Claude Desgrottes, un autre bassiste qui a marqué son empreinte dans la genèse de la musique de climat des années soixante-dix et quatre-vingt. Progéniture du légendaire musicien Michel Desgrottes ; tout en héritant de très tôt certains acquis de papa, de même que de son look.
Mais, c’est surtout la basse, parmi les armadas musicales du géniteur, qui va galvaniser l’inspiration de Claude ; l’emmenant à se faire repérer dans les petites prestations fortuites. Jusqu’à se trouver une place au sein des « Deuts » avec lesquelles il impressionne déjà, mettant le grappin sur un jeu pétillant et fluide, diffus de musicalité. C’est à ce tournant qu’il est soudainement balancé au « Bossa Combo », à la place d’un favori et prof de basse de ‘’baby doc’’, le talentueux Nènè Volcy ; à partir d’un dénouement qui a marqué la plus grande purge au sein de ce groupe.
Il est vrai qu’à cette phase pour Claude, son illustre père est aussi installé en arrangeur de cet orchestre ; permettant ainsi à l’insolent ‘’grimaud’’ de faire montre en toute sérénité de son savoir-faire. Jetant le pavé dans la mare dans des productions qui ont marqué un tournant dans la montée du « Bossa Combo » telles : ‘’Te quiero’’, ‘’Agwe Taroyo’’ etc. Avec autant d’arguments d’un bassiste-soliste qui ont fait de lui un vrai pilier de son lignage. En tout cas, les plus avertis se souviennent de ce feu follet aux variations élaborées, qui a fait de la basse un instrument émancipé. Des atouts qui lui ont valu d’être récupéré par les bolides locaux et d’ailleurs comme : Ansy Dérose, Nelson Ned et autres qui ont réclamé son expertise, dans une musique plus allégée; lui ayant permis de faire ressortir d’autres facettes de son talent.
Claude a mis tout son rayonnement de bassiste créatif, de musicien de flair et de compositeur d’envergure.
Avec lui, le « Bossa Combo » a atteint son apogée dans son accoutrement de ‘’big band’’, fort de sa sonorité incisive et un style équilibré qui ont irrigué les fameux albums du groupe comme : ‘’Message’’, ‘’Accolade’’, ’’Racines ‘’, et, à travers lesquels il a trouvé sa voie de compositeur dans : kouraj (Ti pwason), vanite, l’an 2000, 7eme commandement, etc ; contribuant de la sorte à faire du groupe un ‘’power –house’’ dans l’arène du show-biz antillais. Pourtant, c’est de ce sommet que la débandade a commencé avec la désertion d’une partie des membres de l’ensemble, lors d’un passage à New-York. Et desquels Claude est partie prenante de ceux qui ont décidé de ne pas retourner au pays de ‘’baby doc’’, où la jeunesse d’alors avait préféré risquer de se faire dévorer par des dents de requins plutôt que d’y rester.
En tout cas, c’est sous une nouvelle impulsion que Desgrottes et les autres déserteurs se sont réunis sous l’appellation de « Accolade de N.Y. » ; prenant d’emblée les scènes musicales new-yorkaises et du reste de la diaspora, dans des hits qui les ont installés en ‘’ kings of the state’’, pour un temps. Que ce soient : lafwa, espwa, lavi, manman, Accolade la rive, madan Jules, amour, konpa nasyonal, tribilasyon, fanm dezòdone, Latiamimi, dezagreman, Haïti, chanje, konbit, bonne fête papa et tant d’autres. Auxquels Claude a mis tout son rayonnement de bassiste créatif, de musicien de flair et de compositeur d’envergure. Des brisques qui l’ont propulsé comme l’une des pièces maitresses du groupe. Lequel allait bruler ces dernières étapes aux confins d’une nouvelle génération musicale et, de tant de remue-ménages qui ont obligé Claude à muter ailleurs.
Ce qui le retrouve à la phase subséquente au sein d’un « Skah-Shah » inédit, en complicité avec Cubano ; auquel il a contribué son tempo à la fois souple et infaillible et quelques compositions. Qui ont aidé à la survivance du groupe à un temps où J.E. Telfort fut totalement déserté par ses anciens compagnons. Il en profite pour sortir un cd en solo :’’ 100% konpa certifié’’, dans lequel il interprète certains tubes inaltérables de son fameux papa et d’autres compositions qui n’ont pas plafonné. Puisqu’obligé en studio de se muter en vocaliste, après promesse de Cubano qui l’a ensuite roulé. Une occasion pour lui de le laisser pour un sabbatique, afin de se repositionner. Juste le temps de se repérer dans une alliance fugitive avec ses anciens partenaires, dans un certain « BossAccolade » sans lendemain.
Par la suite, il est allé se fixer en Floride où il est resté actif. Entamant des excursions exotiques, flanqué de légions étrangères. Tout en dispensant des cours de musique à des adhérents satisfaits de prendre avantage de ses qualifications.