Cette semaine les Etats-Unis et le Canada dont leurs intérêts sont sans doute menacés en Haïti par un soulèvement populaire exigeant le départ de leur homme lige Ariel Henry et le retrait de la hausse des prix du carburant, ont décidé de livrer des équipements achetés par le gouvernement de facto pour combattre les gangs.
Une déclaration conjointe des États-Unis et du Canada datée du 15 octobre 2022, signée par les ministres canadiens des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et de la Défense nationale, Anita Anand, le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken, et le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, informe qu’ « Aujourd’hui, des avions militaires américains et canadiens sont arrivés à Port-au-Prince, en Haïti, pour transférer du matériel de sécurité important acheté par le gouvernement haïtien, y compris des véhicules tactiques et blindés, et des fournitures au directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH). La livraison de l’équipement faisait partie d’une opération conjointe impliquant des aéronefs de l’US Air Force et de l’Aviation royale canadienne. »
« Ces équipements aideront la PNH dans sa lutte contre les acteurs criminels qui fomentent la violence et perturbent le flux d’aide humanitaire indispensable, entravant les efforts visant à stopper la propagation du choléra. » poursuit le communiqué.
Il est clair que, depuis la déclaration d’Ariel le 11 septembre dernier qualifiant de gangs les gens qui manifestaient leur indignation et leur colère dans les rues, les forces impérialistes seront très contentes de l’armer pour combattre ces gangs-là. Est-ce pour combattre ces bandits-là que ces munitions sont arrivées en Haïti ?
De toute façon, il semblerait que le Premier Ministre Ariel Henry se sent renforcé par ces munitions et en a profité pour déclarer triomphalement « Au nom de mon gouvernement et du peuple haïtien, je salue l’arrivée d’un premier lot de matériels et d’équipements que nous avons commandés pour la Police Nationale d’Haïti (PNH). Nous réitérons notre ferme engagement à mieux équiper notre police dans le cadre de la lutte contre le banditisme, dans la perspective de rétablir l’ordre et la Paix dans le pays […] Nous remercions vivement les Gouvernements américain et canadien pour leur soutien et leur accompagnement dans le processus de livraison de ces équipements et continuerons à compter sur leur partenariat afin de renforcer les capacités de notre force de police »
L’ironie c’est aujourd’hui que les puissances tutrices ont constaté qu’une certaine insécurité déstabilise le pays et sans doute c’est pour la première fois, qu’elles entendent parler de gangs en Haïti et se mobilisent à former la police et à renforcer sa capacité opérationnelle pour lutter contre la violence de ces gangs. « L’insécurité croissante doit être traitée de toute urgence pour aider Haïti à progresser vers la stabilité et le développement durable. » lit-on dans la déclaration conjointe des États-Unis et du Canada.
« Au moment que votre discours défend les aspirations, les revendications populaires, automatiquement l’impérialisme va vous taxer de bandit… »
Quand ces réactionnaires parlent de gangs, il faut les comprendre, ils ne font pas référence au kidnapping qui appauvrit la société, mais leur seule cible est le groupe armé barricadant le Terminal de Varreux.
Toutes ces propagandes d’interventions militaires et de renforcement de la PNH n’ont qu’un seul objectif : atteindre le G9 qui n’a rien à voir avec les enlèvements contre rançon. Et pourtant les kidnappings continuent de plus belle.
Aucun passage de cette déclaration n’a mentionné que le pouvoir en place n’a fait que rallumé la flamme de la mobilisation en augmentant vertigineusement le carburant sans tenir compte du coût de la vie de la population dont 5. 6 millions vivent déjà dans l’insécurité alimentaire.
N’est-il pas évident de se demander s’il est vrai que le choléra attaque certains zones pauvres du pays. Trop de propagandes sont en train de se faire, alors qu’en octobre 2018 quand le pays était infecté par les Casques bleus, c’était à peine si on en parlait. Voilà qu’aujourd’hui on l’utilise comme un alibi humanitaire et même dans la déclaration des puissances tutrices on relève ceci : « Ces équipements aideront la PNH dans sa lutte contre des agents criminels qui fomentent la violence et perturbent le flux d’aide humanitaire vitale, nuisant ainsi aux efforts visant à stopper l’épidémie de choléra en Haïti »
Il est clair, les armes importées seront utilisées par les policiers de la même manière qu’ils arrosent les manifestants de gaz lacrymogènes, pour les empêcher de revendiquer leurs droits légitimes.
Cet arsenal d’armes pour la PNH est aussi accompagné d’un tas de mensonges devenus de plus en plus évidents. Les menteurs mentent de plus en plus au grand jour et paradoxalement, tout le système pourri les présente comme étant des gens honnêtes et de bonne foi.
Le porte-parole du G9 Jimmy Cherizier avait jugé nécessaire de répondre à ses détracteurs, et a déclaré :
C’est une façon de discréditer l’organisation G9 pour tromper les masses et les faire croire que le G9 vole et vend du carburant. De sorte que le peuple ne nous fait pas confiance. C’est de même quand on nous avait accusés de recevoir 10 millions, 43 millions et 20 millions de gourdes de Ariel.
Tout cela n’est que diffamation !
Le terminal est fermé. Il y a de gros trous plus des containers servant de barricades. Si on a pris du gaz, quelle route avions-nous fait avec ce gaz ?
La quantité de gaz dont ils parlent, quelle quantité de récipients avions-nous pour sortir avec ce gaz et le transporter?
On a dit qu’on a maîtrisé les sécurités, il faut qu’on entende la version de ces agents de sécurité du Terminal ?
Le terminal contient 70% du gaz du pays, un tel terminal sans doute a des caméras, qu’il prouve ce dont ils accusent le G9.
Ce qui est sûr, le gaz ne sortira que si seulement Ariel retourne sur sa décision et le vend au prix initial.
Tout autant qu’il tient le prix du FMI, le gaz ne sortira pas.
A moins qu’il utilise la force militaire de l’impérialisme pour reprendre le Terminal.
Si Dessalines était vivant aujourd’hui, il serait difficile pour lui de faire la Révolution et libérer ce pays. Au moment que votre discours défend les aspirations, les revendications populaires, les opprimés, automatiquement l’impérialisme va vous taxer de bandit, de criminel, de terroriste. Les esclaves à talent n’ont pas besoin de liberté, mais nous autres esclaves des champs vivant dans la crasse, nous voulons être libres. Nous n’avons rien nous sommes les bossales, les humiliés.
Ce n’est pas par hasard, toute la sainte journée, qu’il parle du G9, mais le G9 n’a jamais kidnappé ni violé personne. Nous n’avons pas bloqué Martissant qui depuis un an quatre mois a coupé la capitale de 4 départements. Le G9 n’a pas bloqué Croix-des-Bouquets ; mais leur cible, la bête à abattre, c’est le G9 parce que nous revendiquons tout comme les masses populaires un vrai changement, de sorte que les conditions de vie des gens vivants dans les quartiers populaires vivent décemment.
Les blancs vont débarquer, qu’ils viennent ! Cependant, ils n’affronteront pas seulement Jimmy Chérizier, mais ils seront en face d’un peuple en colère dans les ghettos, indigné dans les quartiers populaires qui n’a rien à perdre mais prêt à lutter et mourir pour sa patrie.
Nous avions menacé les intérêts des oligarques, les revendeurs, qui ont détruit notre industrie. Qui ne font qu’acheter pour revendre. Ils ont fermé la Hasco qui avait plus de 30 000 travailleurs, le Ciment d’Haïti, la Minoterie et tiennent la population dans la misère.
Certes les intérêts de l’impérialisme sont menacés, qu’il arrive !
Quand l’impérialisme arrive nous serons debout pour lutter politiquement et défendre notre vie.