Pourquoi la pratique du baseball en Haïti ?

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Nos aînés ont combattu l’occupation américaine et résisté à l’implantation du baseball. Voilà que maintenant des gens qui ne veulent défendre à aucun prix les valeurs du pays, sauf se faire de l’argent quels qu'en soient les moyens décident d’implanter ce baseball sur la terre encore imbibée du sang de Charlemagne Péralte

La première occupation des Etats-Unis d’Amérique en Haïti n’a duré que 19 ans (1915-1934). Il y a trois ans de cela, des progressistes haïtiens avaient trouvé nécessaire de commémorer  le centenaire de cette occupation de honte du pays que les Américains ont occupé pendant une longue période sans jamais nous façonner à leur goût.

Signalons d’emblée que Haïti est l’unique pays occupé par les yankees à avoir résisté résolument  à la pratique du jeu de baseball, le sport traditionnel des américains. Les Haïtiens qui se respectent, les Haïtiens dignes devraient applaudir le fait que les occupants yankees n’ont pas pu nous inculquer, encore moins nous imposer leurs mœurs sportives. Le peuple haïtien devrait en un certain sens se sentir fier d’avoir fait la différence puisque  le Nicaragua, Panama, Cuba, la République  Dominicaine,  Porto Rico, le Mexique et le Venezuela., tous ont subi le sort de l’occupation yankee et ont par la suite embrassé le jeu qu’introduisirent les marines yankees ». Haïti fut l’exception!

Des jeunes venant des quartiers défavorisés pour développer le baseball dans les zones frontalières

Pourquoi, depuis 2017, un groupe d’hommes d’affaires haïtiens et  dominicains, ont-ils décidé de mettre sur pied un projet de préparation de plusieurs dizaines d’enfants et de jeunes venant des quartiers défavorisés pour développer le baseball dans les zones frontalières ?

Pourquoi cette étrange initiative à vouloir implanter le baseball en Haïti, la résistante? Pourquoi ne pas prendre de préférence à bras le corps le football, le sport national du pays qui, depuis belle lurette,  piétine, recule même, sans aucune perspective valable, alors que les autres pays progressent ? Aussi, c’est avec surprise et même émoi que sur les ondes de Radio Zénith, tout dernièrement, l’ex-sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé de Fanmi Lavalas a déclaré avec une étrange pertinence que «l’une de ses priorités à l’heure actuelle est d’aider à développer le baseball  à Ouanaminthe de sorte que nos jeunes puissent signer de grand contrat ». Éberlué, choqué,  je ne m’en croyais pas mes oreilles. Bien-Aimé est-il tombé par hasard d’une autre planète ?

En date du 18 juin 2017, une délégation composée de Seymour Coffy, Fernando González, Carlos Hernández, Claude Barrosi, Joseph Edgard Dume, Wesly Pierre, Lemeck Charles, Ronal Beldor, Claude Joazard, Jean Daniel Dacier, Lesly Michel et Dominique Télémaque a visité les responsables sportifs dominicains.

Nos aînés ont combattu l’occupation américaine et résisté à l’implantation du baseball. Voilà que maintenant des gens qui ne veulent défendre à aucun prix les valeurs du pays, sauf se faire de l’argent quels qu’en soient les moyens, décident d’implanter ce baseball sur la terre encore imbibée du sang de Charlemagne Péralte, de Benoit Batraville et de tous les valeureux paysans cacos sans oublier le «petit soldat» Pierre Sully. Ne sont-ils pas d’autres traîtres à la manière de Conzé pour tuer une deuxième fois le chef des cacos, le leader de la rébellion anti-américaine de ce temps-là: Charlemagne Péralte ?  Conzé qui honteusement et traîtreusement complota avec le militaire yankee Hanneken l’assassinat de notre gloire nationale !

Une telle «priorité» de la part de Bien-Aimé et de ses coreligionnaires pro-baseball, pro-dominicains, pro-américains, n’est-ce pas piétiner l’histoire du pays? Quels sont les intérêts qui ont poussé ces gens-là à prendre une telle initiative au détriment de notre propre histoire de peuple colonisé, dominé et occupé jusqu’à nos jours ?

Le Dr Seymour Coffy, à droite, le Président du Conseil d’Administration de l’Académie Internationale de Baseball d’Haïti, lors d’une réunion avec Luisin Mejía, Président du Comité olympique dominicain, et Héctor Pereyra, Président de la Fédération dominicaine de baseball .

Pourquoi nous ne pouvons pas être nous-mêmes, sans copier les autres ? Notre sport national étant le football, pourquoi ces hommes d’affaires et politiciens véreux n’investissent-ils pas dans notre sport national de façon à l’améliorer grandement, de sorte que nous ayons non seulement des joueurs de qualité, mais aussi une équipe nationale compétitive ?

Quelle main traîtresse se cache derrière cette initiative ? Est-ce une façon de piétiner la mémoire de nos aînés les cacos qui ont refusé de se soumettre à l’apprentissage du jeu de prédilection des yankees américains ?

En d’autres termes, est-ce une autre façon d’exploiter nos jeunes de la même façon que les patrons de la sous-traitance exploitaient les ouvrières qui travaillaient dans les usines de production des balles de baseball ? Oui, il faut le rappeler : il fut un temps où 10 usines de baseball parsemaient le paysage de Port-au-Prince; lors, Haïti était l`un des plus grands exportateurs de balle de baseball. Voyez l’ironie : une nation qui ne joue pas au baseball, mais qui exportait chaque année plus de 20 millions de balles de baseball. Grands dieux !

Dans un article paru à ce sujet, en 2004 dans le New York Times, un ouvrier d’une usine de baseball, n’avait-il pas révélé qu’: « après avoir fait les deux ou trois premières balles chaque semaine, ils ont déjà payé mon salaire. Imagine ça »

Dominicains et Haïtiens s`unissent pour la promotion du baseball en Haïti!

De longue date, les bourgeoisies dominicaines et haïtiennes se sont toujours bien entendues pour soigneusement gérer leurs intérêts d’argent. Il ne faut donc pas s’étonner que des Dominicains et Haïtiens s`unissent pour la promotion du baseball en Haïti. Il y a à parier que derrière cette belle union se cache une affaire de gros sous, de millions.

Au mois de Juillet de l’année dernière a eu lieu une première réunion qui a eu le soutien du président de la Fédération dominicaine de baseball Héctor Pereyra et de plusieurs cadres supérieurs de la MLB (Major League Baseball) en République dominicaine. Du 30 juin au 14 juillet 2017, des entraîneurs et des joueurs professionnels de baseball de la République dominicaine, sous la houlette de l’Association haïtienne de baseball (AHB), avaient séjourné en Haïti en vue d’animer une clinique pour les jeunes pratiquants de cette discipline. « Il faut avouer que, lors de cette clinique, nos entraîneurs en ont bien profité. Pour le suivi de cette opération, on aura prochainement un cours de la solidarité olympique qui durera six mois » avait fait savoir Gardy Cyliaque Prophète, le Président de l’Association haïtienne de baseball (AHB).

Il se pourrait qu’une seconde  réunion ait lieu au mois d’août 2018 prochain. Le lancement du programme sera réalisé au mois de juillet prochain dans la ville de Juana Méndez de Dajabon (République Dominicaine) et Ouanaminthe (Haïti). Selon les organisateurs, les principales autorités sportives des deux pays ont été invitées. Selon Haiti Libre, en date du18 juin 2017, une délégation composée de Seymour Coffy, Fernando González, Carlos Hernández, Claude Barrosi, Joseph Edgard Dume, Wesly Pierre,  Lemeck Charles, Ronal Beldor, Claude Joazard, Jean Daniel Dacier, Lesly Michel et Dominique Télémaque a visité les responsables sportifs dominicains. A ce sujet, Seymour Coffy, président de l`Académie Internationale de Baseball en Haïti, a rencontré le président du Comité Olympique dominicain, Luis Mejía Oviedo et Héctor –Tito- Pereyra, président de la Fédération Dominicaine de Baseball.

A ce compte, la Fondation Jack Brewer a manifesté sa volonté d`aider au développement de ce sport en Haïti et en a profité pour supporter la première ligue de ce sport dont la construction d`un premier terrain a été réalisée à la Croix des Bouquets.  Cette Fondation  a également affirmé « qu`Haïti pourrait réaliser beaucoup plus dans le baseball que ce que les Dominicains ont pu en tirer ». Ce sont des joueurs professionnels de baseball de la République dominicaine, entre autres Marino Paul l’un des entraîneurs dominicains d’origine haïtienne, qui entrainent les jeunes haïtiens au service de l’Association haïtienne de baseball (AHB) dont Gardy Cyliaque Prophète en est le président et le Dr Seymour Coffy, président du Conseil d’administration de l`Académie Internationale de Baseball en Haïti (AIBH). Une clinique sportive a été tenue du 30 juin au 14 juillet au centre Sport pour l’Espoir, elle a été animée par des entraîneurs et joueurs professionnels de la République dominicaine.

Une équipe de baseball d’Haïti

Selon le président de l’AHB, Gardy Cyliaque Prophète : « Nous n’avons pas de problème en termes de matériel sportif. Autrement dit, nous avons un surplus de matériel. Pour ce qui est des infrastructures, nous avons à notre disponibilité trois terrains : l’un situé au Centre Sport pour l’Espoir, un autre qui se trouve à l’ancien site d’aviation, et le dernier au Ranch de Croix-des-Bouquets. Dans la zone frontalière, l’État Haïtien nous a remis, papier en main, douze terrains pour la pratique du baseball

Le Dr Seymour Coffy, Président du Conseil d’Administration de l’Académie Internationale de Baseball d’Haïti a déclaré pour sa part « Nous sommes très satisfaits du soutien que nous apportent les autorités sportives de la République dominicaine, en particulier celles du baseball, pour promouvoir cette discipline en Haïti »

Cette pratique du baseball dans le pays n’a rien de sportif que de souiller ce grand pan d’histoire que Haïti est le seul pays occupé par les Etats-Unis d’Amérique, mais qui n’a pas été gâté par le sport numéro un des forces occupantes.

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