Alors que les différentes personnalités politiques du pays se mobilisent sur la question électorale, une rencontre bilatérale a eu lieu en Haïti, plus spécifiquement Pétion Ville, samedi dernier 6 juin 2015, entre le ministre dominicain des affaires étrangères Andres Navarro et son homologue haïtien Lener Renauld sur la situation des dominicains de descendance haïtienne, l’approche de l’échéance du Plan National de régularisation des Etrangers (PNRE). Qui sont ces étrangers ?
Suite au grave problème d’apatridie créé en République Dominicaine par l’arrêt TC 168/13, et en date du 23 septembre 2013, la Cour constitutionnelle dominicaine avait fait sortir un arrêté criminel stipulant que tous les Dominicains, nés de migrants à partir de 1929, perdaient la nationalité dominicaine.
Une décision que nos dirigeants auraient dû dénoncer comme l’avaient fait certains dirigeants de la Caricom. Pourtant, la République Dominicaine aidée par les dirigeants haïtiens s’est refugiée derrière une loi scélérate pour maintenir dans l’apatridie ses propres fils et filles. Ainsi, la République dominicaine projette de déporter vers Haïti ses propres citoyens d’ascendance haïtienne en les dénationalisant de leur statut de Dominicains/Dominicaines. C’est un véritable complot contre les droits humains que nous ne cesserons jamais de dénoncer.
L’objectif de cette rencontre du 6 juin dernier en Haïti, c’était de déboucher sur une entente, un protocole d’accord entre les deux gouvernements sur les mécanismes de rapatriement ; vu que le 17 juin 2015 sera la date laquelle le Pnre arrivera à terme, à 4 heures de l’après-midi, La capitulation haïtienne s’illustre par cette déclaration du ministre de Martelly, Lener Renauld, qui indique qu’il est « un droit », pour la République Dominicaine, de régulariser sa situation migratoire, et un « devoir », pour les Haïtiens, de recevoir leurs compatriotes.
Qui pis est, alors que les dirigeants haïtiens entretiennent des réunions sur le rapatriement aucune structure d’accueil n’est en perspective. Ainsi, le Réseau jésuite pour les migrants déplore surtout les déportations, puisqu’elles sont conduites en dehors de toute légalité et appelle les dirigeants à « créer, le plus rapidement possible, les conditions de sécurité et de réception pour assurer un accueil décent aux personnes déportées (…) à leur arrivée à la frontière ».
« En aucun cas, il n’y aura pas de déportation massive. Elle se fera individu par individu et chaque cas sera étudié de manière particulière » a fait savoir Navarro ; mais le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) craint que cette affirmation ne vise qu’à préserver l’image de la République Dominicaine.
Tout cela fait partie d’une campagne anti-haïtienne et de l’idéologie, défendue par des dictateurs dominicains comme Rafael Trujillo et Joaquin Balaguer, qui avaient commis des atrocités à la fois contre les Dominicains et contre les Haïtiens.
Pour protester contre la loi et les agressions racistes ainsi que les déportations qui se profilent, une coalition de militants haïtiens et dominicains manifestera devant le consulat dominicain à New York au 1501 Broadway (au coin de la 43e Rue) le lundi, 15 juin à 16h30
Les organisateurs ce cette manif voient l’action de dénationalisation des Dominicains/Dominicaines d’ascendance haïtienne comme une extension du mouvement “Black Lives Matter” (la vie des noirs compte) qui est en train de prendre force actuellement aux Etats-Unis. Ainsi, les raisons à manifester sont 1) Fin de la loi 168/13 – Aucun être humain n’est illégal et 2) fin à l’Anti -Haitianisme – Black Lives Matter.
Les peuples Dominicain et Haïtien ont des points plus en commun entre eux qu’avec les racistes!