L’opposition présente : l’Alternative Consensuelle pour la Refondation d’Haïti

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Des partisans et dirigeants de l'Opposition à la séance de présentation du document pour assurer la transition après la démission de Jovenel Moise.

Le vendredi 21 juin 2019 dernier la cohorte de partisans de l’opposition a manifesté contre le pouvoir en place dans la cour de l’hôtel Olofson, au cours de la présentation d’un document d’alternative préparant la démission du président Jovenel Moise indexé dans le second rapport d’audit de la cour supérieure  des comptes en présence des sénateurs, députés de l’opposition.

C’est le sénateur Évalière Beauplan qui a fait l’énoncé de la mise en contexte du document  « Alternative Consensuelle pour la Refondation d’Haïti » (ACRH) avant de le présenter au public du jour sous des applaudissements.

Une vue des partisans de l’opposition dans la cour de l’hôtel Olofson

Cependant ce papier n’est pas allé vite en besogne puisqu’il n’a pas intimé un ultimatum au président. La raison est que l’opposition sait bien que ce n’est pas elle qui est le moteur de la mobilisation contre le régime mais bien des jeunes de toutes tendances convertis en petrochallengers. C’est la mobilisation seule qui peut donner un sens à cette alternative qui prévoit en cas de départ de Jovenel, son remplacement par le juge à la Cour de Cassation Mme Wendell Coq Thélot,  une cousine de Youri Latortue qui remportera le gros lot comme a été le cas du juge Boniface Alexandre en 2004 et de son Premier ministre Gérard Latortue.

Selon le document le Premier ministre et ses 14 ministres sortiront de l’opposition. Et la création d’une « autorité nationale de transition » pour remplacer les Parlementaires, puisque le parlement et l’exécutif subiront le même sort, sauf le judiciaire qui restera à bord car c’est toujours dans ces circonstances de transition que ce pouvoir n’est pas passé dans l’isolement.

De gauche à droite : Don Kato, Evalière Beauplan, Youri Latortue et Ricard Pierre

L’alternative prévoit d’organiser une « conférence nationale souveraine », l’organisation du procès PetroCaribe,  « une nouvelle Constitution », l’affaire des Etats-Unis déjà bien orchestrée par le député de Petionville Tardieu, et les élections présidentielles de sorte qu’un nouveau président prête serment le 22 février 2022, date à laquelle la transition passera le pouvoir à des élus en attendant la prochaine transition.

Ce projet d’alternative a fait bien des remous en créant une grande altercation au sein du Parti Fanmi Lavalas de Jean-Bertrand Aristide entre les élus de cette organisation et certains membres du comité exécutif provisoire de ce parti.  C’est à la suite des réactions de Pasha Vorbe sur le document  commentant que « Les choix de l’opposition démocratique visent à reproduire le système et non à l’éliminer. Remplacer le président Jovenel Moïse par un juge de la Cour de Cassation, ce n’est pas changer un système, c’est en revanche le pérenniser ». Pour ajouter que « Ce système est mangeur d’hommes. Il les attire vers la corruption. Il faut le changer. Et c’est une obligation. Nos juges travaillent pour le compte du pouvoir exécutif. Ils sont intouchables à cause de leurs immunités. Ce n’est pas normal car le salaire de la corruption doit être la prison. Cela doit être valable pour tout le monde…  » Déclaration osée qui en quelque sorte a mis a nu les divergences au sein de cette entreprise politique.

Joël Édouard Vorbe,(Pacha) de Fanmi Lavalas

Par ailleurs, en guise de réponse, dans une note signée par les députés Sinal Bertrand, Joseph Manès Louis, Roger Millien, Belizaire Printemps et Vikerson Garnier la Commission Politique de Fanmi Lavalas affirme que «  les déclarations de Pasha Vorbe qui veulent piétiner des revendications populaires justes, n’engagent que lui-même ».

Les députés dans la note ont qualifié Joël Vorbe dit Pasha « de colon, de quelqu’un engagé pour aider Jovenel Moïse à boucler son mandat ». La Commission Politique de Fanmi Lavalas  « demande à tous ceux qui ne jouent pas un double jeu et qui luttent vraiment pour éradiquer le système socio-politique et économique de rester loin des discours déroutants ayant pour mission d’affaiblir la mobilisation ».

Les sénateurs Joseph Lambert et Carl Murat Cantave pour leur part n’ont pas approuvé ce document pourtant bien accueilli par le président de la Chambre des députés Gary Bodeau. Gérard Evans Beaubrun, Membre du Parti du Rassemblement des Démocrates Nationaux et Progressistes (RDNP) réclame la démission de Jovenel Moise mais n’approuve pas  projet d’Alternative du secteur démocratique et populaire.

Le sénateur Youri Latortue membre de l’opposition, lui est contre le renvoi du Parlement comme il a été indiqué dans le document.  Beaucoup d’autres personnalités ont réagi sur le document telles que le professeur Victor Benoit, Camille Chalmers du parti Rasanbleman sosyalis pou yon inisyativ nasyonal tou nèf. Rasin kan pèp la dans une conférence de presse donnée le mardi 25 juin encourage l’alternative de l’opposition tout en se désolidarisant avec le choix de la transition présidentielle qui sera dirigée par un membre de la Cour de cassation.

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