Profonde inquiétude à Washington!

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Tout a été programmé pour que les gangs soient utilisés comme étant de nouvelles fausses armes de destruction massive afin de garantir une énième occupation impérialiste contre le peuple haïtien. Ils ont été maniés, dorlotés pour servir de bouc-émissaire de façon à déclencher et poursuivre une campagne aux Nations-Unies  de sorte  que l’impérialisme puisse asseoir confortablement son emprise sur  le pays, renforcer davantage  son régime criminel en place et perpétrer la ruine du pays.

Voilà pourquoi,  au lieu de mettre de l’ordre dans le pays, le gouvernement, sur les diktats des puissances impérialistes, ne fait que présider le désordre, le chaos. Avec bien entendu  l’ingérence des oligarques et d’autres intérêts financiers dont l’objectif est de prendre le contrôle définitif du territoire haïtien.

C’est une action grave de conséquences quand le gouvernement, au lieu de s’organiser et d’utiliser la police nationale et les Forces armées pour combattre les gangs qu’il dénonçait, préfère les renforcer tout en les présentant comme l’obstacle à abattre. Pourtant, le seul vrai ennemi qu’il voulait sérieusement éliminer sur la scène politique est tout simplement les masses ouvrières qui revendiquent un lendemain meilleur.

Ariel Henry fait mine de s’alarmer sur la crise multidimensionnelle. En réalité, c’est lui le fossoyeur, son gouvernement est l’auteur principal de la crise dont il commence à perdre le contrôle grâce aux activités tous azimuts que déploie le peuple depuis quelque temps. Une révolte populaire alimentée par l’immense frustration sociale que ressentent les masses populaires avec le soutien de la BSAP à cette lutte.

Ainsi l’équation a rapidement changé de coefficient. Au lieu de rompre le cycle infernal des gangs armés omniprésents à Martissant,  Grand-Ravine, Croix-des-Bouquets, Mariani, Bel-Air… etc, c’est la  BSAP qui devient l’élément dérangeur. Toute une tempête a éclaté de part et d’autre non pas contre les foyers des gangs mais maintenant contre la BSAP qui, paradoxalement accompagne la population dans sa lutte.  Ils se sentent en sécurité avec les gangs criminels puisque, selon eux, les vrais gangs sont ceux qui font corps avec le peuple pour le protéger, le servir et le défendre.

Dans le cas où Ariel Henry est destitué par le peuple, comment barrer la route à toute transformation révolutionnaire dans le pays ?

La réalité est que les Etats-Unis et le gouvernement haïtien n’avaient pas vu venir dans leur radas politique cette contradiction : des soldats armés se liant avec les masses en lutte.  Cette alliance a non seulement hérissé le poil au dos de tous les réactionnaires, mais elle a fait paniquer aussi la classe dirigeante américaine.

En un clin d’œil, la BSAP est devenue aux yeux des mercenaires contrôlant l’appareil d’Etat une force de gangs et c’est ainsi que Pierre Esperance l’un des agents authentiques de l’impérialisme, porte-parole du système et également chef de gang  licencié l’a rapporté au quotidien et organe du système Le Nouvelliste : « La BSAP peut déstabiliser le pays car il y a un lien entre la BSAP et les gangs armés du pays, notamment les deux grandes coalitions de gangs de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, qui ont leur ramification partout. La BSAP compte sur ces gangs pour continuer la déstabilisation du pays »

A tous les niveaux de l’Etat corrompu, l’objectif est d’en finir avec la BSAP,  puisqu’elle a osé se solidariser avec les masses en lutte. Cette union doit disparaitre, s’effacer progressivement et sans demi-mesure !

La situation actuelle du pays intéresse de très près les milieux politiques étasuniens qui se demandent avec inquiétudes, si l’objectif des manifestations populaires enregistrées à travers le pays n’est pas, justement, contre les intérêts bourgeois et impérialistes ?

A partir de-là, les stratèges des puissances impérialistes expriment à tort une certaine inquiétude.  Ils sont préoccupés et consternés devant ces événements en cours qui pourraient avoir des conséquences à court et à long terme. Ils craignent que la perte du pouvoir n’entraîne pas l’arrivée d’un régime communiste conduisant à une rupture totale avec la pensée capitaliste.

Pour essayer de sauver le système, ils sont prêts à tout pour éviter une victoire populaire sur le gouvernement fantoche et en étudiant même la possibilité qu’un coup d’Etat réactionnaire n’est pas à écarter avant le 7 février prochain. Ceci bien entendu pour régénérer le système à travers l’Accord de Montana dans la mesure où la bourgeoisie garde fermement le contrôle  de certains leviers important dans l’économie nationale et peut toujours compter sur l’aide de l’impérialisme.

Toutes ces pratiques ne sont pas nouvelles dans la vie politique américaine, et c’est dans ce contexte d’inquiétude, que Brian Nichol’s parlant au nom des puissances impérialistes annonce « Nous dénonçons les efforts de ceux qui cherchent à déstabiliser le pays. La seule voie vers une stabilité à long terme passe par des élections libres et équitables ».  Le Chargé d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince, Eric Stromayer, a pour sa part enchainé « Nous continuons de lancer un appel en faveur d’un processus politique incluant toutes les personnes en Haïti. Le seul chemin légitime ce sont les élections libres et justes. Kreyòl pale, kreyòl konprann. Notre engagement envers le peuple haïtien reste solide»

Tandis que le porte-parole du Département d’Etat, Matthew Miller, en a profité pour rappeler « à la restauration de l’ordre démocratique par le biais d’un processus politique inclusif en Haïti. Nous continuons d’exhorter les parties prenantes haïtiennes à parvenir à un consensus sur le partage du pouvoir et la gouvernance inclusive. La seule voie légitime vers la paix et la stabilité à long terme passe par des élections libres et équitables ».

Ainsi, à Washington, l’inquiétude est partout sur ce qui est en train de se passer en Haïti. Dans le cas où Ariel Henry est destitué par le peuple, comment barrer la route à toute transformation révolutionnaire dans le pays ? C’est toute la préoccupation des Etats-Unis !

En tout état de cause, c’est le degré de mobilisation et d’organisation des masses avec une ligne politique claire et correctement définie qui décidera de l’avenir du pays. Vive la seconde Révolution haïtienne

 

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