux qu’on rie
J’veux qu’on chante
J’veux qu’on s’amuse comme des fous
J’veux qu’on rie
J’veux qu’on chante
Quand c’est qu’on m’foutra dans l’trou!!!

C’est ma seule et unique ambition.

Mais j’oubliais: faudra aussi rale un gran jan Yanvalou Dos Bas avec tambours sur les cadavres des voyous, des vauriens, des atoufè, et des emmerdeurs du Prolétariat Souffrant de tout poil.

Post Scriptum qui a tout à voir: M. le Professeur Michel Soukar fait ces jours-ci l’Archéologie de l’Histoire d’Haïti. C’est un travail exceptionnel, dont nul ne pourrait surestimer l’importance. Les rats de bibliothèque présents et à venir, et notre Peuple tout entier, lui en sont ou seront reconnaissants.

Ce travail, il fallait le faire, et c’est M. le Professeur Soukar qui le fait. Chapeau bas!

Re-PS: Certains vont certainement me voler dans les plumes pour mon utilisation de l’expression oligarchie mulâtre. Je ne fais que dire ce que je vois: l’oligarchie est oligarchie parce qu’elle est minuscule (oligos) et commande (archos). Et je ne pense pas que quiconque bien dans sa tête puisse ne pas constater qu’elle est métisse et leucoderme dans sa majorité. Donc pour vous trouver un André raciste, mangeur de mulâtres à tous les repas et entre les repas, vous voudrez bien, Tristes Sires, repasser: vous vous gourez, il y a gourance, wrong number! Epi nèg rich se milat, milat pòv se nèg, bann lanmèd! Bwakale Unicouleur, foinc!

Et sur la question pikan-kwenna du Drapeau, une suggestion pour les noir-et-rouge fanatiques, comme pour les bleu-et-rouge furibards: Hissez un Drapeau Noir au ma-drapo epi kont fini! Nous sommes un pays de Nègres, oui ou merde???

Enfin!

Dans l’Artibonite, berceau de la Nanchon, les tambours battent et les Sosyete se réunissent. Nos Ancêtres, par nécessite, avaient plaqué une façade occidentale sur une Nanchon qui ne l’était pas. Lorsque du fond de l’abîme, notre Peuple invoque les Mystères d’Afrique, cela veut dire que le Volcan que d’aucuns prétendaient éteint est en train de se réveiller. Le Dragon Enchainé gronde dans sa caverne. C’est le douvan-jou. Vle pa vle, lannwit la pral bout. Wouj kou dife, Sole pral leve!

Toute ma vie, j’ai rêvé de voir ça.
Je peux mourir content. !

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