Négociations révolues, le temps est à la révolte populaire

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Quelle classe sociale tient entre ses mains les rênes du pouvoir en Haïti, exploitant le pays depuis le coup d’Etat du 17 octobre 1806 ? N’est-ce pas celle-là même projetant le poids extraordinaire du passé sur le présent, tant du point de vue économique que politique? La réalité n’est autre. Cette classe est actuellement bien représentée au sein du gouvernement de facto et de ses oppositions de façade faisant semblant de négocier une quelconque sortie de crise. N’ont-t-elles pas suffisamment assez agi par leurs paroles et leurs actes contre la Nation, ces personnalités moribondes de la classe politique haïtienne ?

Les opérations meurtrières qui se déroulent aujourd’hui sont le prolongement de l’agression impérialiste qui, particulièrement à partir de 2003, a provoqué ce chaos sanglant dans le pays. La politique du pire a désorganisé, disloqué, détruit les cadres nationaux existants pour y substituer le règne d’une série de bandes rivales. En ce temps-là, les Ariel Henry, André Apaid Jr, Magali Comeau Denis, Michel Martelly, Camille Chalmers, Réginald Boulos, Lyonel Trouillot, Liliane Pierre-Paul, Stanley Lucas, Josué Merilien, Guy Philippe, André Michel, Claude Joseph, tous convergeaient dans le même camp avec un objectif commun allant à l’encontre du pouvoir populaire d’alors.

De fait, c’est de là qu’a commencé réellement l’accélération de la décomposition politique et sociale du pays. Et c’est cette déstabilisation entamée qui, plus tard, avec les machinations tissées par le triumvirat Ottawa, Paris, Washington, va se transformer en une violence criminelle organisée. Fait exceptionnel, la plupart de ceux qui étaient les principaux responsables de cette situation lamentable qui ne devrait jamais arriver prétendent aujourd’hui la combattre en initiant un soi-disant dialogue par des négociations bidons pour atteindre un illusoire consensus.

Comme dans toute période de transition, les nouveaux rapports sont toujours marqués par  des chevauchements, et des  luttes de tendances contraires. Aujourd’hui en Haïti, ce n’est point le cas. Et pour cause. Les protagonistes de gauche comme de droite sont issus d’une même classe sociale divisée en camps alliés et négocient, en réalité, que le partage du pouvoir. Au fond, ils sont tous des avocats du système capitaliste qui n’a qu’un seul souci imprégner davantage au pays son caractère scandaleusement dépendant et rétrograde.

Le contour des négociations reste toutefois flou, puisque, quelles que soient les contradictions existant entre le gouvernement et les oppositions, c’est toujours dans le cadre du maintien de la domination impérialiste qu’elles s’inscrivent, et sont toutes menées contre le droit du peuple haïtien à un lendemain meilleur.

La coalition d’oppositions contestant le gouvernement de facto n’est guère un point d’appui pour le combat du peuple haïtien de façon que la classe des exploités et des opprimés puisse disposer d’elle-même. Ces dites négociations, qu’elles soient sous l’ombrelle médiatrice des Nations-Unies, de l’OEA, de la CARICOM, qu’importe, le résultat serait pour permettre au gouvernement imposé de faire passer les desideratas des grandes puissances et de continuer à tourner le dos aux besoins de la population.

En fait, les vrais gagnants seront toujours les maîtres du jeu, en l’occurrence, les forces impérialistes dominantes, qui ont parrainé, soutenu cette apparence de négociation, après avoir  transformé le pays en un vaste charnier et agressant les masses populaires par leurs interventions militaires et leurs ingérences.

Au fil des ans, elles ont privé le peuple haïtien de son droit le plus fondamental, celui de disposer en toute liberté et souveraineté de ses territoires historiques.

La politique que subit le peuple depuis deux siècles est insupportable, elle est le fait que  l’impérialisme  ne veut pas de paix en Haïti.

Ces sempiternelles négociations entre les voisins ou membres d’une même famille politique inféodée aux puissances impérialistes n’apporteront aucune solution.  C’est au peuple de prendre sa destinée en mains, et à poser la question de la prise du pouvoir par un gouvernement révolutionnaire de la classe ouvrière organisée capable de prendre les mesures d’urgence qu’appelle la situation.

Malgré les négations des uns et l’hypocrisie des autres, cette force est là, toujours disponible pour se battre, pour s’organiser, pour reconquérir sa souveraineté et dignité comme elle le manifeste présentement sur la frontière haïtiano-dominicaine,  à Ouanaminthe.

Un gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, ce qui n’est jamais le cas en Haïti, est possible. C’est la seule manière de donner au peuple le pouvoir de décider, et d’en finir avec la toute puissance du système capitaliste afin qu’il puisse un jour défendre ses intérêts nationaux.

Il y aura changement,  le vrai, quand seulement cette classe de mercenaires politiques anti-peuple, anti national à la solde de l’occident ne pourra plus continuer à diriger et à gouverner le pays. Il est nécessaire et urgent que le peuple se libère de cette politique de mise sous tutelle en vue de briser une fois pour toutes les chaines de la colonisation.

Le temps des négociations fallacieuses de la bourgeoisie et de leurs tuteurs est révolu, maintenant l’heure est à la prise de conscience nationale et populaire pour la grande révolte de la classe des exploités et des opprimés.

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