L’insouciance de la classe politique!

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L’ennemi principal n’est pas tout à fait ailleurs, il est bien dans notre propre pays. C’est le gouvernement de facto que dirige le Premier ministre Ariel Henry et sa clique qui prônent actuellement, dans tous les domaines de l’appareil d’Etat, une politique authentiquement irresponsable allant à l’encontre des intérêts nationaux.

Il est de la responsabilité de toute équipe gouvernementale de défendre sa population civile mais malheureusement, cela n’a jamais été le cas en Haïti. Les différents gouvernements qui se sont succédé, ont toujours été ceux des patrons, des compradores, des revendeurs laquais du système capitaliste toujours insouciant de la réalité quotidienne des masses populaires.

Le dossier de la construction du canal sur la rivière Massacre en est une preuve palpable d’insouciance absolue des classes dirigeantes haïtiennes. Le soi-disant Secteur privé haïtien n’a pas apporté sa solidarité au mouvement en cours sur la frontière, pourtant, dans sa dernière publication, il exprime son soutien inconditionnel à la résolution du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, approuvant le déploiement d’une force militaire ou policière d’occupation en Haïti.

Le locataire par intérim de la Primature haïtienne n’a pour sa part manifesté aucun souci d’engagement  aux côtés des masses haïtiennes. Il ne l’a pas fait lors de son discours ambigu aux Nations-Unies ni dans la dernière note de presse publiée le lundi 9 octobre 2023 par le Ministère de la Communication.

Pour colporter son bréviaire de politiques de pacotille, l’insignifiant Ariel Henry reste muet, au lieu de prendre une position claire pour défendre son peuple a décidé plutôt de se laver les mains comme Ponce Pilate.  Ce gouvernement n’est-il pas un désastre pour le pays, son seul objectif est de remettre en cause les droits arrachés par la lutte des masses laborieuses depuis plus de deux cents ans ?

Ariel se contente pour éteindre l’incendie mais sans une démarcation politique claire, à embrasser le pays d’un baiser de Juda, à «  féliciter la population pour son calme, sa sérénité et son patriotisme face aux mesures disproportionnées prises par les autorités dominicaines. Il continue à mener des consultations et à prendre des dispositions appropriées dans l’intérêt des Haïtiennes et des Haïtiens. Le gouvernement réaffirme le droit inaliénable des Haïtiens d’utiliser de façon équitable les ressources hydriques binationales »

La classe dirigeante dominicaine se moque de nous, car elle tire nettement profit du désengagement de l’Etat haïtien qui laisse seule, la colère populaire à contrer cette humiliante provocation de Luis Abinader, considérée à raison comme une atteinte à la souveraineté de la Nation et du peuple haïtien.

C’est le peuple qui n’a pas accepté de se soumettre aux ultimatums du Président dominicain mais pas le régime en place. Les réactions populaires sont une manifestation de colère pour dénoncer la classe politique haïtienne insouciante. Le gouvernement fait, en toute connaissance de cause, le choix contraire aux aspirations populaires. Il reste coi sur tout ce qui se passe au niveau de la frontière, même sur les déclarations irritantes, provocantes et arrogantes du Président dominicain.

Ariel n’a pas soufflé mot et n’a jusqu’à présent prononcé le mot « canal » voire apporté son soutien à une telle œuvre si capitale pour l’avenir des travailleurs agricoles haïtiens et des masses paysannes non seulement de la région du Nord-Est mais du pays en général.

Un tel comportement a de quoi choquer profondément, dans la mesure où le canal est le symbole de la dignité haïtienne, le symbole de la renaissance des idéaux de ceux qui nous ont légué en héritage cette terre. C’est un appel non voilé à redémarrer catégoriquement le développement de notre production nationale. Si cela ne fait pas partie du programme de ce gouvernement, alors, l’on ne doit pas lui laisser les mains libres. Il faut qu’il se retire du pouvoir et ce, le plus vite que possible.

La construction du canal devrait être élevée au rang du symbole  de la reconstruction de la Nation comme dans ce slogan prêcher par un jeune sur la frontière « construisons un canal, de sorte que demain nous bâtissions un pays »

Il est évident, c’est un gouvernement d’hypocrites qui ne répond et ne défend nullement les intérêts du peuple haïtien. Un gouvernement qui n’a aucun problème social, politique, économique au maintien de la domination étrangère.

Quelle politique étrangère préconise ce gouvernement qui veut aller jusqu’au bout de la liquidation  du pays ? Quelle est en somme sa mission ?  Jamais le fossé aussi profond n’a été aussi grand entre la population luttant pour sa survie, sa dignité et l’acharnement de ce gouvernement pour aller jusqu’au bout de son œuvre destructrice.

Nous ne pouvons pas laisser le champ libre à Ariel Henry pour qu’il poursuivre sa politique de destruction nationale ! L’insouciance concernant les causes populaires, c’est ce qui domine toute la classe politique. Ce n’est sans doute pas sans raison, si même dans les critiques de la soi-disant opposition, qui ne peuvent tromper plus vraiment grand-monde, on n’entend pas un seul reproche sur le gouvernement pour son mépris du canal.

L’attitude de l’opposition et du pouvoir ne fait que détruire le pays. Nous ne pouvons pas les laisser continuer à mener la politique insouciante dictée par les intérêts des puissances impérialistes. Les laisser ainsi faire dans leur extrême insouciance, c’est chanter les funérailles de la Nation haïtienne.

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