Non à la collaboration de classe

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Il est clair que toutes les propositions de sortie de crise de la classe politique ont comme dénominateur commun : le meilleur moyen de mieux tromper la vigilance du peuple haïtien. Toutes les propositions avancées reposent sur une hypothèse fatale: que la crise peut être résolue soit par une «entente», un «consensus», ou par le «dialogue». Différents termes proposant la même chose : collaboration entre des classes ayant des intérêts différents, c’est-à-dire entre la bourgeoisie, les impérialistes et les grands propriétaires terriens, d’une part, et les ouvriers et paysans exploités, de l’autre.

S’il fallait une preuve supplémentaire, le forum patriotique de Papaye en fournit une de taille. En réalité, les objectifs de tous ceux qui, aujourd’hui, font mine de voler au secours du pays à travers des alliances contre nature sans contenu de classe sont un marché de dupes.

En effet, cette entente que prône la Platfòm peyizan 4 G Kontre, soit avec Ayiti an Aksyon de Youri Latortue, le mouvement de la troisième voie (MTV) de Reginald Boulos, le bourgeois Bernard Craan, et autres, respectivement des représentants de la classe capitaliste réunis en conclaves est un exemple clair de cette approche collaborationniste de classe qui laisse toutes leurs propositions mort-nées, sauf la mise en place d’un gouvernement provisoire ou de transition aux mains de la bourgeoisie pour sauvegarder leurs intérêts de classe.

La collaboration de classe n’est autre qu’un projet de désarmement du peuple

Un proverbe libanais dit : « qu’il faut suivre le menteur jusqu’à la porte de sa maison », c’est-à-dire : qu’il faut suivre le démagogue jusque dans ses derniers retranchements afin de mieux le dénoncer.

L’impression finale qui se dégage aujourd’hui est celle d’une gigantesque tromperie consciente pour noyer davantage les revendications des masses populaires à la construction d’une société  nouvelle. Le fait est que cette soi-disant opposition composée d’un assemblage hétéroclite de classe ne varie qu’au gré des vents, des circonstances ou subventions. Malheureusement, ces inféodés aux ordres des puissances tutrices sont suivis dans leur imposture par un bon nombre de naïfs sans mémoire.

L’occupation du pays en Octobre 1994 n’avait-t-elle pas été appuyée par le MPP de Chavannes Jean-Baptiste ?  La majorité des individus qui font partie actuellement de cette entente n’ont-ils pas été dans une alliance conjoncturelle avec les impérialistes français, canadiens et américains en 2004 pour la déstabilisation du pays ? Voilà pourquoi, tout l’anti-impérialisme exprimé dans la déclaration finale du Forum de Papaye n’est qu’un assemblage de mots vains, insignifiants et ce n’est pas par hasard qu’ils ne sont aucunement soutenus ni accompagnés d’aucune politique révolutionnaire de classe.

La collaboration de classe n’est autre qu’un projet de désarmement du peuple dans la défense de ses intérêts vitaux. La collaboration de classe ne fait pas de la lutte des classes le moteur de l’histoire des peuples, mais réduit celle-ci toujours à des conflits secondaires, des querelles byzantines, des antagonismes personnels ou groupuscules comme ceux du Secteur Démocratique Populaire/Force Opposition Progressiste d’avec la Platfòm peyizan 4 G Kontre.

A ce compte,  le peuple doit tenir ferme et vigilant son atout, sa volonté inébranlable de ne pas permettre que les réformistes « droite et gauche » le détournent des objectifs pour lesquels il lutte  héroïquement à la mesure de ses sacrifices et de ses espoirs.

La lutte pour le désengagement structurel de l’emprise de l’impérialisme est une condition  absolue pour la consolidation des forces laborieuses anti-impérialistes. Les menaces qui pèsent sur le pays et le peuple en particulier exigent des initiatives et des décisions concrètes, audacieuses non-inféodés  aux ordres des puissances exploiteuses.

L’avenir c’est le socialisme ; mais il faut s’organiser et lutter pour atteindre cette perspective comme l’avait fait en 1917 le parti bolchevique quand il avait promis : « La Paix, le Pain, la Terre, la Liberté ». C’est un programme similaire, sans compromis, uniquement dans l’intérêt des masses exploitées, qui est nécessaire dans notre pays.

La « Paix » désignait le divorce avec la guerre, à la violence de l’insécurité programmée contre les masses. La «Terre» pour l’expropriation des propriétaires terriens féodaux. Le «Pain» qui signifiait tout bonnement saisir les grandes exploitations agricoles et les moyens de production pour que les exploités, les affamés puissent produire et manger. Quant à la « Liberté » d’un peuple souverain, elle ressort de la nécessité de combattre l’ingérence et la mainmise des grands monopoles impérialistes sur notre économie…

En somme, des éléments d’une solution conséquente existent bel et bien pour résoudre cette crise structurelle et c’est à cette issue que travaille le journal Haïti Liberté. Aussi, c’est la raison pour laquelle dans ses colonnes, nous militons en accompagnant les masses populaires pour leur apprendre à ne pas croire aux mensonges des politiciens bourgeois, mais à compter sur leurs propres forces pour la construction d’un Parti indépendant des travailleurs haïtiens dont les objectifs seront : le renversement de la bourgeoisie patripoche et la guérison des plaies causées par la domination occidentale.

Non à la collaboration de classe ! Vive la lutte du peuple haïtien !

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