Pas d’intervention militaire soutenue par les États-Unis et l’ONU en Haïti

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Les manifestants en Haïti en ont marre, malgré les risques. Cette banderole indique : « Nous sommes humains. Il est nécessaire que nous vivions comme des humains ».

Les États-Unis cherchent depuis près de deux ans une nouvelle manière d’intervenir en Haïti. Les multiples façons dont il s’est immiscé dans les affaires intérieures d’Haïti au cours des 200 dernières années doivent être mises au goût du jour.

Il est clair que le gouvernement de facto d’Ariel Henry ne peut pas contrôler la situation. Les vicieuses querelles des « gangs » qui ont été créés par différentes factions de la bourgeoisie haïtienne, avec la bénédiction des États-Unis, pour permettre d’extraire tous les profits possibles de l’économie haïtienne, ont rendu la vie des Haïtiens ordinaires désespérée.

L’intimidation et la violence sont inévitables et aggravent encore plus la misère et la pauvreté de la population. La faim et la soif sont monnaie courante. La moitié ou plus des Haïtiens ont faim chaque jour. Ils sont confrontés à ce que les programmes alimentaires de l’ONU appellent « l’insécurité alimentaire ». L’eau potable, l’eau potable, n’est disponible que pour 43 % de la population rurale d’Haïti.

Le Kenya envoie des troupes pour renforcer la police haïtienne

Le secrétaire d’État Antony Blinken a annoncé le 1er août que le Kenya avait accepté de diriger une intervention approuvée par l’ONU pour renforcer la Police nationale d’Haïti (PNH), mais il a fallu attendre le 20 août pour qu’une « équipe d’évaluation de la sécurité » du Kenya arrive. à Port-au-Prince. La délégation kenyane, sous protection américaine, composée d’une douzaine de diplomates américains présents ainsi que des hauts gradés de la PNH, s’est réunie pour évaluer les besoins opérationnels visant à protéger « les infrastructures gouvernementales clés comme l’aéroport, les ports maritimes et les routes principales ». (Miami Herald, 24 août.)

La délégation kenyane a insisté pour séjourner dans un hôtel proche de l’aéroport au cas où elle devrait partir rapidement. Certains experts en sécurité de l’ONU ont souligné qu’une grande partie de ces infrastructures a déjà été revendiquée par des « gangs » qui ne renonceront pas à leurs profits sans combattre.

La délégation kenyane flanquée d’officiels haitiens et américains

La violence – et la pauvreté – en Haïti sont réelles et sans cesse documentées par tous les grands médias aux États-Unis et en Europe. Un exemple de cette approche est dans une dépêche de l’AP du 8 août : « De janvier à mars, plus de 1 600 personnes ont été signalées tuées, blessées ou kidnappées, soit une augmentation de près de 30 % par rapport aux trois derniers mois de 2022, selon le dernier rapport de l’ONU.

Le rapport de l’AP mentionne le mouvement populaire Bwa Kale contre les « gangs », le qualifiant essentiellement de violence de type justicier. Bwa Kale a connu un réel succès dans la réduction de la violence, de l’intimidation et des enlèvements des « gangs », tout en faisant face à de violentes réactions négatives.

Les grands médias présentent le problème majeur d’Haïti comme le manque de policiers pour contrôler les « gangs » criminels qui se sont « emparés de plus de 80 % de Port-au-Prince ». Il présente les actions des États-Unis et du Core Group – représentants de l’ONU, du Brésil, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Union européenne et de l’Organisation des États américains – comme motivées par des préoccupations « humanitaires », ignorant leur responsabilité dans la situation actuelle.

Sans le soutien de ces puissances impérialistes, Michel Martelly du Parti haïtien Tèt Kale (PHTK) ne serait jamais devenu président, pas plus que Jovenel Moïse, dont l’assassinat il y a plus de deux ans a précipité la crise actuelle.

Déclarations internationales de solidarité avec le peuple haïtien

Le Parlement kenyan doit encore approuver l’accord sur Haïti que le président kenyan William Ruto a conclu avec le président Joe Biden.

Le Parti communiste du Kenya a déclaré dans un communiqué publié le 30 août qu’il « condamne fermement l’implication de sa nation dans l’occupation imminente d’Haïti ». Il « condamne explicitement les tentatives des membres du Core Group d’utiliser un visage noir pour brutaliser Haïti ou toute autre nation » et appelle le parlement kenyan à « intervenir dans les actions entreprises par l’administration actuelle ».

La déclaration se termine par « Vive Haïti libre et libérée ! Vive la lutte pour la justice et la libération ! En solidarité avec les peuples opprimés du monde. »

Aux États-Unis, la Black Alliance for Peace a publié un certain nombre de déclarations fortes sur Haïti. Le 30 août, l’organisation a écrit : « L’Alliance noire pour la paix est solidaire de l’appel constant du peuple haïtien à la dissolution du Core Group, à un embargo sur les armes contre les élites haïtiennes et américaines qui importent des armes dans le pays, à la fin de l’importation d’armes dans le pays de soutien au gouvernement fantoche installé en Haïti et au rétablissement des subventions aux carburants supprimées sur ordre du FMI. »

La déclaration continue : « Il est curieux que le Core Group et les États-Unis et l’ONU appellent à une intervention militaire sans lancer d’appels à la construction d’hôpitaux ou d’écoles, ni à la construction d’infrastructures pour l’électricité et l’eau potable. » BAP appelle les individus et les organisations à dénoncer et à protester contre l’intervention armée étrangère en Haïti. (blackallianceforpeace.com)

Workers World  7 septembre 2023 

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