Pluie continue de manifestations

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Nous souhaitons que cette pluie de manifestations continue de tomber, même au-delà des mythiques « quarante jours et quarante nuits », jusqu’à former ce déluge politique et populaire qui emporte non seulement Jovenel Moise et ses acolytes pervers mais tout le système capitaliste corrompu qui les porte en son sein.

Depuis la rencontre du Core group avec certains leaders de l’opposition, on les voit rarement dans les rues.  Qu’ont-ils promis aux ‘‘Blancs’’ ? Sans doute, ils n’ont pas de discours, ni d’arguments face à cette mobilisation qui occupe jour après jour  les rues de la capitale et même certaines grandes villes du pays depuis le 15 septembre dernier.

Large banderole avec un écriteau très significatif « Il faut que quelque chose change ici »

Maintenant, c’est le peuple qui massivement exprime son  ras le bol du régime en place.  Ces rudes et longues marches  populaires pour forcer le président du pays à se retirer du pouvoir ne sont pas vaines, elles ont, certes, une grande signification : le sens inné d’un sacrifice quotidien à faire pour arriver au but, soit extirper la purulence jovenellienne au bistouri du peuple.

Des compatriotes à New York ont manifesté le lundi 21 octobre devant le bâtiment des Nations Unies

Cette pluie de manifestations qui tombe au jour le jour sans arrêt a forcé différents courants sociaux à prendre position de façon à apporter leur appui aux revendications populaires plus précisément à savoir la démission du président Jovenel Moise.

C’est pour la première fois que certains artistes s’affichent ouvertement sur les positions des masses en manifestant le dimanche 13 dernier puis le 20 octobre. Ce n’est pas rien. Ce dimanche, outre la manif commanditée par les artistes, les protestants sont sortis également dans les rues pour protester. Ce n’est pas seulement la faim qui fait sortir le loup du bois.

Une chose est certaine : même les religions ne veulent  pas rester indifférentes, ainsi le dimanche 20 octobre, un grand nombre de protestants ont accompagné les masses populaires dans les rues. La commune de Pétion-Ville, a été surchauffée par ces deux manifestations, en l’occurrence celle des artistes et celle des religieux.

Manifestation du mardi 22 Octobre 2019

Depuis la mobilisation entamée au milieu  du mois de septembre, le fonctionnement des classes est perturbé. Toutes les portes des écoles sont en grande majorité fermées.

Ainsi, le lundi 21 octobre, des élèves, des étudiants accompagnant les syndicats d’enseignantes et d’enseignants, les professeurs,  directeurs d’écoles et des parents ont marché à Port-au-Prince,  de la rue Capois en face du Lycée du Cent cinquantenaire communément appelé Lycée de jeunes filles. « Il faut que Jovenel Moïse remette sa démission afin que les écoles puissent rouvrir leurs portes. S’il part aujourd’hui, les activités scolaires reprendront demain », scandait la foule

La messe célébrée juste après la marche des catholiques par Mgr Max Mésidor à la Cathédrale intérimaire de Port-au-Prince

A Jérémie, Saint-Marc et aux Cayes pour ne citer que ces villes-là,  élèves, parents et professeurs ont également marché pacifiquement pour  dire à l’Etat haïtien qu’ils ont marre des conditions dans lesquelles vit  la population haïtienne.

Toujours le 21 octobre, cette fois à New York,  devant le bâtiment des Nations Unies, des Haïtiens ont manifesté en solidarité avec la lutte du peuple.

Le mardi 22 octobre, à l’appel de la Conférence Haïtienne des Religieuses et Religieux (CHR) les catholiques ont « pris le béton » pour demander au Président de la République Jovenel Moïse de tirer sa révérence. Partie devant les locaux de l’Église du Christ Roi à Bourdon, cette marche  de prière, en solidarité avec la population, en souffrance en Haïti, a parcouru  plusieurs rues de la capitale pour se rendre enfin à la cathédrale transitoire de Port-au-Prince.

A la tête de la marche, une large banderole  avec un écriteau très significatif « Il faut que quelque chose change ici », propos de feu Pape Jean Paul II en Haïti le 9 mars 1983, qui rappelle l’époque où le peuple haïtien combattait le régime duvaliériste et jeanclaudiste de Baby Doc.

Sur tout le parcours entre autres slogans, les manifestants chantaient  « vle pa vle fòk l ale, vle pa vle fòk Jovenel ale. Aba Jovenel ! (Qu’on le veuille ou non, il doit partir, qu’on le veuille ou non, Jovenel Moïse doit partir).

Cette marche religieuse de dizaines de milliers de personnes a pris fin par une messe célébrée par Mgr Max Mésidor  à la Cathédrale intérimaire de Port-au-Prince.

Après chaque manif, des militants rappellent « Nou fenk koumanse batay, randevou demen maten (nous allons poursuivre la lutte, rendez-vous demain matin) pour continuer la lutte pour le changement. Jovenel et le Core Group sont-ils  sourds ? Faudra-t-il une autre vilbrunguillaumance pour forcer la main à Jovenel, ou lui faire prendre les jambes à son cou ?

Les manifestations vont continuer à jaillir sur le pays comme une pluie et n’épargneront aucune ville de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, toutes les masses sont mobilisées pour forcer la main au Core Group et à sa marionnette, avec l’espoir que demain sera mieux.

Nous souhaitons que cette pluie de manifestations continue de tomber, même au-delà des mythiques « quarante jours et quarante nuits », jusqu’à former ce déluge politique et populaire qui emporte non seulement Jovenel Moise et ses acolytes pervers mais tout le système capitaliste corrompu qui les porte en son sein.

 

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