Lettre d’un économiste, ancien employé de la Banque Mondiale au Président Maduro !

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Peter Koenig

Par Peter Koenig

 

Cher Président Maduro,

Vous avez le soutien écrasant des peuples du monde !

 

Le 25 août, le président Trump a signé un ordre exécutif qui a frappé le Venezuela avec les sanctions économiques les plus larges de l’histoire. Pratiquement, elles paralysent le Venezuela, menacent de le plonger dans le fil. C’est un coup économique de la pire espèce. C’est une guerre financière directe. Pour toutes ces nations occidentales pour lesquelles de telles sanctions unilatérales du régime de Washington dirigé par des sionistes sont devenues la nouvelle norme, c’est l’une des agressions criminelles les plus rudes qu’une nation puisse imposer à une autre nation.

Certainement, cet acte est une énorme trahison du droit international. C’est un crime de guerre puisqu’il met en danger et menace la vie du peuple vénézuélien. De plus, Donald Trump menace impunément le Venezuela d’une invasion militaire états-unienne ouverte. « Ouverte » – parce que les services militaires et les services secrets, c’est à dire le personnel de la CIA et ses représentants entraînés, financés et armés ont déjà fomenté pendant des années le mal-être et la mort dans les rues de Caracas et dans d’autres parties du pays.

Pour justifier ces mesures, la Maison Blanche dit qu’ils : « calibrent soigneusement pour refuser à la dictature de Maduro une source importante de financement pour maintenir son Gouvernement illégitime. » La déclaration suivante du Secrétaire au Trésor Steven Mnuchin explique parfaitement que ces sanctions sont destinées à « étouffer le Venezuela jusqu’à ce qu’il se soumette. » « On fera des exceptions pour une période de 30 jours et pour certaines transactions entre les Etats-Unis et le Venezuela comprenant les exportations de pétrole et les importations de Citgo, la filiale états-unienne de PDVSA, ainsi que pour le financement des efforts humanitaires. »

Monsieur Mnuchin, un ex associé de Goldman Sachs peut-il être aussi humain ? Toute la suite militaire de Trump peut-elle être aussi humaine ? Quelle humanité reste-t-il à ces gens ? Trois généraux prennent les décisions, sous la présidence de Trump. Faut-il d’autres preuves pour que le monde voie que Washington est dirigé par le Pentagone – c’est un pur état policier et militaire dont 95% de la population ont été dépouillées de ses droits civiques et de ses droits de l’homme – par des versions successives et chaque fois pires du Patriot Act et de ses Lois connexes ? La pire époque de l’humanité.

Le venin et le mal qui résident dans notre société ne cesseront jamais de me surprendre. Comment en arrivons-nous là ? Le commencement remonte à quelques 5 000 ans ; mais c’est une autre histoire. Nous vivons maintenant et nous devons éradiquer cette société égocentrique, assoiffée de sang et pathologiquement avare, cette économie de la cupidité, MAINTENANT – ce qui signifie maintenant pour sauver autant de vies que possible.

La raison déclarée de Trump pour attaquer le Venezuela avec des sanctions – évidemment, un mensonge comme tout ce qui vient de Washington – est la récente élection par le peuple d’une Assemblée Nationale Constituante – ANC – L’Assemblée Nationale Constituante est la forme la plus haute de la démocratie : une Assemblée élue par le peuple. L’opposition qui a violemment boycotté l’élection du 30 juillet 2017 n’a à présent aucun siège à l’ANC. Evidemment, non. Elle n’a pas présenté de candidats.

Selon Jimmy Carter, ex-président des Etats-Unis et chef de l’Institut Carter qui contrôle les élections internationales, et Noam Chomsky, professeur de linguistique au MIT célèbre professeur de géopolitique, le Venezuela a la démocratie la plus complète des Amériques et sans doute du monde. Evidemment, cela ne plaît pas au dictateur-assassin en chef du monde, les Etats-Unis d’Amérique.

Le plus grand tyran du monde demande des sanctions atroces « asphyxiantes » contre un pays souverain, pétrolier et riche en gaz dans « l’arrière-cour de Washington » sous prétexte qu’il est passé de la démocratie à la dictature que la tyrannie du Nord ne peut tolérer mais dans un geste de générosité, il accorde au Venezuela le soulagement temporaire « humanitaire. » quelle farce !

Le Gouvernement de Trump, ou de n’importe lequel de ses prédécesseurs se fiche complètement de la démocratie et des droits de l’homme dans n’importe quel pays qu’il veut dominer. Par contre, ce qu’ils veulent, c’est installer le chaos pour pouvoir exploiter les ressources naturelles du pays et c’est ce qu’ils font constamment. Dans le cas du Venezuela, le pays le plus riche du monde en réserves d’hydrocarbures, le but est de reprendre les richesses et de revenir à la situation précédant l’arrivée au pouvoir du Président Chávez en 1998, sous le ferme contrôle des géants pétroliers états-uniens.

 

Le Venezuela ne le tolèrera jamais.

Curieusement, il semble qu’on a dit à Trump d’adopter une nouvelle doctrine des « butins de guerre ». Sa déclaration récente sur l’augmentation des troupes en Afghanistan sans limite de temps a clairement à voir avec les richesses minérales de ce pays d’Asie Centrale : le cuivre, le cobalt, le fer, la baryte, le soufre, le lithium, le plomb, l’argent, le zinc et le niobium. 1,4 millions de tonnes métriques de terres rares (REE). La Force Internationale d’Aide à la Sécurité (ISAF) estime que les ressources totales en terres afghanes dépassent 1 billion de dollars. Peu importe que les Etats-Unis aient déjà dépensé entre 1 et 2 billion pendant les 16 années de guerre illégale en Afghanistan, qui ont provoqué des assassinats massifs, des dizaines de milliers de morts.

Dans le cas de la Corée du Nord, c’est le minerai de fer que veulent les Etats-Unis avec, en plus, l’accès stratégique à la Chine et à la Russie. En Syrie, c’est l’infâme pipeline du Qatar qui permettra aux pétro-géants occidentaux d’envoyer des billions de pétrole et de gaz en Europe au détriment des contrats de gaz signés avec la Russie. Bashar al Assad a condamné l’oléoduc depuis que la CIA s’en est approchée en 2008 comme son père au début des années 2000. Ce refus a scellé le destin de la Syrie. Au Venezuela, le vol prévu est évidemment, celui du pétrole et du gaz.

Peu importe que Trump se contredise lui-même superbement. Ses promesses électorales fermes et insistantes – de ne pas interférer dans des pays éloignés, de ne pas créer de « démocraties » de style états-unien, « à l’avenir, les Etats-Unis respecteront la façon de vivre des autres pays,» « nous n’utiliserons plus nos forces en terres étrangères – ces jours-là sont terminées. »

Merveilleux. Il le dit peut-être sincèrement. Comme il a peut-être réellement voulu faire la paix avec la Russie. C’est probablement la raison pour laquelle il a été élu. Mais Trump serait-il assez naïf pour ne pas savoir que le complexe militaire et industriel ne veut pas – A BESOIN de la guerre ? Ce groupe diabolique veut les ressources naturelles pour ses guerres éternelles.

La plupart des gens veulent la paix et non la guerre. Ils veulent respecter la démocratie souveraine du Venezuela, ne pas s’y immiscer. Ce sont leurs dirigeants, des marionnettes fascistes (sic-sic) et ceux qui composent les organisations régionales latino-américaines qui se sentent obligés de se soumettre aux exigences de l’empereur nu.

L’industrie d’extraction, les hydrocarbures, les minéraux sont montés en flèche depuis l’ascension du néolibéralisme dans les années 80 comme jamais auparavant dans l’histoire moderne. Les raisons en sont les guerres et les conflits. On estime qu’aujourd’hui, presque les deux tiers du pillage des industries d’extraction mondiales – une calamité indescriptible pour la santé humaine, les communautés locales et le milieu ambiant – sont destinés au complexe militaire et industriel international et à son précurseur : les Etats-Unis d’Amérique.

Les nouvelles sanctions contre le Venezuela sont devenues le point commun de tous les vassaux qui, pour une obscure raison lèchent les bottes du Président Trump. Donald Trump, le mégalo-psychopathe est une véritable caricature de l’électorat états-unien. L’opinion et les politiques de Trump dansent dans le vent comme seul un maître immature peut s’en payer le luxe. Par conséquent, le monde est toujours dans l’erreur et sur la pointe des pieds, jamais certain du moment où la prochaine bombe tombera.

Cher Monsieur Maduro, cet acte de guerre ne peut être commis que par les Etats-Unis d’Amérique parce qu’ils contrôlent notre système monétaire basé sue le dollar occidental, totalement frauduleux, géré par le privé, basé que l’usure et les buts lucratifs de la FED et des banquiers de Wall Street. Point. Le monde occidental continue à être son esclave bien que sur une échelle de plus en plus faible mais il ne s’est pas encore libéré. L’Orient, la Russie, la Chine et toute l’Organisation de Coopération de Shanghai (SCO) se sont rapidement détachés de l’hégémonie du dollar.

Le Venezuela, à mon humble avis, doit faire de même aussi rapidement que possible. Il n’y a pas de temps pour réfléchir : se séparer du dollar, peu importe quelles pertes monétaires et quelles pertes d’actifs cela peut impliquer, d’une façon ou d’une autre, elles auront lieu. Le chien enragé de Washington ne va jamais lâcher, il mordra jusqu’au bout et jamais ne rendra les actifs confisqués. Il l’a démontré plus d’une fois dans le monde entier, il suffit de regarder l’Iran.

Le Venezuela voudrait peut-être réduire ses pertes et repartir à zéro en se liant étroitement aux économies de la Russie et de la Chine comme il l’a déjà fait mais il a peut-être besoin de passer par une base plus rigoureuse et radicale. Plus d’offres en dollars. Arrêter toutes les manipulations en dollars/bolivars depuis Miami. Le dollar doit devenir une monnaie interdite au peuple du Venezuela, strictement contrôlé par la loi, pouvant seulement être utilisée par les autorités du Gouvernement. C’est encore la situation à Cuba et Cuba a survécu 60 ans. L’euro aussi. L’euro est dans la même alliance que le dollar. On l’a créé comme le fils adoptif de la monnaie dollar – amen – sans aucun soutien.

Les nouvelles transactions seraient seulement faites en monnaies locales et/ou dans les monnaies de la Russie et de la Chine, à travers les bureaux respectifs de la Banque Centrale et les paiements internationaux seraient faits en dehors de la FED, de Wall Street, de la BIS (Bank for International Settlement) du SWIFT, par exemple à travers le système de Paiements Internationaux de la Chine (CIPS). La Russie est sur le point de lancer un système similaire, détaché des modes de transactions financières dominés par l’Occident comme le SWIFT. Une fois que le nouveau système de virement bancaire de la Russie sera en vigueur, avec le CIPS chinois, le monopole occidental des paiements internationaux – et les sanctions – seront complètement perturbés. Le commerce international redémarrera pour fonctionner hors de l’hégémonie du dollar. Les économies de la Chine et de la Russie sont totalement soutenues par l’or.

Sous ces sanctions financières larges et massives imposées au Venezuela grâce au système monétaire occidental, le Venezuela a été tout simplement exclu de toute transaction financière internationale. Il y a un blocus bancaire total contre l’entreprise nationale vénézuélienne de pétrole et de gaz PDVSA-Petróleos de Venezuela SA, qui lui rend impossibles les transactions directes d’hydrocarbures.

C’est un étranglement de l’économie vénézuélienne – une recette pour affamer un pays et sa population, pour le soumettre, l’affaiblir pour le conquérir – pour piller ses ressources. Le Venezuela ne permettra JAMAIS que cela arrive. Citgo, filiale de PDVSA aux Etats-Unis ne peut déjà plus verser de dividendes au Venezuela, un autre coup porté aux revenus en devises du Venezuela. Il y a une menace tacite : les bénéfices de Citgo aux Etats-Unis peuvent être confisqués. Existe-t-il une plus haute trahison du droit international ?

Le Venezuela n’a jamais fait de mal à une autre nation. Au contraire. Le Venezuela a soutenu d’autres pays en les aidant avec des crédits et des prêts à bas taux, avec des hydrocarbures à des prix préférentiels quand le « marché » abusait avec des prix artificiellement élevés ; c’est à dire 120$ le baril et plus pour saigner les pays en voie de développement. Aujourd’hui, le brut a baissé à 47 $ le baril, moins de la moitié de son prix d’il y a 2 ans. Les mêmes spéculateurs sont derrière cette baisse drastique, une autre manipulation délibérée et mal intentionnée. Oui, par les vassaux saoudiens,  mais encore plus par Wall Street et son chef exécutif mafieux – Goldman Sachs – pour léser le Venezuela, l’Iran et la Russie, en particulier.

Ça, cher Monsieur Maduro, c’est un coup d’Etat économique. C’est une guerre financière directe. C’est criminel, illégal et passible d’une condamnation comme crime de guerre, s’il existait une cour internationale dans le monde qui n’ait pas été « prostituée » par les Etats-Unis et ses manipulateurs de l’Obscur Etat Sioniste. Le blocus des transactions bancaires avec le Venezuela, de la dette et des « virements » pour des créanciers/ débiteurs est un délit. Bloquer les ventes d’hydrocarbures à l’étranger de l’entreprise pétrolière vénézuélienne est un crime.

Rosneft de Russie a acheté une participation de 6 000 millions de $ dans PDVSA et une participation de 49,9% dans sa filiale CITGO qui a son siège aux Etats-Unis. Cela correspond à environ 13% de la production totale du Venezuela. Presque tout le contingent est revendu essentiellement en Amérique Latine par la Russie aux clients du Venezuela malgré les « sanctions » des Etats-Unis.

Le Venezuela pourrait envisager la possibilité de négocier des accords de concession ou de vente directe de plus grandes parties de PDVSA à Rosneft ou à d’autres géants pétroliers russes et chinois pour qu’elles soient rachetées une fois la crise finie. La Suède a fait de tels arrangements en nationalisant le secteur des banques pour surmonter sa crise bancaire dans les années 1990, une alternative élégante aux plans de sauvetage. Cela a fonctionné. Les banques ont été reprivatisées ensuite. La Russie pourrait vendre l’essence vénézuélienne dans le monde entier pour honorer les contrats avec les clients vénézuéliens. Sans attendre aucune sanction de la Maison Blanche. Qui pourrait être sanctionné si les transactions sont faites hors de l’économie du dollar ?

Malgré la menace de Trump d’une intervention militaire directe au Venezuela, il y a aussi une forte possibilité de blocus naval des ports du Venezuela. Cependant, actuellement, les Etats-Unis ne sont pas les seuls maîtres de l’univers. La Russie et la Chine peuvent être invitées à former un contre-blocus et même à envoyer des troupes au Venezuela.

L’intervention de la Russie en Syrie à la demande du Président Bashar Al-Assad a fait des merveilles. En fait, elle a libéré la Syrie du siège de l’OTAN, des Etats-Unis, de la France, du Royaume Uni, de l’Allemagne. Toutes les nations criminelles dansant au rythme de l’empereur moribond. La récente marche des forces aériennes de la Russie sur l’Océan Pacifique, la Mer du Japon, la Mer Jaune et la Mer de Chine Orientale, avec des bombardiers nucléaires Tupolev-95MS au milieu des manœuvres militaires massives et provocatrices des Etats-Unis sur les côtes proches de la péninsule coréenne a amené le Japon et la Corée du Sud à percuter les flots pour escorter les Tupolevs de la Russie. La manifestation russe a suscité le respect de façon impressionnante. Pourquoi ne serait-ce pas un élément de dissuasion pour un blocus de la marine états-unienne ? Ou renoncer à la menace de Trump d’une intervention militaire directe?

 

*Peter Koenig est économiste et analyste géopolitique. Il a aussi travaillé à la Banque Mondiale et longuement dans le monde entier dans les domaines de l’environnement et des ressources en eau. Il donne des cours dans des universités aux Etats-Unis, en Europe et en Amérique du Sud. Il écrit régulièrement pour Global Research, ICH, RT, Spoutnik, PressTV, 4tos medios (China), TeleSUR, le blog del Viñedo del Saker et d’autres sites internet. Il est l’auteur d’Implosion – Un thriller économique sur la guerre, la destruction de l’environnement et la cupidité corporative – une fiction basée sur des faits réels et sur 30 ans d’expérience à la Banque Mondiale dans le monde entier. Il est aussi co-auteur de The World Order and Revolution! – Ensayos de la Resistencia.

 

Traduction Françoise Lopez

Bolivar Infos 4 Septembre 2017

 

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