Richard lui aussi demeure un vrai aboutissement de cette lignée de musiciens qui a surgi dans le contexte de remue-ménage et de prospections tonales des années 1980-90 ; lesquels ont été déterminants dans son éclosion. Et dont il a expérimenté les tâtonnements en témoin privilégié. Pour avoir grandi dans un climat infatué de vibrations tonales et de lyrisme. Et de pouvoir performer enfant avec papa. Lequel assuré des possibilités de son rejeton lui donne un keyboard à l’âge de neuf ans. En plus d’avoir pour consanguin un certain cousin du nom de Alan Cavé, déjà vedette à part entière de cette époque ; qui lui a inspiré de plus amples aventures. En fait, d’un entourage qui lui permet d’entamer de fructueuses initiations aux claviers et autres instruments. Aussi que d’un flair vocal qui l’autorise à sillonner tant d’approches multidirectionnelles. Tout en le dotant d’élan et d’atouts pour faire office de pourvoyeur.
C’est ainsi que dans la mêlée, ses talents d’arrangeur et de compositeur en herbe s’affirment. Jusqu’à être en mesure d’être membre du groupe rap-kreyol « King Posse », pour lequel il a signé plusieurs pièces. De même que dans ses collaborations avec « Papash », et le « K’Dans » qui sont parmi les premiers ensembles à prendre avantage de sa créativité. Prouvant déjà sa potentialité et sa versatilité. Et, c’est au sein du second qu’il a trouvé deux partenaires de choix eux-mêmes débutants : Carlo Vieux et Mickael Guirand, avec lesquels il veut compter et rentabiliser ses capacités artistiques pour les années à venir. En effet, c’est à New York que R.C va se positionner au début de ce millénaire ; flanqué de ses deux partenaires qui comme lui sont aussi investis d’un agenda couplé d’étudiant (il a étudié l’administration) et de musicien itinérant.
En se triplant d’efforts et d’innovations, en vue d’une nouvelle expédition musicale, parée à la fois d’ingrédients invariables, tout en insérant des données altérables pour un libretto d’un air nouveau. Supporté en ce sens par les ténors du groupe « Zin » ; en l’occurrence : Alex Abellard, Edy Saint-Vil et cousin Alan Cavé, qui leur ont octroyé les outils nécessaires et un environnement accommodant pour s’appliquer aux normes du métier. Incluant studio d’enregistrement et autres dispositifs pour attiser leur inventivité. En plus de leur propre audience qui a servi de piédestal en prestation de prologue pour le « Zin ». Sans savoir que se déroulait un transfert de poste avec témoin par voie calme. C’est donc dans le giron même de la bande à Alex que le « CaRiMi » a surgi ; bousculant ses devanciers dans leur propre base. Sonnant ainsi le glas du « Zin ».
C’est donc dans le giron même de la bande à Alex que le « CaRiMi » a surgi ; bousculant ses devanciers dans leur propre base.
En tout cas, c’est sur des chapeaux de roue que Richard a fait ses débuts avec le « CaRiMi » dont le Ri du Richard connecté au Ca de Carlo et du Mi de Mickael a abouti à ce nom. Auquel il est au four et au moulin ; concoctant les élaborations musicales en tandem avec Carlo. Et prenant part à tous les détails comme chef d’orchestre, arrangeur et le plus prolifique compositeur de l’ensemble qui a montré la couleur dès l’œuvre introductive :’’Bang bang…’’, en mettant ses empreintes dans les morceaux : apiye, player, w’anraje, i wanna be etc. Ainsi que le tube ‘’Ayiti…’’ (bang bang), qui est le premier succès du groupe. Récidivant dans :’’Nasty biznis’’, leur second opus, délivrant : pitit sa a, kidnapping, bò kote w, long distance, go home et, entonnant por favor de son gosier délectable, comme la brise qui murmure.
A la troisième production : ‘’Are you ready ?’’ , il nous étale aussi : sak fèt nan CaRimi ?, se lam pwale, ban m pèmisyon, m pa macho, ainsi que first time qu’il agrémente de ses vocalises sensorielles. S’imposant en force matricielle du « CaRiMi » qui a pris le devant de la scène avec Carlo le convoyeur, Mickael le galvanisateur et Richard le temporisateur. Celui qui veille au grain pour en faire un plat de résistance. Le faiseur de tubes qui a encore fait parler la poudre à travers le cd : ‘’Buzz…’’, renfermant les morceaux : we the best, carry me, mwen dezole, ofisyèl, fèm kado w, konfesyon, fan m sa a move, zandolit etc. qui trouvent le groupe maintenant son standing dans un style immuable, qui tend à bousculer les grilles schématiques de la musique de climat. Atteignant de plein fouet de par sa sonorité inusitée une audience en voie de croissance et de manumission.
Etalant à travers le monde ce brin de tropicalismo auquel un embryon du public global semblait prendre gout. Et tout allait surtout bien pour un ensemble qui semblait avoir le meilleur devant lui. Et cela, jusqu’à l’album : ‘’Invasion’’, comprenant : mean biznis, ill nana, chikiboom, cia, kita nago, nostalji, après le mariage. Dans lequel Richard a pris le temps de chanter : i am a freak, kat didantite, baby i miss you (en tandem avec Mickael, love de toi (avec Fany J). Comme s’il prenait de plus en plus de plaisir à roucouler, pour désister de son poste du milieu et de claviériste tout terrain. Afin de gouter au projecteur du soliste. D’ailleurs il a les capacités pour cela. Mais, la guerre vocale n’a pas eu lieu. Puisque dans un revirement des événements, le chanteur principal du groupe Mickael décide soudainement de démissionner du « CaRiMi ». Prenant partenaires et fans par surprise.
D’abord, sa voix ayant pris de l’assurance dans des envolées félines et des excentricités particulières qui lui collent une marque vocale toute spécifique.
Pourtant, après une courte période de panique durant laquelle une solution de replâtrage est envisagée, pour l’intégration d’un nouveau membre. Finalement, la solution finale d’une dissolution est adoptée. Le « CaRiMi » n’est plus. Et Richard est à nouveau à l’affût. Conscient de sa potentialité, il est allé se regrouper pendant que le cœur est encore au chaud et susceptible d’invoquer les muses. D’où sa réintroduction aussitôt à la tête de son nouveau groupe « KAÏ », qui a vite fait de se réinsérer dans le peloton des grosses montures avec la sortie du disque :’’Champion’’, qui a confirmé Richard en star à part entière et, consolidé à la fois sa singularité et sa polyvalence dans quelques morceaux attrayants : cocktail, kite mennaj ou, kansè (avec princesse Rutshelle), malad, demisyone, tou mare (en duo avec Alan) sont de petits joyaux sonores.
Aussi attirants pour ne pas être égratignés par les dérives que sont : champion, nou nan KAï la, leve pye w, avec leur crescendo abasourdissant et un lyrisme de canaille. Alors que R.C est revenu fortifié de ses périples précédents. En délivrant diverses facettes de ses capacités artistiques. Après avoir été une sorte de couteau suisse, ‘’Rich’’ s’est transformé en un véritable poignard tranchant et ne s’attelle plus aux trucs secondaires. D’abord, sa voix ayant pris de l’assurance dans des envolées félines et des excentricités particulières qui lui collent une marque vocale toute spécifique. Avec une aura qui l’autorise à jongler avec les intervalles ; en plus d’une sensibilité inouïe. Malgré l’influence de ‘’couz’’ Alan qui a encore contribué à la seconde venue de son pote dans le morceau ‘’tou mare’’.
Ses capacités de compositeur et d’arrangeur ayant majoré à ce point. En offrant une musique aussi délectable qu’amusante; parée d’épanchements hip hop-r&b et d’autres vibrations globales. Pas étonnant que le « KAȊ » ait brulé les étapes dès son introduction dans l’arène du show-biz musical. Flanqué de Richard Cavé à la gouverne pour prendre d’assaut les scènes du monde. Bien que la crise du covid soit venue mettre un frein aux performances. Par conséquent, Richard et le « KAȊ » ont dû comme toute la communauté du show business payer les frais de cette pause sanitaire qui est d’ailleurs toujours en vigueur. Mais, quelques morceaux lancés en primeur sur les ondes limitrophes, prouvent que R.C reste encore menaçant. Disons prévenant.