Michel Corvington, un autre qui a brièvement marqué les chambardements sonores des années 1960. Instillés de multiples tendances : big -band, combo latin, quartet etc. achalandés dans les expressions du jazz, du bossa-nova du blues, du rock entre autres, en plus des diverses approches du terroir. Autant de paramètres disponibles pour alimenter les premiers pas du jeune Corvington. Lequel s’est appliqué en autodidacte à explorer les facettes expressives de la guitare afin d’infuser le biotope de climat de ses griffes complexes. Et, c’est fort de ces atouts qu’il est installé à la tête du groupe « Les Corvington », pour damner le pion aux compétiteurs les plus en vogue. Et marquer à leur façon une époque dont ont surgit les énonciations tonales qui vont être la genèse des sonorités futures.
Composé de Alix Corvington à la basse, Jean-Jean Laraque et Bobby Denis à la batterie, Mario Larco aux percus, Camilly Philipe au tambour, Pantal Guilbaud vocal , Paul Gonel à l’accordéon ,Serge Guerrier chanteur (ces deux approvisionneront après la ligne harmonique et les vocalises du « Tabou Combo »), et Michel en guitariste maestro s’implique dans tous les enchainements, en pourvoyeur d’une sonorité impromptue ; galvanisant l’ensemble à coups de doigts pittoresques. Dans une musique fusionnée qui se veut un condensé entre la sophistication d’un « Ibo Combo », dans la mesure de sa facture jazzée. Avec néanmoins ses caractéristiques particulières d’un swing épinglé et son format réduit ; ayant précédé à la conquête des mini-jazz. Et même avec sa façon réservée, Michel a su mettre les bouchées doubles, en guitariste soliste et eurythmique nimbant la musique de l’ensemble d’une touche innovante.
même avec sa façon réservée, Michel a su mettre les bouchées doubles, en guitariste soliste et eurythmique nimbant la musique de l’ensemble d’une touche innovante.
L’excellent et très compétent Critique Musical, le Dr. Roland Léonard nous a dans le Nouvelliste en date du 8 Mai 2002 donné une esquisse adéquate du maestro Corvington :’’ A titre personnel, le jeu du leader guitariste Michel Corvington a influencé maints pratiquants comme Pierre Boncy et tant d’autres. Bon zigue, Michel était d’une grande générosité et c’est bien grâce à lui que beaucoup ont appris leurs premiers accords dissonants comme la sixième, la septième majeure, la septième mineure et de dominante, les neuvièmes…etc…Enseignement informel, sans didactisme, sans fierté excessive ou ‘’pédantisme’’ ou pédanterie. La plus grande gentillesse, la plus grande simplicité, une absence remarquable d’agressivité et d’insolence ; tout le contraire d’un Tit Pascal à l’époque admiré et charismatique. Une culture éclectique, ajoutant aux influences précitées celles de la musique indienne des gammes arabes’’.
Tout un cocktail qui a constitué les paramètres tonaux de la bande à Michel dont quelques morceaux : Django, Lesly, gwoup flannè, mini jupe et autres ; ont eu le temps d’emballer toute une génération éprise des raccourcis et à l’évaluation des intensités sonores. Autant de distinctions qui ont inspiré d’autres groupes de l’époque. Tout en l’illustrant comme l’un des premiers à décomplexer la guitare pour en faire un instrument accessible. Pourtant, l’ascension des « Corvington » fut épisodique malgré leur impact considérable. Car, les sixties c’est le coup d’envoi de l’exode des cerveaux et des capacités fuyant le duvaliérisme démentiel, qui allait éroder le pays. C’est ainsi que Michel a tiré sa révérence à un public qui lui est acquis.
Arrivé à New-York, il n’est pas resté inactif. Ayant le temps de prendre part au lancement du disque de Yannick Coupet :’’ Natif natal’’, donnant la mesure de son flair et de son savoir-faire. Tout en se joignant au « Topical Sextet », en compagnie de Jean T. Donnay, Pat Coby, Carlos Ramirez, Manno Mathieu et Gary French. Dans une collaboration qui a fait les délices des mordus des bistrots, durant plus d’une décade au state. Parallèlement, il a aussi participé dans les œuvres ‘’en solo’’ de French, ainsi qu’à la première production de Carole Démesmin :’’Maroule’’, continuant à injecter son toucher exclusif dans les créations d’autrui, toujours avec discrétion.
Mais la fin des années 1980 a vu la relocation de Corvington vers le ‘’sunshine state’’, où il a refait surface au sein d’un combo latin « Los Tropicales » ; puis, a joué avec le « Miami Hit », aux côtés de Carlos Ramirez aux claviers, Gary Dubois à la basse, Marc Ferrère vocal et Corvington à la guitare offrant la dimension de sa virtuosité et créativité. Explorant les divers rythmes afro-caraïbes, brésiliens, latins etc ; au Chic Restaurant, enchantant les résidents de Broward County en Floride. Eventuellement à d’autres associations occasionnelles dont un’’ stint ‘’ récent avec le « PNP » de la Floride, sigle de ‘’Plezi N ap Pran’’, avec les : Loubert, Zouzoul, Ronald Smith, Guerrier, Pantal etc. Démontrant à diverses générations qu’il s’est bonifié avec le temps.