Pleins Feux Sur: Kesnel Hall (Cuba, 26 novembre 1926-Québec 13 juin 2017) « Un perfectionniste tout en sobriété »

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Kesnel Hall

Né à Cuba de parents Haïtiens, Kesnel a grandi à Port-au-Prince où il a fait ses études classiques. Mais, c’est surtout à la Centrale des Arts et Métiers, qu’il s’initia à la musique en compagnie de Wébert et Raymond Sicot, Jean Gesner “coupé” Henry, Dupervil, Thadal etc. Il entreprit son premier “stint” au sein des «Gais Trouvères» sous la direction de Charles Paul Ménar. Faisant ressortir sa sonorité épatante marquée d’improvisations et soutenue par des ‘’riffs’’ élégants. Sa singularité apparente lui valut d’être sollicité par les «Gais Troubadours», avant de joindre l’«Orchestre Atomique», où il fut à la tête de la révolte contre Nemours, obligeant ce dernier à abdiquer pour aller former l’«Atomique Junior ». Entre temps, Hall rallia l’«Orchestre de Cabane Choucoune», formé des vestiges du groupe de I. Sahieh, sous la direction  de “Nono” Lamy et, joua simultanément avec l’ « Orchestre Riviera » de Michel Desgrottes et de Guy Durosier avant sa brouille avec le second. Il collabora aussi avec le «Riverside» et s’illustra avec l’orchestre de Perez Prado le roi du mambo,épaté par son phrasé exquis qui l’engagea durant ses prestations au pays.

Il se retrouva par la suite avec l’«Orchestre du Casino International» et subséquemment, prit part à une longue tournée européenne qui l’a emmené en : France, Angleterre, Portugal, Suisse, Espagne et Italie où il eut l’opportunité de faire montre de ses capacités de musicien imbu de ses sujets. De retour au bercail en 1962, il reprit brièvement sa place au sein du Casino, pour laisser définitivement le pays l’année suivante dans une atmosphère d’intimidation macoute. Il vécut successivement dans les Antilles françaises, notamment en Martinique, où il fut en charge d’un orchestre constitué de Martiniquais et d’Haïtiens. Une formation au sein de laquelle ont défilé: Gary French, Kébreau Jean, Fritz Pierre, “Toto” Duval, “Joe” Lavaud etc. Quelque temps après, il alla  s’établir définitivement au Canada où il constitua la «Combo Express», un quintet comprenant “Joe” Trouillot, Charles Dessalines, J.C. Mathelier etc., durant les “mid-seventies”.

Insatiable, K.H prit part, à la formation des groupes: «Columbia», «El Clan Latino», «Tabasco», «Chevere», lesquels,’ il a nimbés en trompettiste éclairé, en tromboniste et vocaliste, mettant en fin de compte sa polyvalence à nu. Et aussi, l « ’Orchestre du Boulevard», un groupe éphémère dans une approche musicale plutôt cérébrale. Avec son phrasé élastique, une expérience acquise au cours d’une trajectoire multiple ; reflétant son jeu multidimensionnel. Ce gentleman demeure l’un des souffleurs les plus caractéristiques de son époque, un leader naturel au jeu complexe, qui a par la suite illuminé le «Ache Caribe» un groupe latin de Montréal, de son souffle épatant. Ce qui l’a installé en pionnier et en rénovateur incontournable, au gré d’une incroyable avidité, d’une énergie féconde. Et d’une versatilité d’une égale magnitude.

 

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