Le jeudi 13 février 2025, l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), communément appelé « hôpital général », principal établissement hospitalier public de la capitale, Port-au-Prince, a été victime d’un incendie criminel sans doute planifié. Ce n’est pas un accident qui s’est produit à l’hôpital, selon la rumeur publique, ce serait l’œuvre des gangs. En Haïti aujourd’hui, il n’y a aucune enquête possible sur quoi que ce soit qui se produit. Le pire, des gens sont toujours là pour dire, sans aucune preuve ou documents valables, qui est le principal responsable de l’acte.
N’est-il pas évident de rappeler que cet incident malheureux s’est produit près de 2 mois après l’assassinat de journalistes, policiers dans le cadre de la réouverture de l’hôpital fermé depuis février 2024. C’était le 24 décembre 2024, quand le nouveau Ministre de la Santé Publique, le Dr Duckenson Lorthé Bléma avait souhaité ouvrir l’hôpital comme il l’a fait à la Maternité Isaïe Jeanty à Chancerelles. Cette tragique attaque avait coûté la vie à deux journalistes, Markenzy Nathou et Jimmy Jean, un policier, Daniel Renaud et plusieurs blessés.
Toujours selon les rumeurs, c’est l’armée du gang Viv Ansanm qui aurait empêché cette ré-ouverture parce que l’Etat ne s’était pas bien entendu avec elle. Mais jusqu’à présent, ce ne sont que des paroles creuses sans aucun fondement. Le pays est à la merci des rumeurs, Jusqu’à nos jours aucun rapport ou enquête policière fiable n’a été faite pour expliquer en détails ce qui était vraiment arrivé. C’est la preuve palpable que le pays n’est pas dirigé et personne n’est responsable de rien. Et ce qui revient également à dire que personne n’est coupable de rien !
Il y a une autre version qui a semé la confusion totale. Des gens expliquent que les raisons cachées derrière l’événement du 24 décembre relèvent d’une lutte entre différents secteurs de la classe politique pour savoir qui dirigerait l’hôpital. Et selon cette même rumeur, c’est ce qui aurait provoqué l’incident grave et criminel.
Dans ce contexte, le ministre Lorthé Bléma a également perdu son emploi. Il a été remplacé par le Dr Bertrand Sinal, ancien membre de Fanmi Lavalas. Une chose est à noter, de toutes ces rumeurs, il n’est pas facile de détecter le vrai du faux. Bien souvent ce sont les forces mensongères qui remportent la palme. Voilà comment fonctionne un pays, que devons nous attendre de positif ?
La question que se demande plus d’un, s’il y a plusieurs attaques ces derniers temps contre l’hôpital, qui est devenu une quelconque cible, mais pourquoi n’est-il pas surveillé 24 heures sur 24 comme certaines entreprises bourgeoises sur la route de l’aéroport où la police avec de gros camions blindés les sécurise, les protège jour et nuit ?
Est-ce parce que l’hôpital n’est pas vraiment important pour l’État haïtien au point où il l’abandonne en parents pauvres. Les services ne sont pas adéquats, ce sont des immondices qui occupent la majeure partie du centre hospitalier. Outre ces attaques criminelles, il faut quand même souligner que l’État haïtien n’a jamais investi un sou pour que l’hôpital desserve la population, surtout les travailleurs, les malheureux pauvres qui n’ont pas les moyens financiers pour se faire soigner dans les hôpitaux bourgeois. La qualité des soins est à désirer car, il n’y a même pas moyen pour panser un patient. Il faut que le patient soit en mesure de se procurer lui-même certains matériels afin qu’il puisse être soigné.
Il n’y a pas eu de réaction sérieuse de la part des autorités de l’État qui, elles-mêmes, lorsqu’elles sont en difficulté, ne se rendent guère à cet endroit, mais se font rapidement transférer par hélicoptère en République dominicaine, à Cuba ou en Floride.
C’est le nom de l’hôpital qui est resté, mais il n’y a plus de véritable service comme dans les temps passés. Ce n’est plus un lieu de soins, l’établissement est vide sans aucun patient, il servait plutôt de cachettes pour certains groupes armés dont les tirs nourris se faisaient entendre à longueur de journée ou la nuit.
Le directeur exécutif de l’hôpital, le docteur Prince Pierre Sonson a pour sa part déclaré suite à cette nouvelle attaque révoltante: « Même dans les pays en guerre, les institutions sanitaires et les médecins sont respectés. C’est avec dégoût et déception que nous constatons la situation dans laquelle se trouve le pays »
Pour d’autres, c’est un fait divers, puisque ce même jeudi 13 février 2025, le Ministre de la Santé Publique et de la Population, le Dr Bertrand Sinal, procédait à l’installation de la doctoresse Cassandre Milord Michel comme nouvelle directrice de la Direction de la Santé Familiale (DSF).
