Quelle entorse grave à la lutte du peuple!

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Fidèle à sa dévotion, l’impérialisme est en train de frapper l’un des fils du continent : Le Venezuela ! Ce crime s’inscrit dans le cadre de la reconquête des pays ayant choisi la voie non capitaliste pour le développement harmonieux et stable de leurs ressources naturelles. Pour ce faire, il se sert à présent d’un Parlement croupion, ayant à sa tête des agents qui démontrent à quel point, l’empire ne désarme point.

Il n’y a aucune différence entre le Parlement haïtien et celui du Venezuela, tous deux instruments dociles, conscients, au service de la stratégie mise au point en vue d’affaiblir et de déstabiliser toutes forces qui résistent aux diktats et aux desseins hégémoniques des Etats-Unis. Pourtant, les syndicats des ouvriers qui occupaient les rues du pays ne sont pas rentrés en grève ; mais en trêve, suite aux discussions engagées avec le patronat et le gouvernement. Ce qu’on doit comprendre derrière le paravent de  la légalité parlementaire et constitutionnelle,  c’est que la classe dirigeante et la haute sphère des partis politiques auxquels sont liés ces parlementaires ont tout récemment reçu du pouvoir le bonus de Pâques, alors ils ne sont pas prêts à laisser tomber leurs privilèges et leurs pouvoirs au profit des aspirations populaires.

En d’autres termes, il ne faut jamais perdre de vue le fait que toutes les structures qui encadrent ce  pouvoir corrompu sont tout à fait prédisposés à préférer les formes capitalistes de vie à celles que demandent les ouvriers ou le peuple en général qui revendique le droit à une vie décente, respectable et respectée.

Il est aberrant et même cynique d’entendre en ces temps de terreur et de désordre mondial les intentions des forces réactionnaires aussi claires. Il s’agit de recourir par tous les moyens possibles et inimaginables pour tenter d’abattre les forces populaires et de créer des conditions propices à un infléchissement total vers la droite, à une compromission de l’orientation politique des organisations ouvrières qui devraient se renforcer par rapport aux intérêts et aux aspirations populaires.  Pourtant, ces organisations fournissent aux ennemis des masses des armes à travers une quelconque commission sénatoriale des affaires sociales pour combattre le peuple.

Déjà comme nous pouvons le constater, aucune entente n’a été trouvée, à l’issue de la première séance de travail du lundi 5 juin 2017, entre les syndicats ouvriers, le patronat et le gouvernement. On ne peut rien espérer puisque toute lutte pour un changement fondamental est comparable à un train en mouvement et les conditions du succès sont  à mesure que le train continue à rouler à une allure de plus en plus accélérée. Si le train n’est pas encore arrivé à destination, c’est qu’il fut obligé de s’arrêter en route, alors, la reprise ne se fera pas avec les mêmes déterminations de l’objectif premier puisqu’il y aura quand bien même d’autres éléments à prendre en compte et les bases sociales de l’opposition au régime au lieu de s’élargir feraient objectivement le jeu des rapports de force et détourneraient l’attention populaire.

En ce sens, la possibilité de reprise de la mobilisation ouvrière, au cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites, peut être réalisée ; mais il faut nous attendre à toutes sortes d’obstacles, de barrières, d’entorses graves de la part même de certains syndicats ou des dirigeants qui ont préféré l’indignité à l’honneur en abandonnant la responsabilité de défendre les masses populaires jusqu’au bout.

Le président de la commission sénatoriale des affaires sociales, le sénateur de la plateforme Vérité, Antonio Cheramy, partisan du dialogue « insiste sur la nécessité pour que les patrons et les syndicats recherchent une solution à la crise » De quelle crise parle t-il ? Il ne saurait qualifier de simple crise les revendications de la classe ouvrière haïtienne.  Ce n’est pas une crise d’autant que la vie des masses haïtiennes n’a jamais été et de tout temps autre qu’une lutte constante contre l’exploitation, la misère, la pauvreté et la précarité.

En ce sens, la possibilité de reprise de la mobilisation ouvrière, au cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites, peut être réalisée, mais il faut nous attendre à toutes sortes d’obstacles.

Or pour qu’une entreprise populaire de la sorte soit victorieuse, il faut que ses objectifs soient essentiellement progressistes et révolutionnaires pour qu’ils soient réellement en mesure de mobiliser constamment toutes les énergies des masses populaires.

Par contre, outre le Mouvement patriotique et démocratique populaire (Mpdp), le Parti Rasin Kan Pèp la et la Plateforme Pitit Desalin, Fanmi Lavalas entre en rond avec le même slogan « supporter les revendications des masses ouvrières ». Slogan creux sans aucun engagement réel parce qu’aucun d’entre eux n’a vu la nécessité absolue de faire corps avec ces ouvriers pour donner un sens politique à leur mobilisation. En vérité, c’est leur conscience de classe qui les aveugle et les empêche de voir dans ce mouvement-ouvrier-étudiant-professeur là, qu’il y a place pour une alliance non seulement contre le pouvoir actuel mais pour combattre ce système d’exploitation à outrance des masses populaires haitiennes.

Quelle entorse grave quand c’est le Parlement qui vient au secours des syndicats dans l’unique objectif de les forcer à avaler la pilule amère d’accepter par un compromis boiteux les miettes du patronat et du gouvernement!

Quoi qu’il en soit la lutte pour le changement fondamental n’appartient pas aux collabos, aux opportunistes et aux réformistes ; mais aux vrais révolutionnaires qui n’ont rien de personnel à défendre si ce n’est que la cause pour l’émancipation des masses et pour que notre pays soit réellement indépendant, souverain, progressiste et socialiste.

 

 

 

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