Loi sur les frais scolaires enfin publiée

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La loi sur la régularisation des frais scolaires, votée par les deux branches du parlement, est finalement promulguée par le gouvernement provisoire Privert-Jean-Charles

Yo fè reyinyon yo pale yo ranse

Devan vè chanpay bon diven enpòte

Se la sa reteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee  Manno Chalmay

L’on est unanime à admettre qu’Haïti est le pays des paradoxes. Paradoxe des paradoxes, la loi sur les frais scolaires votée depuis 2009 n’a jamais été promulguée, ni publiée. Les gouvernements successifs de Préval/Bellerive, Martelly/Conille, Martelly/Lamothe, Martelly/Evans Paul,  Privert/Evans Paul ne l’ont pas fait.  Autre paradoxe déconcertant, l’ex-sénateur Kelly Klédor Bastien, n’a pas eu suffisamment de couilles pour défendre cette dite loi dont il porte la paternité, pendant qu’il officiait aux côtés du président Privert. Pourtant il s’était affublé du titre pompeux et creux de conseiller spécial du président provisoire. Quelle misère !

Se pou montre w ki jan ti boujwa reyaksyonè sa a yo pa janm ka konsekan ak tèt yo pou senk kòb. Aussi, il convient de faire remarquer comment Miki le mystificatur, au cours de ces traditionnelles manipulations électorales, prétendait pourtant faire de l’éducation l’un des axes majeurs de sa politique en perpétuelle oralité. N’empêche, pendant tout son quinquennat, cette fameuse loi sur le frais scolaires continuait de moisir au fond de ses tiroirs au parfum de naphtaline. Certes çà fait l’affaire de ces affairistes des boutiques scolaires dont les plans regorgent de stratégies exécrables pour extorquer du pognon à ces pauvres parents qu’ils ne se gênent de saigner à blanc avec le couperet impitoyable des « frais scolaires ».

Estimant le risque beaucoup trop élevé de pratiquer le kidnapping, de braquer les passants ou de marauder autour des maisons en pleine nuit, kase kay moun lannwit, ces directeurs et directrices de boutiques scolaires congréganistes ou privées se sont rabattus sur une forme de zenglendisme plus subtile. Yo louvri yon brikabrak yo relel l lekòl. Gen de bagay direktè ak direktèz lekòl sa a yo tankou pè, mè frè, pastè fè pou yo ka fè lajan yo pi mal pase kidnapè, vòlè ak zenglendo.

Ne disposant pas d’énergie suffisante et de savoir-faire pour définir un curriculum intégré pouvant maximiser la performance de leurs établissements, ils accouchent quotidiennement des astuces inimaginables pou yo ka vin milyonè trapde. Lè w gade byen kalte zak malfèktè sa a yo ap fè pou fè lajan sou manman ak papa pitit, pesonn pa rive fè diferans ant kidnapè ak lòt kalib zenglendo san fwa ni lwa ki anvayi lavil la ak direktè ak direktris lekòl sa a yo nan fason y ap monte frè eskolè yo chak ane pou dechèpiye manman ak papa pitit yo.

Cette loi votée est l’œuvre de l’ancien sénateur Kelly C. Bastien
Cette loi votée est l’œuvre de l’ancien sénateur Kelly C. Bastien

Pourtant, cette loi votée à l’initiative de l’ancien sénateur Kelly C. Bastien si elle était promulguée servirait dans une certaine mesure à soulager le calvaire des parents face à la propension inexorable de ces propriétaires d’écoles congréganistes. Cette dite loi ki t ap fè tout mè, pè, frè, pastè akrèk pou lajan an yo fè tansyon interdit l’augmentation de ‘’frais (scolaires) annuels’’ supérieure à trois mois d’écolage. En outre, les directeurs «d’établissements» scolaires doivent accepter que le paiement de ces frais soit étalé sur toute l’année scolaire.

Men tout sa se bagay ki ekri sou papye. Par ailleurs, les législateurs à travers cette loi, interdisent formellement le paiement de frais de réinscription ainsi que les collations de diplômes pour le préscolaire. Se nan bagay yo rele gradyasyon an mafya sa a yo rele pè, mè, frè, pastè ki rele tèt yo direktè ak direktèz brikabrak yo rele lekòl yo fè bè yo. La loi stipule clairement «L’augmentation des frais scolaires, envisageable chaque 4  ans, ne pourra pas dépasser 10%».

Etant les défenseurs notoires des classes dominantes, les présidents Préval, Martelly et Privert (pendant un certain nombre de temps), n’ont pensé à protéger les parents de la concupiscence ignoble de ces propriétaires de boutiques scolaires combien criminels par pensée, par action,  par conviction et surtout par option. Bien de requêtes adressées depuis 2009, successivement à ces trois chefs d’Etat, n’ont jusqu’à date reçu de satisfaction.

Li pi bon pou prezidan soudevlope sa a yo lè pesonn pa konn li ak ekri. Pesonn pap konn dwa yo pou yo ta ekzije Leta pou l respekte yo. Epi kiyès ki pral fè bòn ak jeran lakay yo. Cette loi, tant que les plus hauts responsables s’obstinent à défendre les intérêts mesquins de la mafia scolaire locale ne sera jamais promulguée. «Je crois fermement que les présidents Préval, Martelly, et Privert ont une grande appréhension des pires anathèmes combinées des églises catholiques protestantes et des directeurs et directrices d’écoles privées». Réflexions justes de Jean Marie Pierre.

L’arme de l’ignorance

Même le premier quidam s’est rendu à l’évidence que les conseillers spéciaux des trois derniers présidents ne vivent que par et pour la corruption à grande échelle comme vient de le révéler le rapport de la Commission d’Ethique et de Corruption. Selon les dénonciations des millions de parents victimes, les plus haut dirigeants du pays auraient reçu des pots-de-vin intéressants des directeurs et des directrices d’écoles congréganistes et privées pour assurer le lobbying auprès de ces « présidents » qui se foutent pas mal de la misère des masses populaires.

Entre escrocs addictés, les responsables des écoles congréganistes et privées qui se sont arrangés pour s’accaparer de plus de 80% des établissements scolaires peuvent bien s’entendent comme des larrons en foire pour escamoter d’une façon subtile les couches les plus vulnérables. Plus de deux cents treize ans déjà d’indépendance, les élites rétrogrades instrumentalisent l’analphabétisme à outrance comme arme de domination des masses populaires. Et, cette stratégie macérée dans le cyanure du cynisme est méticuleusement planifiée dans les hautes sphères sociopolitiques et de cette oligarchie à vocation de revendeuse de produits avariés, de pacotilles ak lòt kalte pèpè.

Cette situation permet de faciliter l’exploitation à outrance de l’ignorance imposée en système. Même l’Unicef, connu pour sa duplicité avérée, a ouvertement admis que l’augmentation démesurée de frais scolaires empêche les enfants les plus pauvres de fréquenter l’école. L’organisation mondiale pour l’enfance qui plaide pour la gratuité totale de l’éducation fondamentale publique a admis que l’abolition des frais de scolarité ne garantit pas en soi l’accès universel à l’éducation, mais c’est une condition nécessaire.

Diverses réactions

Bien avant la publication de cette dite loi, chaque rentrée scolaire voit des parents ruinés juste pour satisfaire les appétences en matières sonnantes de ces avares impénitents. «Les directeurs d’écoles exagèrent et de la façon dont ils augmentent les frais, ils réalisent plus que la rançon d’un kidnapping. A la seule différence ils/elles sont des kidnappeurs prudents qui ne prennent aucun risque et à qui la justice n’ose rien reprocher. Maintenant ils peuvent souffler un peu», s’est félicité Jeanty Filisten, un militant au discours révolutionnaire.

Dans un pays où les directeurs et directrices d’écoles se confondent avec des bandits de grands chemins qui font tout pour s’enrichir, les bénéficiaires de ce laisser-aller ont piqué une crise d’apoplexie, en apprenant contre toute attente la publication de la loi sur les frais scolaires. Certains d’entre eux n’on pu se retenir pou yo montre jan yo move kou kong. «  Etant donné que cette loi nous interdit d’augmenter les frais scolaires que chaque quatre ans nous allons nous arranger pour faire une prévision sur ces quatre années ». Ainsi ne s’est pas gêné de s’exprimé un directeur zenglendo dans le sang et dans l’âme,

Contre toute attente, le gouvernement Privert/Jean-Charles ayant mis fin à leur avalanche de cynisme a enfin décidé de publier et de promulguer la loi sur les frais scolaires. Cette mesure va contribuer à mettre en partie un frein à cette politique discriminatoire, qui consiste à permettre que la fréquentation scolaire soit réservée strictement aux privilégiés du système. Dans une certaine mesure où ces écoles borlettes coûtent de plus en plus cher chaque année, que peuvent espérer les déshérités du sort de ce gouvernement de gens délibérément aveugles, sourds et muets ? Pendant longtemps, ces pauvres parents qui n’arrivaient jamais à joindre les deux bouts, vont-ils pouvoir assurer ces frais qui ne cessent de grimper ? Yon vye ban pè a, mè a frè a pastè a fè depi 20 lane ki te koute l 1000 pyas, chak ane li fè elèv yo peye 1000 pyas pou li. Nan frè eskolè a yo fè w peye tablo, bwòs, lakrè yo, sal kote elèv la chita a se lwe li lwe l menm jan ak yon chanm makrèl w lwe pou w al pase yon moman. Nou fè gwo erè si n panse moun sa a yo se moun yo ye !!!

Selon une circulaire du ministère de l’Education Nationale émis depuis plusieurs années, aucun frais ne doit être réclamé pour le 1er et le 2ème cycle du fondamental, de la 1ère à la 6ème année fondamentale qui sont prises totalement en charge par l’Etat dans le cadre du Programme de scolarisation universelle, « gratuite » et « obligatoire ». Leta toujou nan manti ak tèt li. Lejou lekòl ta gratis tout bon vre nan kisa pè, mè, frè, pastè t ap fè lajan. Yo t ap oblije al kidnape moun menm jan ak lòt kidnapè.

Alors seul un système de gouvernement à option socialiste sera à même de garantir une éducation de qualité et entièrement gratuite pour ses filles et ses fils. Lè sa a se pappadap ou byen pèpè pou pè, mè, frè, pastè ki pran edikasyon an an otaj ta bijo al vann pou yo fè kòb. Men tan pou yon bagay konsa ta rive fèt, pè, mè, frè, pastè akrèk pou lajan ta pito fin kraze payi a nèt. Si w kwè m manti mande prezidan Privè pouki l pat ko janm ka pibliye lwa sou frè eskolè a. Nou t ap resi wè kote pè, mè, frè, pastè pa konn jwe nan zafè lajan. Epoutan chak jou y ap ankouraje yon bann fidèl makak pou yo viv nan mizè pou yo ka al nan paradi aloral blan loksidan pral kreye pou yo a.

 

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