Rien de surprenant, les incendies de marché relèvent finalement d’une manifestation de classe contre une autre. Nous ne pouvons énumérer combien de marchés populaires ont été pour une raison ou une autre détruits par les flammes. Le pire c’est qu’il n’y a jamais eu aucune enquête pour déterminer les coupables puisque les masses populaires victimes de ces actes criminels n’ont pas droit à la justice.
Il était onze heures du soir, le lundi 11 juin 2018, quand selon des riverains de la Croix des Bossales, ils ont vu le marché du Port en flammes, particulièrement l’endroit qu’on surnomme « marché Bois » où l’on vend entre autres du bois, des planches et d’autres articles. Si, comme à l’accoutumée, ces incendies n’ont jamais eu d’auteur, leur origine étant restée toujours inconnue, cette fois-ci, les petits commerçants ne se sont pas laissé faire. Ils accusent un employé de la mairie de Port au Prince qui n’est autre que Luckson Janvier, le coordonnateur du marché public de la mairie. Ce dernier leur avait intimé l’ordre de vider le marché. Les commerçants par prudence l’avaient traîné devant les tribunaux de sorte qu’il explique à la justice les raisons de sa demande de déguerpissement.
Juste après la séance au Tribunal, Luckson Janvier aurait lancé aux commerçants des propos menaçants tels que « M pral montre nou kòman yo batay » « Je vais vous déclarer une vraie bataille ».
Par ailleurs, l’Administration Municipale de la capitale dans un communiqué a déploré l’incident en ces termes :« Ce nouvel incendie du Marché du Port est le nième survenu à Port-au-Prince depuis le début de l’année et constitue désormais une question d’État qui devrait interpeller toutes les forces vives de la nation. La problématique des incendies n’affecte pas seulement la Mairie de Port-au-Prince, mais plutôt toute l’économie nationale qui enregistre des pertes énormes et une incidence négative certaine sur la croissance économique du pays déjà déficiente. La Mairie de Port-au-Prince invite toutes les instances concernées, le Ministère de l’intérieur, la Protection Civile, la Police Nationale et bien d’autres à collaborer avec elle à l’élaboration et la mise en œuvre de mesures adéquates permettant d’arrêter ce fléau de manière définitive »
Encore des mots. Les «chefs» ont parlé. Et c’est tout ! Point final en attendant l’incendie du prochain marché.