Qui n’est pas indigné du sort de la population haïtienne victime de la décomposition d’un pays aux institutions si faibles pour ne pas dire inexistantes ? Les tueries, les crimes individuels, les représailles délirantes, les pillages, les enlèvements démontrent l’existence d’une politique délibérée de destruction massive. Sous la fureur des gangs, la torture est une pratique généralisée. Elle n’épargne ni les vieillards, ni les femmes, ni les enfants et a entrainé le déplacement d’un nombre incalculable de la population.
Quand ce n’est pas Martissant ou Johnson André dit « Izo » qui fait la pluie et le beau temps au Village de Dieu, c’est le caïd Renel Destina alias « Tilapli » qui entend lui-même décimer les résidents de Carrefour-Feuilles. Comment oublier les délires et les crimes de Vitel’homme Innocent à Pernier, Tercelle et l’organisation meurtrière 400 Mawozo de Joseph Wilson (Lanmò Sanjou) qui ne cesse de tourmenter les parages de Tabarre et de Croix des Bouquets.
Le désastre est particulièrement perceptible partout. Un pays défiguré, déchiré par le crime organisé, facilité par la corruption au sein de l’appareil d’Etat. Le Premier ministre de facto, Ariel Henry, doit assurer l’entière responsabilité de cette situation lamentable. D’ailleurs, en ne faisant rien pour essayer d’améliorer les choses, c’est comme si le gouvernement avait des intentions génocidaires caractérisées. Sous le diktat des puissances impérialistes, il donne l’impression de vouloir laisser les choses s’empirer pendant que se disloque le pays. Peut-il en être autrement, quand face à la terreur des gangs, aucun gage de sécurité n’est donné et que le pays se transforme en un champ de ruines?
Cette tragédie sanglante a causé la destruction de villages entiers, détruit des habitations, appauvri encore davantage certaines régions déjà très pauvres, notamment, l’Artibonite. Tout cela se fait dans l’indifférence totale des autorités qui, par leur mépris vis-à-vis de la population, se retournent la tête.
Pourtant, la pire des atrocités était à venir : celle qui finit par être le symbole de la complicité de l’Etat haïtien, quand une manifestation populaire a été massacrée de sang-froid par les forces criminelles à Canaan. Il n’y a qu’un seul mot pour décrire ce tableau épouvantablement triste et révoltant : la barbarie. L’indignation des travailleurs et de nombreux citoyens face au sort de la population et d’un pays plongé dans cette sorte de barbarie d’Etat est parfaitement légitime.
Pour cacher leurs irresponsabilités, les autorités accusent les victimes du fait d’aller affronter les criminels.
Les indignations manifestées par les instances gouvernementales et de l’appareil d’Etat réactionnaire relèvent, en réalité, de « larmes de crocodile ». Pourquoi tant de palabres et d’élucubrations et si peu d’action face à un tel massacre? Evidemment, partout où la loi du plus fort règne, non seulement l’ignorance et la brutalité s’exercent, mais aussi les instincts priment sur la raison.
C’est dans ce contexte, que le sinistre Jean Victor Généus, Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes a annoncé la fermeture de l’Église Bethesta ainsi que la suspension temporaire de sa licence de fonctionnement, tout en manipulant certaines familles des victimes à poursuivre le Pasteur Marco Izidor pour un quelconque dédommagement.
On ne s’étonne pas du manque de scrupules du régime maffieux de faire porter au pasteur la responsabilité du drame de Canaan, alors que les malfrats ont été épargnés de toute critique. On punit ceux qui ont osé braver le danger. On ferme l’église sans doute pour donner raison aux gangs, de sorte qu’ils contrôlent et occupent plus de territoires et terrorisent davantage la population. Car, tous les moyens sont bons pour se maintenir au pouvoir.
Ces appellations sont évidemment suspicieuses et participent sans l’ombre d’un doute à une campagne dont l’objectif est la justification des actes de terroristes. La logique se perpétue, plus les gangs chassent la population, plus il y a des tués et des blessés ; ce régime d’alliance PHTK-SDP-Fusion et autres espère rester au pouvoir toujours avec leur slogan « Il ne peut y avoir d’élections dans l’insécurité »
Cela montre que le gouvernement et son bras armé la police nationale n’a aucune volonté de lutter contre le banditisme et surtout l’entreprise de kidnapping. A force de mentir pour se racheter, la police nationale elle-même sombre dans le déshonneur et le ridicule. Il n’est pas sans importance de toujours rappeler que ces gangs criminels ont été créés, selon Vitel’homme Innocent, par le Secteur Démocratique Populaire, allié du régime en place, pour combattre le Président d’alors : Jovenel Moise.
Les choses sont pourtant claires, qu’on le veuille on non, seul le peuple haïtien peut s’en charger d’en finir avec ce fléau que les puissances impérialistes établissent pour garantir leur survie et leurs politiques de domination et de pillage de nos ressources nationales. Voilà pourquoi elles empêchent toutes formes de recours populaires contre ces criminels, ces monstres sanguinaires. Les vrais coupables et responsables du massacre de Canaan ne sont pas aux bancs des accusés. Hypocrites !
Jamais les larmes de crocodile ne masqueront la réalité !