Pour le droit a l’autodétermination du peuple catalan!

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L’indépendantisme catalan plonge ses racines dans la lutte de la République contre le franquisme et la monarchie qui ont nié par le fer et le sang l’expression de l’identité catalane.

Près de 850 blessés dont certains dans un état grave, la police qui embarque de force des urnes et qui cadenasse des bureaux de vote, aux yeux du monde entier l’Etat espagnol a montré le peu de cas qu’il fait de la démocratie. Le vote, qui est l’alpha et l’oméga nous dit-on de la “démocratie”, est ici criminalisé et réprimé.

De quoi s’agit-il en fait ? Du droit à l’autodétermination du peuple catalan, droit fondamental reconnu par la Charte des Nations Unies (article 1, alinéa 2). Droit démocratique bafoué par la Monarchie espagnole post-franquiste qui, si elle a été contrainte de reconnaître l’existence d’une « nation catalane » (en 2006) ne reconnaît pas dans sa constitution le droit à l’autodétermination des peuples qui constituent cet Etat plurinational.

Les communistes sont pour le droit des peuples à l’autodétermination, y compris jusqu’à la séparation. Sauf si momentanément une telle revendication devient une instrumentalisation des puissances impérialistes et sert à renforcer l’impérialisme : c’est ce qu’on a vu hier quand les grandes puissances impérialistes ont tout fait pour faire éclater l’Etat multinational soviétique.

Le droit à l’autodétermination jusqu’à y compris la séparation ne veut pas dire, bien sûr, l’obligation de se séparer ; mais nous préférons les mariages choisis aux mariages forcés.

L’indépendantisme catalan plonge ses racines dans la lutte de la République contre le franquisme et la monarchie qui ont nié par le fer et le sang l’expression de l’identité catalane. La menace de la suppression de l’autonomie catalane, proférée par Rajoy, rappelle de bien mauvais souvenirs, et cela ne peut que renforcer le caractère de masse du mouvement souverainiste en Catalogne. « Droit à l’autodétermination » n’a jamais signifié automatiquement « vote oui en faveur de la sécession », mais la répression et la négation de l’expression démocratique conduisent inéluctablement au divorce. Arthur Mas, ancien président de la région catalane, a été condamné pour « désobéissance » à 2 ans d’inégibilité. Son « crime » ? Avoir organisé en 2014 un premier référendum sur l’indépendance…  L’unité de l’Etat espagnol n’est qu’un chiffon de papier si elle doit faire usage de la coercition pour persister. Recourir à de tels expédients répressifs pour continuer de s’imposer est un aveu de faiblesse de la monarchie postfranquiste.  L’indépendantisme catalan affaiblit l’Union Européenne en construction

L’Union Européenne est gênée aux entournures car elle ne peut présager de l’avenir. Elle doit slalomer habilement entre le soutien au gouvernement espagnol au risque de voir la Catalogne lui échapper en cas d’indépendance et la volonté de conserver dans son giron la prospère Catalogne, mais en risquant alors d’allumer une bombe à retardement dont elle ne maitriserait pas forcément les codes de désamorçage.

Objectivement, l’indépendantisme catalan participe d’un processus de désintégration, non seulement de l’Etat espagnol, mais aussi de la « prison des peuples » qu’est  l’Union européenne.

L’impérialisme européen est en effet avant tout un club resserré de bourgeoisies contre les peuples qu’elles maintiennent prisonniers. L’indépendance de la Catalogne, réprimée par des assauts qui rappellent le fascisme franquiste anti catalan, rejetée par Barroso, Merkel, Macron, est peut-être bien le talon d’Achille de cette Europe destructrice des conquêtes sociales et démocratiques, belliciste et hypocrite.

Ce « modèle de démocratie dans le monde » qui ne manque jamais de saluer (et de financer) la balkanisation des pays « non -alignés » à ses intérêts économiques, ceux de ses grands monopoles capitalistes, salue au contraire en son sein la mise au pas des peuples indisciplinés. C’est ce que montrent les exemples des NON des peuples français et néerlandais au Traité Constitutionnel Européen (TCE) invalidés par des parlements félons qui ont adopté son frère jumeau le Traité de Nice.

En affirmant sa souveraineté, le peuple catalan conquiert collectivement un droit démocratique qui déstabilise la bourgeoisie tant au niveau espagnol qu’européen. Une nouvelle épreuve pour les bourgeoisies européennes qui essaient de s’unir pour faire poids dans la concurrence mondiale, après le Brexit qui a vu le peuple britannique entériner la sortie de l’Union européenne.

Les contradictions au sein des classes capitalistes d’Europe s’exacerbent et cela affaiblit globalement le capitalisme ! Félicitons les peuples qui mettent le doigt dans cet engrenage leur permettant d’exercer leur souveraineté, pour leur propre intérêt ! Tout comme nous avons soutenu le Brexit, nous appelons à un “Frexit” français pour sortir de ce carcan destructeur qu’est l’UE. Il faut que l’Europe implose pour libérer les peuples ! Cette implosion peut naître d’une crise dans un maillon faible, comme le maillon espagnol.

Pour la Coordination Communiste, la mise en avant de la souveraineté nationale, impératif pour toute politique indépendante, ne sous-entend pas une absolutisation potentiellement chauvine du concept de nation, mais au contraire la prise en compte de tout ce qu’un mouvement populaire peut conquérir en termes de  droit démocratique à son échelle comme à celle de tous les autres peuples soumis à la chaîne impérialiste mortifère ! C’est un élément constitutif, dans la lutte des classes, de la marche du prolétariat et des peuples pour renverser le capitalisme.

 

 Coordination communiste

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