Le Bureau des Avocats Internationaux (BAI), dans sa mission première de défendre les droits des plus démunis, les droits inaliénables, imprescriptibles et inhérents à la personne humaine, en particulier ceux des victimes du terrorisme d’Etat, du choléra importé par la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), des enfants nés des casques bleus et abandonnés par ces derniers, des Femmes et Filles victimes de viol, d’agressions sexuelles et autres abus de droit, prend acte de la nomination d’un soi-disant haut Etat-Major des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) par l’Administration MOISE/LAFONTANT, suivant le communiqué de presse du Ministère de la Défense en date du Mardi 13 mars 2018, ainsi composé :
- Lieutenant Général Jodel LESAGE, FAD’H : : Commandant en Chef Intérimaire
- Général de Brigade Sadrac SAINTIL, FAD’H : Chef D’Etat-Major Général
- Colonel Jonas JEAN, FAD’H : Inspecteur Général
- Colonel Jean Robert GABRIEL, FAD’H : Assistant Chef d’Etat-Major G1/G3
- Colonel Derby GUERRIER, FAD’H : Assistant Chef d’Etat-Major G2/G4
- Colonel Joseph Jacques THOMAS, FAD’H : Secrétaire de l’Etat-Major Général
- Colonel Fontane BEAUBIEN, FAD’H : Membre de l’Etat-Major personnel du commandant en Chef.
Le BAI ne s’étonne pas de ce que, sans égard pour les victimes nombreuses et innocentes du coup d’Etat sanglant du 30 Septembre 1991, Monsieur Jovenel MOISE prend la responsabilité de nommer un « haut Etat-Major » composé de personnes au passé sulfureux dont le Colonel Jean Robert Gabriel, militaire tortionnaire, jugé par contumace au procès du massacre de Raboteau, aux Gonaïves, le 16 novembre 2000.
L’Administration MOISE/LAFONTANT, notamment le soi-disant Ministre de la Défense, Monsieur Hervé DENIS, ne peut prétexter ignorance du jugement et de la condamnation par contumace du Colonel Jean Robert GABRIEL, puisque ledit jugement a été publié dans les colonnes du journal officiel de la République, le moniteur du Jeudi 23 novembre 2000, 155ème année, numéro 92.
Par-dessus de la Justice, l’Administration MOISE/LAFONTANT se solidarise avec le Colonel criminel alors que, par l’effet de sa condamnation par contumace, ce dernier perd la jouissance de ses droits civils et politiques (article 364 du Code d’Instruction Criminelle annoté Jean VANDAL).
Le BAI rappelle que, par application de l’article 372 du Code d’Instruction Criminelle annoté Jean VANDAL, le contumax ne bénéficie d’aucun droit de recours : « le recours en cassation ne sera ouvert contre les jugements de contumace qu’au Ministère Public et à la partie civile, en ce qui la regarde».
Cette nomination vient confirmer une fois de plus que les Forces Armées d’Haïti remobilisées par le pouvoir Tet Kale est bien une milice dont la mission cachée est de faire revivre au peuple haïtien les heures les plus sombres du duvaliérisme sanguinaire :
- Arrestations illégales ;
- Détentions arbitraires ;
- Torture de détenus ;
- Disparition forcée de citoyens ;
- Assassinat d’Etat ;
- Exil de masse.
Le BAI souligne à l’attention de l’opinion publique que l’Administration ALEXANDRE/LATORTUE (2004/2006), dans un faire semblant du respect de la légalité, avait exigé du Chef tortionnaire exécutif de la milice Front Révolutionnaire Armé pour le Progrès d’Haïti ci-devant Front pour l’Avancement et le Progrès Haïtien (FRAPH), Louis Jodel CHAMBLAIN, de se constituer prisonnier avant d’avoir été jugé par un « Tribunal à Port-au-Prince » monté pour les besoins de la cause.
Le BAI rappelle que les contumax du massacre de Raboteau étaient condamnés SOLIDAIREMENT à des dommages-intérêts d’un milliard de gourdes en faveur des victimes dudit massacre.
Le BAI considère que l’Administration MOISE/LAFONTANT est dans l’obligation de remettre à la Justice le colonel criminel pour qu’il puisse répondre de ses actes, ne serait-ce que pour cacher sa volonté de restaurer la barbarie militaire au mépris des droits légitimes du peuple haïtien, en particulier ceux des victimes du coup d’Etat du 30 septembre 1991.
Le BAI condamne cette parade sur les avenues de la brutalité des armées contre le peuple innocent et sans armes ; le retour à la barbarie des armes pour imposer silence au peuple ; la mise en péril du devoir de mémoire et cette apposition de scellés sur l’histoire récente du pays.
Le BAI dénonce cette armée macoutisée ainsi que la mise en œuvre de cet Etat-Major composé d’experts en brutalité outrancière contre les droits du peuple haïtien, ses intérêts et son progrès.
Le BAI appelle conséquemment le peuple à la vigilance et à la prise en main de son destin d’hommes et de femmes libres, aspirant à la paix, à la sécurité, au progrès et au développement.
Pour le Bureau des Avocats Internationaux :
Port-au-Prince, le 14 mars 2018
Mario JOSEPH, Av.-