Il semble n’y avoir aucune limite à la profondeur de l’abîme dans lequel les politiciens haïtiens sont prêts à précipiter le pays. La semaine écoulée, la classe politique pour camoufler ses échecs n’avait pas chômé et s’était montrée très active, laissant même croire qu’elle était animée de bonne volonté et de bonne foi (sic).
D’un côté, le gouvernement, représentant de l’Accord de Musseau ou du 11 septembre, a tenu une retraite à l’hôtel Royal Decameron sur la Côte des Arcadins les 13 et 14 janvier 2022 autour du thème « Pour une action gouvernementale cohérente et harmonieuse dans le cadre de l’Accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire. ».
De l’autre, les acteurs de Montana et du Protocole d’Entente Nationale (PEN) ont finalement signé un consensus politique qui permettra de mettre en place une transition de deux ans dirigée par un collège présidentiel de cinq membres, un Premier ministre et un cabinet ministériel.
Et pour couronner le tout, certains individus de la diaspora se sont mis de la partie. Du 14 au 19 janvier 2022, ils ont organisé un Sommet de l’unité haïtienne en Louisiane, aux Etats-Unis pour tenter de rassembler tous les accords pour une solution d’ensemble. Les différents accords politiques présents se sont donc transformés en « Accord unitaire de Louisiane » et ont désigné le citoyen Fritz Jean pour être le président provisoire, sinon, l’un des présidents d’une autre période de transition qui pourrait probablement commencer à partir du 7 février 2022 prochain.
N’est-ce pas là un conglomérat d’irréductibles contradictions sociales et politiques, d’un amas incohérent de projets d’accords, d’un échafaudage d’ambitions politiciennes portées par un ramassis d’ambitieux politicards ? N’est-ce pas une mare où les crabes haïtiens s’accrochent les pinces sous les regards amusés du grand requin, l’impérialisme américain, intéressé de façon prioritaire à envenimer les luttes internes et ruineuses qui n’en finissent pas de durer et de détruire toutes nos institutions.
Toutefois, on doit l’admettre, au lieu d’une quelconque amélioration, la décomposition politique ne fait que s’accélérer davantage pour déboucher, nous en sommes certains, sur toutes les aventures et tous les dangers pour le peuple. Chacun s’essaye à faire une fuite dans l’horreur. Dans leur barbarie, les politiciens prennent plaisir à déployer tout leur arsenal démagogique. Cette retraite gouvernementale ne surprend guère, puisque le pouvoir en place est confortablement placé, jusqu’à maintenant, sous le contrôle des Etats-Unis qui lui accordent toutes les armes nécessaires pour résister aux assauts de ses opposants.
En tout état de cause, cette nouvelle et douloureuse épreuve ajoutée aux souffrances qu’endurent déjà les masses défavorisées, ne profite qu’à ses implacables ennemis. Car, seul l’impérialisme tire profit et satisfaction d’une telle barbarie dans laquelle il cherche toujours un soi-disant consensus politique. Ce n’est pas sans raison qu’il exhorte des discussions sérieuses (sic) entre le groupe de Montana, le Premier ministre Ariel Henry et d’autres parties prenantes clés, tel le PEN, sur une solution unifiée dirigée par les Haïtiens qui ouvrirait la voie à des élections libres et équitables.
C’est un projet qui a été bien orchestré, bien fignolé par les Etats-Unis, bien avant l’assassinat du Président Jovenel Moise si l’on prend en compte les déclarations importantes et édifiantes de l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis en Haïti, Pamela White.
Nous, du journal Haïti Liberté, avons le devoir révolutionnaire de faire une analyse objective de la situation du moment. Nous estimons qu’il est nécessaire de rétablir la vérité : avec ces « barbares », il n’y a aucune volonté politique de résoudre les problèmes qui se posent mais plutôt un morbide entêtement à les empirer davantage.
Voilà pourquoi nous dénonçons l’interventionnisme politique et diplomatique qui s’exerce de plus en plus activement dans le pays. Nous avisons qu’aucune solution conforme aux intérêts des exploités et des opprimés ne pourrait se trouver dans le cadre de ces accords-comédies sans parler du consensus Montana-PEN qui doit se joindre à celui de la marionnette Ariel Henry.
Toutes ces alliances entre les comédiens de la droite et d’une pseudo-gauche pro-impérialistes doivent être ignorées et même balayées. Car, elles cherchent, en réalité, à entrainer le mouvement populaire dans cette voie barbare pour le déséquilibrer à jamais, briser la dynamique de sa force de résistance de sorte qu’il ne puisse jamais remettre de l’ordre dans la maison de ses luttes incessantes ni combattre la domination brutale ou insidieuse de l’impérialisme américain.
Le rôle du peuple est justement d’arrêter la barbarie de cette élite politique en accord avec les prostitués de la gauche, eux qui ensemble poursuivent leurs œuvres destructrices en appliquant à la lettre les directives des puissances capitalistes, ennemies héréditaires, déclarées des masses travailleuses.
Seul le peuple organisé, sous la direction d’une avant-garde d’orientation socialiste peut frayer le chemin ardu et épineux menant à la création d’une vie nouvelle. Pour y arriver, le devoir est de ne jamais plier l’échine, et l’urgence de rompre avec l’ordre barbare prôné par ses représentants de droite comme de gauche, les organisateurs de cette barbarie.
L’urgence en ce moment est de nourrir, solidifier notre combat de sorte qu’il ouvre la voie à une solution populaire, révolutionnaire pour bloquer la machine à détruire capitaliste et la politique de barbarie des comédiens haïtiens.