Pour arrêter de remplir le « tonneau des Danaïdes », la classe ouvrière doit détruire le « Capitalisme »

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« De toutes les classes subsistant aujourd’hui en face de la bourgeoisie, le prolétariat seul forme une classe réellement révolutionnaire. »

                                                                                 (Karl Marx, Le Capital)

 

Cette semaine, Davos est remonté à la surface de l’actualité internationale. De nombreux chefs d’État des pays  riches, émergents ou en voie de développement ont repris leur bâton de pèlerin pour aller implorer à genoux la clémence des « parasites » de la « milliardisation heureuse », pour reprendre la  locution conceptuelle à la mode, depuis le parachutage de Macron dans les jardins du palais de l’Élysée. Vous avez sans doute reconnu ces « chacals » de la finance qui assomment les masses du salariat par le « surtravail ».  Des présidents, des premiers ministres ont fait la queue dans les couloirs des hôtels de luxe comme des chiens affamés qui réclament « gentiment » – la tête baissée et les mains religieusement jointes – leurs petites « portions d’os »du grand « festin des Babette » de la mondialisation. Respect, honneur et gloire au Cuba des frères Castro, au Venezuela de Chavez et à tous les autres pays dignes de leur combat contre le Capitalisme éhonté qui n’y sont jamais allés!

Davos symbolise – depuis sa nouvelle vocation, car il a déjà représenté des initiatives  nobles, louables, valables et honnêtes  – un phénomène d’asservissement des salariés pressurés, décrit une atmosphère de connivence nauséeuse entre le clan infime des voleurs  dominants et la clique des voleurs dépendants.  Une rencontre planifiée, organisée entre les grands et les petits escrocs, et qui consiste à envoyer aux populations marginales du Nord et du Sud un message de plénipotentiarité, d’infaillibilité, d’invincibilité et d’intouchabilité. Mais fort heureusement, nous avons appris, grâce à Héraclite, qu’il n’y a pas de commencement sans fin. La résistance des masses travailleuses s’articule autour même de ce postulat. Sinon, Lutter serait vain.

Avec le temps, Davos n’est-il pas devenu également  le cénacle occulte d’une prostitution classée dans les rayons de haute gamme, qui se déplace en Jet privé comme Donald Trump, avant que celui-ci soit devenu le « Roi » des dirigeants gouvernementaux délinquants? Le paysage pittoresque des Alpes suisses se prêtent admirablement aux spectacles bien dissimulés des « minijupes moulantes » qui font les délices des ombiphiles pervers dans les suites rutilantes sous éclairées, où l’on respire l’odeur du vin et du champagne des meilleures caves de l’Europe.

À Davos, Emmanuel Macron n’a pas seulement plaidé en faveur d’une « mondialisation à visage humain » : il a profité de sa tribune pour   fourrer  son nez de Cyrano dans les affaires internes du Venezuela. Flanqué de sa nourrice, le Chef de l’Élysée a jeté de la bave destructive  sur la présidence de Nicolas Maduro qui a compris que la démocratie est aussi le fait d’avoir la clairvoyance politique d’écarter les antinationaux des circuits du vote populaire. Dans un système de société révolutionnaire, ne faut-il pas enlever aux oligarques, aux laquais de l’impérialisme le droit et le privilège de briguer des fonctions électives? Doivent-ils, – ces gens-là –,   continuer à avoir accès à la strate décisionnelle de la Res Republica? Ne faut-il pas plutôt les considérer comme des « contre-révolutionnaires » irréductibles, des « anti-peuples »notoires qui méritent d’être mis définitivement –  par n’importe quel moyen  – hors d’état de nuire? Tous les grands théoriciens de la « Révolution » le conseillent ardemment.

Lorsqu’on aborde les problèmes épineux des pays émergents ou en voie de développement, saurait-on s’empêcher de choquer les meneurs corrompus de la politique mondialisée et de l’économie globalisée? L’esprit de conscientisation qui guide et anime nos pensées et nos actes nous éloigne de pareilles préoccupations. Les mercenaires de la Haute Finance internationale (MHFI) ont conduit la planète aux portes d’une catastrophe. Les effets dévastateurs d’un tel événement cataclysmique dépasseront mille fois en puissance l’engin diabolique de Hans Bethe : la première bombe atomique fabriquée aux États-Unis, larguée sur Hiroshima et Nagasaki  respectivement les 6 et 9 août 1945, ayant fait environ 300 000 morts presque dans l’immédiat… Le G7 est parvenu avec les années à construire la plus effroyable machine de destruction de la dignité humaine qui carbure avec l’énergie de l’exploitation des pauvres.

Tous les États qui pilotent  le train de la mondialisation sont solidaires les uns des autres. Ils s’unissent coude à coude dans la défense et dans la protection de leurs intérêts… Ils combattent côte à côte sur tous les fronts.  Renversent les gouvernements qui les résistent. Nous avons l’exemple du premier président malien, Modibo Keita, destitué par un coup d’État concocté par la France, incarcéré et remplacé par le dictateur Moussa Traoré qui a régné d’une main de fer durant plus de deux décennies. Cet homme fut un défenseur farouche des principes de souveraineté des nations. Il a soutenu la guerre des Algériens contre l’occupation française. Au début et au quart du vingtième siècle, les États-Unis d’Amérique ont occupé  Haïti, la République dominicaine et le Nicaragua. Ils ont assassiné froidement les principaux chefs de guerre qui ont dirigé la résistance armée en Haïti : Charlemagne Péralte, Benoît Batraville… Les deux invasions de la République dominicaine ont occasionné des milliers de morts parmi la population civile. Au Nicaragua, les États-Unis ont commandité le meurtre lâche et crapuleux du révolutionnaire Augusto César Sandino qui les a combattus vaillamment avec une guérilla pourtant inférieure en nombre et en munitions. Le général de la Garde Nationale qu’ils venaient de fonder,  Anastasio Garcia Somoza,  a  été chargé d’exécuter la sale besogne.

À Davos, le très réactionnaire président des États-Unis, Donald Trump

Tous les partisans de Sandino, comme ceux de Péralte, ont été par la suite massacrés. Dans l’évocation succincte de cette escalade de faits historiques saucés dans la traîtrise domestique, il ne nous faudrait pas oublier les déboires du docteur Kusno Sosrodihardjo Sukarno, le père de l’indépendance et premier président de l’Indonésie renversé par un coup d’État monté de toutes pièces par la CIA et dont la matérialisation a été confiée au général Suharto, allié et dauphin de la Maison Blanche. Sukarno sera maintenu en résidence surveillée jusqu’à sa mort.

Le sort du Timor Oriental devrait aussi interpeller l’esprit de notre souvenance, puisque nous parlons de l’Indonésie. L’acte génocidaire qui a décimé un tiers de la population locale évaluée selon certaines statistiques à un peu plus de 700 mille habitants en 1975 a estomaqué les consciences libres. Une barbarie inconcevable contre de pauvres et d’innocents civils commise par le général président Suharto, appuyé par l’aviation américaine, pour écraser le mouvement de libération et de souveraineté enclenché par le Front révolutionnaire de l’indépendance du Timor Oriental (FRETILIN). Des rivières de cadavres ont transformé en lits d’horreurs inqualifiables les rues des villes maintenues à coups de bombes et d’armes automatiques sous le choc et l’emprise de la terreur. Femmes, enfants, vieillards sont exterminés, violés, humiliés, sous les yeux et avec la complicité des communautés occidentales.

Toute cette folie meurtrière se rattache honteusement à une soi-disant peur morbide du communisme. Les pages de la tragédie du Timor de l’Est  sont illustrées avec des images de la monstruosité extrême. On ne ressort pas de pareilles lectures choquantes,  étourdissantes, suffocantes, sans avoir les yeux humectés de larmes… Toutes les femmes et tous les hommes qui ont rêvé du bien-être de leurs concitoyens, œuvré pour l’érection d’un système de société capable d’éradiquer l’injustice sociale dans son essence, revendiqué une répartition moins dichotomique  – nous ne disons même pas équitable pour ne pas nous verser dans l’utopie morienne – des biens naturels sont devenus des martyrs de l’inconscience exponentielle. Le nombre de sacrifiés, en ce sens,  est infini. Tous les peuples du monde possèdent leur bibliothèque  de martyrologie et leur musée de martyrs… La nature de l’être humain le pousse toujours à adopter au détriment de sa vie des comportements qui vont jusqu’à défier  l’absurdité et l’arbitraire qui sont moulés dans un satanisme néronien… Les fantômes de la Liberté se promènent dans les airs, en attendant le « Jour » de l’accomplissement de leurs « Rêves » par les générations qui leur ont succédé, le « Moment » solennel où le « Bien », comme dans le cinéma hollywoodien, l’emportera sur le « Mal » endémique, démoralisateur et destructeur. Ainsi, ces créatures sacrifiées pourront finalement entrer dans l’hémicycle de la gloire et du repos éternel.

Chaque citoyen a donc l’obligation de lutter pour que les sceptres des droits originels soient restitués aux « dépossédés » de l’insouciance cruelle et abusive. Toussaint Louverture (Haïti), le marquis de Condorcet (France), Maximilien de Robespierre (France), Omar Mokhtar (Lybie) Abraham Lincoln (États-Unis), Martin Luther King (États-Unis), José Marti (Cuba), Ernesto Che Guevara (Cuba), Patrice Lumumba (Congo), Saida Mnebhi (Maroc), Amilcar Cabral (Guinée-Bissau), Oscar Romero (San Salvador), Salvador Allende  (Chili)… ont laissé leurs empreintes dans le dur combat pour changer le mode de fonctionnement féodal des sociétés de leurs époques respectives. Ils ont réfléchi et proposé des pistes de solution… Ils ont lutté et défendu leurs idées… Guevara dirait de préférence « leur vérité ». Leur croyance et leur foi en un monde meilleur  –  comme celui caressé et souhaité par Bertolt Brecht –  les ont conduits à une mort tragique et atroce.

À Davos, le président français Emmanuel Macron n’a pas seulement plaidé en faveur d’une « mondialisation à visage humain » : il a profité de sa tribune pour fourrer son nez de Cyrano dans les affaires internes du Venezuela

L’action politique dans le cercle de la mondialisation nous éloigne davantage de la conception aristotélicienne ou platonicienne de la « politique ». Une absence complète de la morale, donc de la recherche du bien-être des individus. Les fortunes des rois, des reines, des présidents et premiers ministres s’élèvent à des milliards de dollars qui sommeillent dans les paradis fiscaux. Il s’agit de fonds dilapidés dans les caisses des États placés sous leur autorité. Et ils étalent l’opulence de leurs « avoirs » à la lumière du soleil. On se souviendra longtemps encore du mariage onéreux de Kate Middleton, duchesse de Cambridge et du prince William Arthur Philip Louis, le petit-fils de la reine Élizabeth II du Royaume-Uni, en 2011, placés indécemment sous les feux de la rampe et dont le coût global a été évalué scandaleusement à 42 millions d’euros.

L’ex-président tunisien emporté par le printemps arabe, Ben Ali, arrivé au pouvoir avec des moyens financiers vraiment chiches, en est ressorti avec les poches pleines et débordantes : 5 milliards d’euros, soit 9 milliards de dinars environ, si l’on doit faire confiance aux chiffres estimatifs qui ont circulé dans les médias. Nous aurions pu indéfiniment allonger la liste des Chefs d’État « bandits », dilapidateurs des deniers publics qui se sont enrichis illicitement en affamant leurs peuples et en ruinant leurs nations. En Haïti,  les Duvalier restaient en ce sens –  jusqu’à l’arrivée des Tèt Kale  – un cas de « vomissure » et de « mépris… »  Jusqu’à présent, le pays des Haïtiens est caractérisé par la « famine extrême »,  l’exode et les actes de violence liés à l’insécurité sociale et économique, à l’instabilité politique et à l’illégitimité gouvernementale.

Avant 2004, nous avons fait, quelques individus et moi,  la douloureuse expérience de parcourir certaines régions reculées du territoire national. Nous avons collecté des images incroyables, inédites sur une pellicule d’étonnement… On se serait cru revenir comme par magie à l’époque néanderthalienne. Des villages plantés dans la poussière des mornes et des plaines, des personnages bizarres, des extra-terrestres qui paraissaient dignes d’une invention de Steven Spielberg ou de l’imagination de Melissa Mathison, des enfants au ventre gonflé comme un « ballon de soccer » qui nous mitraillaient à chaque arrêt de leurs yeux hagards, de leurs regards livides et désespérés, comme pour nous donner mauvaise conscience. Pas d’école, pas de loisir, pas d’hôpital, pas de nourriture, pas d’eau potable, pas d’arbre…! Un paysage désertique, brulé complètement sous un soleil de carême… Seule distraction pour les jeunes et les adultes : faire l’amour, mettre au monde des enfants

Les États nantis investissent des milliards de dollars dans l’achat de F18, de F35, de drones militaires, engouffrent des fortunes dans la recherche pour la fabrication d’armements nucléaires qui provoqueront un jour la désagrégation de la planète, mais n’arrivent pas à fournir quotidiennement un plat de lentilles à leurs citoyens. Aucun nom pour qualifier de tels agissements. En Grèce, les mesures d’austérité imposées par les bailleurs de fonds internationaux ont provoqué des émeutes à Athènes et dans d’autres régions du pays. Les fonctionnaires, employés, travailleurs, ouvriers, artisans à faibles revenus comprenaient mal  que c’était à eux que les grands ténors  de l’Union Européenne exigeaient encore des sacrifices pour que la Grèce puisse rééquilibrer son économie: baisse des salaires à plus de 20%, dégraissage de l’État… L’argent de ce monde profite aux « escrocs », aux « corrompus » et aux « assassins ».

Une semaine avant le dernier tour des élections françaises de 2012, l’opinion internationale a eu la surprise d’apprendre que le président sortant Nicolas Sarkozy aurait reçu de son homologue libyen assassiné froidement, dans des circonstances nébuleuses, jamais élucidées, 50 millions d’euros qu’il aurait utilisé  pour financer sa campagne en 2007. De l’argent qui aurait pu servir à acheter de la nourriture pour les familles libyennes, à construire des écoles pour les petits bédouins, que l’occident est venu accaparer à des fins partisanes, pour des projets qui n’ont aucun rapport avec l’amélioration des conditions de vie des  populations  du Sahel ou du Sahara

Sans être tout à fait d’accord avec Charles Maurras, nous nous permettrions quand même de le citer en partie et hors contexte: «Le gouvernement légitime est le gouvernement qui nous sauve : l’usurpateur illégitime, le gouvernement qui nous perd ». Cela étant dit, nous restons nettement en désaccord avec l’auteur de « Le Parlement se réunit (1917) et Le Tombeau du Prince (1927) », lorsqu’il aborde la question de « souveraineté nationale » avec insouciance et légèreté.

L’ouvrage volumineux d’Alvin Toffler, Les nouveaux pouvoirs… Savoir, richesse et violence à la veille du XXIe siècle, nous a convaincus de la difficulté réelle pour que les pays situés dans les régions de vulnérabilité contondante, pluridimensionnelle, franchissent le cap d’une révolution politique et économique qui viendrait réparer les torts et les dégâts causés par les « commandos des affaires » dans les organes des sociétés sous l’emprise de la mondialisation. Huey Long, sénateur de Louisiane, est mort assassiné en 1935. Il a prononcé deux phrases qui sont passées à la postérité : « Partageons les fortunes » et « Chaque homme est l’égal d’un roi!» (Rapportées par Vance Packard,  LES ULTRA RICHES, p. 25)  Comment faut-il interpréter  ces cris d’indignation et de révolte lancés par Huey Long et qui ont scandalisé la classe possédante aux États-Unis et ailleurs?

Dès l’âge de cinq ans, les premières lignes de la première page du petit manuel de « Lecture courante » qui nous a initiés à l’apprentissage scolaire nous ont précipités dans le paysage de l’injustice sociale. Comme des « jacquots », avec notre naïveté enfantine, nous répétions : « Quelques hommes sur la terre possèdent beaucoup d’argent; d’autres en ont moins; plusieurs n’en ont pas du tout. Ceux qui ont beaucoup d’argent sont les riches. Ceux qui n’en ont pas du tout sont les pauvres… » D’emblée, nous étions projetés de manière inconsciente dans l’univers de la lutte des classes, base d’une réalité infernale d’un capitalisme pressurant qui a servi de lieu de fondement et d’argumentation à la construction de la philosophie et de l’idéologie marxistes, hégéliennes, léninistes poulantzasiennes : une réalité sociale et économique mirifique pour les uns, ardue pour les autres.

Dans certains pays, des individus paisibles, respectueux et honnêtes, acculés à la pauvreté honteuse se suicident, s’immolent par le feu sur la place publique en signe d’extrêmes désespoirs. Ils se sont sentis abandonnés par l’État. Déshonorés. Humiliés. Exploités. Maltraités. Rejetés comme du linge sale et inutilisable. Pourtant, ils ont fait leur part pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs proches : aller à l’école, se défoncer dans les champs de maïs ou de petit mil en plein soleil, bourriquer dans les usines de sous-traitance, s’aliéner au bureau dans les tâches répétitives comme petits employés ou fonctionnaires, sacrifier  foyers et loisirs…

Le cas d’immolation qui a déclenché le printemps arabe a été enregistré en Tunisie le 17 décembre 2010. Mohamed Bouazizi s’était transformé en torche humaine pour protester contre la saisie arbitraire de sa marchandise par les autorités. Au Maroc, le nom qu’il faut retenir est celui d’Abdelwahab Zeidoun qui  a répété le même geste, le 18 janvier 2012. Puis, Mohcin Bouterfi, 37 ans, en Algérie : il voulait un logement social pour sa famille et un petit emploi pour sortir du chômage. Au Sénégal, Omar Bocoum, ancien militaire réduit par la misère à sa plus simple expression, a tenté de s’enlever la vie devant le palais national. Il a échappé à la mort… Mais à quel prix? Des brûlures sur 80% de son corps…! Faudrait-il encore en ajouter? Yakoub Ould Dahoud, Mauritanie, janvier 2011 : suicide par le feu à Nouakchott devant le Sénat mauritanien situé non loin de la présidence. La France elle-même fait partie du lot. 26 octobre 2011. Deux femmes ont failli se brûler vives : l’une de 68 ans à la porte du palais de l’Élysée à Paris; l’autre de 46 ans, à Chaumont, en Haute-Marne. Elles ont eu la vie sauve grâce à l’intervention rapide de quelques passants témoins des deux drames. 13 octobre 2011. Gironde. Une retraitée de 77 ans s’est aspergée d’essence et s’est enflammée mortellement. Encore… Et encore!

Les États-Unis, le Canada, la France… sont avilis par le phénomène des SDF (Les individus sans domicile fixe). Cette catégorie sociale marginale fouille dans les déchets domestiques pour trouver des restes de nourriture. Des familles à faibles revenus, qui pourtant sont nées et habitent dans ces pays riches et favorisés, recourent à des banques alimentaires, à des cantines populaires pour lutter et résister contre la « faim ». Lorsque les individus vivent dans l’incertitude du lendemain, ils peuvent poser n’importe quel acte de folie ou geste de regret pour échapper à la honte causée par les conditions désespérantes qui accompagnent le phénomène de  la « mobilité sociale descendante ».

La dernière récession économique aux États-Unis a occasionné de nombreux cas de suicide, de dépression, de divorce, de clochardisation, de délinquance de tous ordres… Pour mieux comprendre et percer le cercle nébuleux des mafiosi qui s’enrichissent illicitement, indécemment aux dépens des couches des populations dépossédées, exploitées, abusées, nous vous référons à l’excellent ouvrage de l’économiste américain, John Perkins :  Confessions of an Economic Hitman (Les confessions d’un assassin financier)… L’auteur a opéré dans le neurone même du système de la Haute finance internationale. Son livre dénonciateur s’est révélé accablant pour les pays impérialistes. D’ailleurs, nous devons aussi à John Perkins « L’histoire secrète de l’empire américain ». Des pressions politiques ont été exercées sur l’homme, des menaces de mort proférées contre lui durant près de 20 ans pour bloquer la publication de son livre qui a été traduit en 16 langues. Perkins est « on ne peut plus clair » : les pays dominants, sur le plan financier,  se comportent comme les criminels de la mafia. De manière précise, ils commettent, pourrions-nous en déduire nous-mêmes,  des « économicides »  dans les régions à faible capacité de défense militaire, mais riches en ressources naturelles. Ils s’y installent. Exploitent jusqu’au dernier litre ou  gramme… Repartent. Sans remords. Derrière eux : pauvreté, désolation, dénuement, dégradation de l’environnement, maladies contagieuses, guerres fratricides… Les deux grands complices qui leur permettent d’accomplir leurs forfaits : la Banque mondiale (BM), Le Fonds monétaire international (FMI). Stiglitz parle dans son livre « Quand le capitalisme perd la tête » de l’ « appauvrissement du pauvre ». Tout ceci se fait par le mécanisme compliqué de l’endettement vicié des pays désargentés, qualifié de « méthodes mafieuses » par John Perkins. Les remords du « converti » l’ont poussé à faire son acte de contrition et à témoigner d’une manière accablante contre ses anciens patrons.

La politique économique vorace des grandes puissances a transporté la planète au sommet d’un volcan de précarité sociale. Leurs citoyens eux-mêmes n’en sont pas épargnés. Les emplois disparaissent. La sécurité des retraites, des pensions, de la santé, des allocations d’aide sociale s’effrite à la vitesse de la lumière. Charles Dickens avec ses romans, particulièrement Oliver Twist, et Lisa Tetzner, Les frères noirs, nous ont assez habitués aux spectacles désolants d’enfants abandonnés ou vendus par leurs parents pour quelques sous. Pour parodier le prix Nobel d’économie, Joseph Eugene Stiglitz, « Le capitalisme a perdu la tête ». Et dans sa chute fracassante, il va entrainer avec lui toute la charpente qui soutient l’économie globalisée. Le monde d’aujourd’hui est devenu, à sa façon,  l’héritier de Sisyphe, le supplicié qui a servi  d’échafaudage à la pensée camusienne : « l’absurde ».

Nous reprenons les recommandations et les remarques de « Le forgeron d’utopie » dans son texte publié le 2 juin 2012 sous le titre de « La Presse : une vérité subjective : « Le devoir absolu du militant social, c’est de se donner les moyens intellectuels en se cultivant philosophiquement, historiquement, économiquement, socialement afin d’éduquer les masses ! C’est parce que les maîtres qui nous gouvernent maîtrisent totalement tous ces savoirs, qu’ils nous manipulent avec autant d’aisance !!! »

            Les masses ouvrières doivent s’unir, se préparer, s’instruire, s’organiser pour vaincre le « Capitalisme ». Ce sont les seuls moyens dont elles disposent pour arrêter de remplir le « tonneau des Danaïdes ».

 

 

Robert Lodimus

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