Primaires démocrates : Michigan, une épreuve difficile pour Sanders

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Le candidat Bernie Sanders semblait bien placé pour réussir là où il avait échoué en 2016.

Dès le début des élections primaires de février, le sénateur de Vermont, Bernie Sanders s’était, que ce soit avec les caucus de l’Iowa ou il a remporté le vote populaire suivi respectivement de ses victoires du New Hampshire et dans le Nevada, positionné comme le potentiel concurrent à la course pour la nomination. Vu sa popularité qui était grandissante à l’approche du Super Tuesday aussi bien de sa position de favori dans les sondages nationaux, ajouté d’une avance du nombre des délégués sur ses adversaires, le candidat Sanders semblait bien placé pour réussir là où il avait échoué en 2016.

Constat qui, dans un premier temps, paniquaient les stratèges et chefs du parti démocrate, mais aussi les candidats dans la course qui, désespérément, cherchaient des moyens pour faire obstacle à ce candidat socialiste qui fait peur. Au prime abord, comme l’électorat était divisé entre Elizabeth Warren, Joe Biden, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar et Mike Bloomberg, donc, il fallait trouver une bonne formule pour affaiblir celui qui, par son avance, faisait peur à l’establishment du Parti démocrate qui misait gros sur Joe Biden pour battre Donald Trump en novembre. Pour ce faire, dans un premier temps, l’idée était d’encourager le retrait du maire de South Bend de l’Indiana, d’une des deux sénatrices et le méga-milliardaire pour, finalement, apporter leurs soutiens à l’ancien vice-président perdant dans les trois premiers caucus du mois de février.

Boom, de par sa victoire au Caroline du Sud le 29 février, suivi des retraits opportuns des candidats et leurs supports avant et après le Super Tuesday, Joe Biden est passé de candidat désespérer à celui de potentiel adversaire. Les retraits et soutiens ont donné à Biden un élan massif, lui permettant de remporter des victoires d’éclatement en Virginie et en Caroline du Nord, où les sondages avaient montré une course serrée quelques jours auparavant.

Entre-temps, accusée par les partisans de Bernie Sanders « de diviser le vote du camp progressiste et d’amputer les chances du sénateur socialiste de mener “sa révolution », la persistance d’Elizabeth Warren de rester dans la course, alors qu’elle ne pouvait pas gagner l’État ou elle est sénatrice, n’avait pas aidé Sanders. Ce qui fait, en quelques jours, Bernie Sanders, auto proclamé socialiste au sein d’un parti de Droite, est passé du favori qu’il était à un anxieux candidat.  Pour quelqu’un qui, dans les sondages, était favori pour remporter gros certains des États du Super Tuesday, Sanders n’en a eu que cinq victoires sur quinze caucus.  Avec des défaites dans des États comme le Minnesota et le Massachusetts, alors que les sondages lui était grandement favori, donc il-y-a de quoi pour Sanders et son équipe d’être inquiets.

Mais, tout n’était pas fini, puisque, avec les caucus du 10 mars en perspective, Sanders pouvait se frayer un chemin et enfin retrouver le momentum de février ? Pour le moins, le sénateur de Vermont devait convaincre les électeurs qu’il n’est pas seulement le meilleur choix, il est le choix le plus sûr. Ce n’est pas un cas impossible à faire.  Mais, il devait être plus agressif puisqu’il n’a que quelques semaines pour le faire.

Après les résultats des votes du mardi 3 mars, Joe Biden disposait de 664 délégués contre 573 pour Bernie Sanders.

Mars, le mois décisif dans les primaires démocrates

Pour le seul mois de mars, entre le Super Tuesday et les autres caucus, 29 États sont en jeux et 2448 délégués doivent se décider.  Parmi ces États et délégués, 15 caucus ont déjà eu lieu ou l’enjeu était de 1344 délégués. Il reste maintenant 14 caucus avec 1104 délégués.  Ce qui fait que les primaires démocrates, de jour en jour, retiennent l’attention, surpassent les pronostics et suscitent davantage d’engouement. Des cris de rassemblement se font de plus en plus entendre au sein du Parti en faveur de l’ancien vice-président. Mais avec 352 délégués en jeux en perspective dans les primaires dans les six prochains États dont Michigan (125 délégués) et Washington (89 délégués), la course serait-elle encore ouverte au sein du Parti de démocrate ?

Après presqu’une vingtaine de consultations dans différents États, Joe Biden arrive à convaincre plus de délégués, et du coup a une bonne avance sur Bernie Sanders. C’était une avance certes, mais mathématiquement, avec les primaires qui devraient avoir lieu ce 10 mars, tout était encore possible. Question pour dire, jusqu’avant cette date, la course était encore ouverte.

Avec 1344 délégués en lice, les primaires du « Super Tuesday » du 3 mars, organisées dans 15 États, devraient être décisives en donnant une première tendance des élections générales du 3 novembre, à celui qui s’opposera à Donald Trump. Contrairement aux « Super Tuesday » antérieures, cette journée spéciale n’avait pas vraiment départagé les candidats à la course pour la nomination démocrate. Maintenant, avec plus de 2,480 délégués répartis sur presque une trentaine d’États restants, le calendrier des primaires promet d’être une lutte très longue, plus passionnée où le gagnant pourrait émerger un peu plus tard.

Après les résultats des votes du mardi 3 mars, Joe Biden disposait de 664 délégués contre 573 pour Bernie Sanders.  Le nominé démocrate aura besoin, sur les 3979 délégués disponibles, de 1991 pour avoir accès dans un premier temps à la Convention démocrate 2020 qui aura lieu du 13 au 16 juillet, 2020, au  Fiserv Forum à MilwaukeeWisconsin, et finalement, aux élections générales du 3 novembre.

Entre-temps, la présence de la sénatrice du Massachusetts, Elizabeth Warren qui ne pesait plus dans la balance nécessitait une décision de sagesse. Elle aurait bien aimé rester dans la course, mais pour quoi faire alors, se demandaient les analystes perplexes. En ne remportant aucun État, la sénatrice n’a pas su créer le « momentum » ni parvenir à se lancer dans la course à l’investiture de 2020. C’était un coup dur pour elle et son équipe. Ne serait-ce donc pas le moment pour la candidate de se retirer, se demandaient les supporteurs de Sanders?

 

Mieux vaut tard que jamais

Prenant acte des résultats décevants enregistrés par sa candidature lors du Super Tuesday, tout en suivant les traces de Buttigieg,Klobuchar et Bloomberg,  Elizabeth Warren« s’est retirée de la course à l’investiture démocrate en vue de la présidentielle américaine de novembre.. Ce retrait laisse le champ libre à Joe Biden et Bernie Sanders qui la devancent largement en termes de délégués,… » Puisque Elizabeth Warren n’avait pas officiellement endossé aucun des deux candidats restant, ils étaient nombreux ceux qui se posaient cette question: à qui, bénéficiarait-il le retrait de la sénatrice Warren? le “socialiste” autoproclamé Bernie Sanders avec lequel elle partage beaucoup d’idées marquées très à gauche ou son adversaire modéré Joe Biden?

En attendant un quelconque support de Warren, dans la lutte à fond sur le terrain, dans de nombreux États, avec le momentum des victoires, des soutiens politiques et ses moyens financiers, grâce aux fonds recueillis ses derniers jours, le VP Joe Biden continuait à se positionner comme un potentiel candidat à la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle de novembre.

Avec son profil de candidat modéré et conservateur, l’ex-VP continue de créer sensation. Il se positionne sérieusement dans la course et, du même coup, commence à attirer de plus en plus de donateurs intéressés à financer sa campagne.  Mais en dépit de tous ses supports, tout n’était pas fini pour le sénateur socialiste Bernie Sanders. Biden était loin d’être insurmontable. Sanders pouvait changer la dynamique de la course.

De par ses victoires dans presque 10 États lors du Super Tuesday, mais surtout dans des États du Sud, non seulement le VP a le momentum, mais il était évident que le message ne passait pas vraiment entre le sénateur de Vermont et l’électorat conservateur, social conservateur, ultraconservateur et de la classe ouvrière noire et hispanique. Pour éviter une poursuite de défaites  et le risque de perdre les prochaines primaires qui devaient avoir lieu dans des États comme le Idaho (20) Michigan (125 délégués), Mississipi (36 délégués), Missouri (68 délégués), Dakota du Nord (14 délégués) et Washington ((89 délégués), Sanders et son équipe devraent, dans les spots publicitaires et campagnes sur le terrain, essayer de convaincre l’électorat ultraconservateur qui le juge jusqu’à présent trop à gauche dans ses discours et programme de campagne. Il devait aussi convaincre l’électorat démocrate, qu’il représente l’alternatif pour le Parti aux prochaines présidentielles, à savoir, le seul qui peut faire obstacle à Donald Trump aux élections générales de novembre.

Sanders devait attaquer le bilan politique de Joe Biden envers les travailleurs américains, spécialement les immigrants et les familles minoritaires pendant qu’il était sénateur, mais aussi, en tant que vice-président durant les deux mandats de l’administration du président Barack Obama.

Comme il aura probablement du mal à rivaliser dans les États ou les caucus à venir comme la Floride (219 délégués) le 17 mars et New York (274 délégués) le 28 avril, donc il était important pour le sénateur de gagner ‘’big’’le 10 mars, spécialement Michigan (125) et Washington (89 délégués). Pour ce faire, il devait, avec des discours, continuer à « mobiliser la base » du parti à savoir: si Hillary Clinton ne pouvait pas battre Donald Trump en 2016, Joe Biden ne le serait non plus capable de le faire. Il devait insister que seul lui peut battre l’actuel président en novembre.

 

Michigan, une épreuve difficile pour Sanders  

Pour freiner l’élan de la soudaine montée de Joe Biden, Sanders doit gagner le Michigan. Pour le faire, il avait annulé un rassemblement prévu vendredi dans l’État du Mississippi qui doit voter également ce mardi. Car, en perdant Michigan, un autre État du sud avec une forte population noire à Biden qui, deux semaines plus tôt avait considéré la Caroline du Sud comme un « most win », si toutefois il voulait retrouver le momemtum du Super Tuesday du 3 mars, donc pour ce 10 mars, c’est au tour de Sanders de gagner non seulement dans d’autres États, mais, spécialement celui du Michigan.

Lors des primaires démocrates opposant le sénateur de Vermont contre l’ancienne première dame en 2016, Sanders avait remporté le Michigan contre Hillary Clinton, mais cette année, répéter cet exploit n’est pas chose facile contre un Joe Biden qui, depuis les primaires de la Caroline du Sud, a le mememtum dans la course à la nomination. « Le sénateur du Vermont sait que ce test du Michigan est l’une de ses dernières chances de reprendre l’avantage sur Joe Biden. C’est là qu’il avait battu Hillary Clinton en 2016, mais d’un petit point et demi seulement.»

Selon des sondages, Biden pourrait facilement remporter l’État du Michigan qui, conformément au dernier « recensement de 2010 est composée de 78,95 % de Blancs, 14,17 % de Noirs, 2,41 % d’Asiatiques (0,78 % d’Indiens), 2,33 % de Métis, 0,63 % d’Amérindiens, 0,03 % d’Océaniens et 1,49 % de personnes n’entrant dans aucune de ces catégories.»

 

 

Cette possibilité de victoire de l’ancien numéro 2 de la Maison Blanche dans cet État qui, «d’une population  avec 9,883,640 habitants en 2010, était le 8e État le plus peuplé des États-Unis».est, non seulement due aux dernières performances du Super Tuesday, mais également aux supports  financiers récolté ces derniers jours des contribuables et des soutiens des officiels du parti démocrate. Si Sanders avait annulé un rassemblement prévu vendredi dans l’État du Mississippi, de sortes qu’il puisse avoir le temps nécessaire pour jouer les derniers atouts dans cet État ou 125 délégués sont en jeux, quant à l’ancien vice-président pour consolider ses chances de gagner, il jouait sur tous les fronts.  Il ne négligeait pas les moindres petits détails.  C’est ainsi, en tant que vice-président de Barack Obama, Biden se misait du fait qu’il avait contribué à l’élaboration du paquet qui a renfloué l’industrie automobile chancelante de l’État au cours de la dernière récession. Etat au cours duquel qu’Obama avait remporté aux deux élections générales de 2008 et 2011.

 

Ils sont nombreux ceux qui se resserrent autour de Joe Biden

Après la défection de plusieurs candidats, Joe Biden attire d’importants soutiens au sein de son Parti.  Depuis des semaines, les nouvelles sont réjouissantes pour le candidat favori à la nomination du Parti démocrate. Joe Biden, candidat modéré et ex-vice-président des États-Unis, cueille les « endossements » de l’establishment du Parti démocrate. De plus en plus, les officiels du Parti démocrate continuent à se rallier à la cause de Biden.

Pour les plus récents, il s’agit d’anciens sénateur ou gouverneurs qui apportent leur soutien à Biden – à titre d’exemples, il ya Cory Booker, sénateur de l’État du New Jersey, Elissa Sloktkin, députée du 8e disctrict de Michigan, et la gouverneure de ce même Êtat, Gretchen Whitmer.  A ce titre, la gouverneur de Michigan a, «à l’occasion d’une messe à Detroit, en référence notamment à ses efforts pour sauver l’industrie automobile de la faillite après la crise financière de 2008, lorsqu’il était vice-président de Barack Obama, a déclarer «Joe a été là pour le Michigan quand nous étions dos au mur», a telle confié  à l’AFP.

De plus, la sénatrice du Minnesota, Amy Klobuchar qui, tout récemment avait abandonné la course pour endosser Biden, était, elle aussi dans l’État du Michigan vendredi et samedi pour faire campagne pour l’ancien vice-président.

Mais Biden n’est pas le seul avoir de soutien surtout du groupe minoritaire. Sanders avait également eu un fort soutien dans l’État de Wolverine, y compris de la part de la population arabo-musulmane du Michigan – il a obtenu l’approbation du Comité d’action politique arabo-américain et celui des leaders afro américain.

 

Vote des noirs 

L’électorat noir traditionnellement crucial dans la primaire démocrate, encore a un role à jouer entre les deux favoris Biden et Sanders. Joe Biden et Bernie Sanders avaient, chacun reçu, ce week-end, un soutien de poids à quelques heures de leur premier «tête-à-tête» de la primaire démocrate.  «Joe Biden, 77 ans, a reçu le ralliement d’une ancienne rivale, Kamala Harris La sénatrice de 55 ans, qui espérait devenir la première présidente noire des Etats-Unis, avait fait un début de campagne remarqué, prenant notamment à partie l’ancien vice-président sur la question raciale lors d’un débat télévisé en juin, »

Quand au sénateur Sanders, il avait reçu le support du célèbre militant des droits civiques Jesse Jackson. Figure très respectée au sein de la communauté afro-américaine, le Pasteur; « Dans le duel qui l’oppose désormais à Joe Biden, Bernie Sanders, 78 ans, a lui aussi reçu dimanche un soutien significatif: celui de Jesse Jackson, l’une des figures du combat pour les droits civiques. Lui-même candidat en 1988 pour l’investiture démocrate à la présidentielle, il avait alors reçu le soutien de l’élu socialiste et s’est dit dimanche heureux de pouvoir lui rendre la pareille.«Je soutiens Bernie Sanders aujourd’hui car il m’a soutenu», a-t-il déclaré lors d’un meeting de campagne à Grand Rapids, dans le Michigan. «Je le soutiens parce qu’il est là pour vous», a-t-il lancé à la foule

Parmi les autres caucus de ce mini Super Tuesday ou Super Tuesdday round 2, avec 125 délégués, l’État du Michigan est un gros morceau des primaires du mardi 10.  C’est le grand rendez-vous que le sénateur ne devrait pas rater sous aucun prétexte.  «Si Sanders perd le Michigan, le barrage d’obstacles du mardi suivant est tel qu’il pourrait ne pas survivre à sa défaite. Le Mini-­Tuesday du 17 mars verra s’exprimer les suffrages démocrates de Floride, de l’Ohio, de l’Illinois et de l’Arizona, avec près de 600 délégués à la clé. Or Joe Biden semble bénéficier dans ces États d’une mobilisation favorable, surtout en Floride, le plus peuplé des quatre. »

Prof. Esau Jean-Baptiste

 

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