Juste après le mouvement de mobilisation populaire du 20 janvier 2016 empêchant le CEP de Pierre-Louis Opont d’imposer Jovenel Moise comme successeur de son chef de parti du PHTK Michel Martelly, l’Organisation des États américains (OEA) avait joué un rôle important lorsqu’elle est vite accourue à la rescousse du régime en facilitant un rapport de sortie de crise entre le président Michel Martelly et les Présidents des deux chambres permettant ainsi l’arrivée du président du Parlement d’alors Jocelerme Privert à la Présidence du pays le 14 février 2016.
Elu par le Parlement, le mandat de Jocelerme Privert comme il le disait bien souvent avait pour mission de simplement réaliser les élections. Ainsi l’ancien sénateur avait vite monté une Commission de vérification et par la suite l’actuel CEP qui a eu fini par réaliser sa première élection le 20 novembre 2016 quoique contestée et le reste le 29 janvier 2017.
Entretemps à chaque élection, l’OEA débarque ses observateurs. Ainsi pour le 29 janvier la mission d’observation électorale de l’Organisation des États américains (MO-OEA) avait déployé sa dix-septième Mission d’observation électorale (MOE) qui comprenait 77 observateurs qui sont des spécialistes de 21 nationalités sous la direction d’un chef de mission, l’ambassadeur uruguayen, Juan Raúl Ferreira.
Ainsi le lundi 30 janvier, cette commission a présenté son rapport préliminaire du scrutin déclarant entre autre que ses observateurs ont visité 285 centres de vote dans les dix départements du pays. La mission indique dans son rapport que : « Le 29 janvier, Haïti a tenu, pour la première fois en plus de dix ans, un scrutin pour élire 570 conseils d’administration de section communale (CASEC), 568 assemblées de section communale (ASEC), 139 délégués de ville, ainsi que huit sénateurs et un député. La Mission d’Observation Électorale de l’Organisation des États Américains (MOE-OEA) tient à féliciter le Conseil électoral provisoire (CEP) pour l’organisation d’une élection présentant un tel degré de complexité. Cependant, elle déplore que peu de citoyens aient exprimé leur voix, ce qui s’est traduit en une faible participation, particulièrement en région urbaine ».
Pour la mission de l’OEA « les élections du 29 janvier 2017 marquent la fin d’un cycle
électoral entamé en 2015, que l’OEA a accompagné depuis ses débuts en déployant un total de 504 observateurs. Au cours des deux dernières années, plusieurs éléments clés de l’organisation électorale ont été progressivement améliorés, ce qui est notamment attribuable à l’institutionnalisation du CEP et à la prise en charge du processus électoral par les autorités nationales. Aujourd’hui, les Haïtiens, peuvent avoir davantage confiance dans leur système électoral. La Mission invite les acteurs nationaux à poursuivre sur cette lignée et à entreprendre des réformes significatives qui incluraient l’épuration de la liste électorale et la révision du cadre législatif lié aux élections » Et elle tient « à féliciter le CEP pour l’organisation d’une élection présentant un tel degré de complexité »
Le Core group pour sa part n’a pas caché ses satisfactions par la voix de la cheffe civile de la force d’occupation de la Minustah et représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et les autres membres en l’occurrence (les Ambassadeurs du Brésil, du Canada, de l’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Union Européenne et le Représentant spécial de l’Organisation des États Américains). « Oui, en termes d’organisation, je suis très satisfaite des mesures que le CEP a adoptées pour améliorer le processus. En ce qui concerne la sécurité, le travail que nous avons fait conjointement avec la PNH laissait croire qu’on aura un processus du scrutin aujourd’hui en sécurité et je fais appel à tous les participants dans le processus de ne pas utiliser la violence surtout, d’exprimer leur choix démocratique librement et de laisser le droit aux autres d’exprimer les leurs et d’attendre le résultat de ce scrutin dans la tranquillité et dans la sérénité » a-t-elle déclaré le jour même du scrutin, pour annoncer les couleurs.
Le lendemain 30 janvier 2017, dans un communiqué rendu public, le Core Group salue la tenue des élections du 29 janvier visant à pourvoir les sièges législatifs restants et élire les Délégués de ville et les représentants locaux des sections communales. Ils rendent hommage au Conseil électoral provisoire, au Gouvernement haïtien et à la Police nationale d’Haïti pour leur leadership dans la mise en place d’un environnement propice à la réalisation de ces scrutins, déplorant toutefois, les actes sporadiques de violence électorale. Et de plus, il accueille avec satisfaction la mise en place, tant au niveau national et local, d’un cadre permettant une gouvernance démocratique efficace ainsi que le rétablissement de la stabilité institutionnelle, en réponse aux aspirations du peuple haïtien.