L’envers du décor

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Il est tout à fait évident que le pétrole attire certains pays dans  les rivalités et les convoitises des forces impérialistes. Ainsi depuis l’avènement de la révolution bolivarienne au Venezuela, les données ont justement changé puisque grâce à Hugo Chavez, le pétrole vénézuélien devient au service des aspirations nationales vénézuéliennes et de la cause internationaliste des peuples en lutte et Haïti est l’un des pays qui a totalement bénéficié de cette manne pétrolière, grâce au programme de la Petro Caribe.

Malheureusement, depuis l’occupation de la Minustah, ce sont des fossoyeurs, des personnages téléguidés parfois même imposés par les forces impériales attachés aux intérêts néocoloniaux qui sont au pouvoir dans notre pays, aux desseins néfastes et cyniques d’appliquer les projets américains pour Haïti. La solidarité Vénézuélienne même quand elle a été mal gérée pour ne pas dire trahie a fini par soulever de la discorde, de la confusion. Toutefois, elle engage Haïti à ne pas trahir le gouvernement progressiste de Nicolas Maduro.

Au-delà de tout ça, y a-t-il une quelconque différence entre l’administration de Moise/Lafontant  et celle de Martelly/Lamothe ou Martelly/Paul ; la première étant une continuité de la seconde ? Pour l’une ou l’autre les Etats-Unis n’avaient jamais raté l’occasion de montrer leur grande admiration pour le travail bien accompli de ces deux administrations? Assurément, aucune différence fondamentale ;  mais cela n’empêche que les Etats-Unis et leurs satellites économiques comme le  Fond Monétaire International et autres instances tardent encore à être en lune de miel avec leur nouveau poulain. Les choses ont pris soudainement une signification et un tour nouveaux depuis leur échec à l’OEA et à l’ONU dans le dossier de déstabilisation de la Révolution Bolivarienne du Venezuela envers laquelle une administration haïtienne pour une fois, fait preuve d’honneur de fierté et n’accusant pas de gage de fidélité à l’impérialisme.

Cependant, il nous faut situer tout cela dans le contexte de la lutte hégémonique à l’échelle mondiale que les forces impériales mènent pour maitriser les richesses des autres et les moyens de les exploiter.

Alors que l’empire a  le soutien absolu du Mexique, du Pérou, du Chili, de l’Argentine, du Brésil, de la Colombie etc, sans aucun doute,  il parviendra à convaincre l’Union Européenne pour l’aider à durcir ses positions contre le Venezuela. Il s’étonne et n’admet pas que le « cadavre » Haïti se met à faire le contrepoids et lui, soit un obstacle, en refusant catégoriquement de se plier à leurs diktats  et aux exigences stratégiques et économiques de l’Occident. En d’autres termes, cette position de rébellion d’Haïti doit être punie autant qu’elle le mérite. Désormais, l’administration Moise/Lafontant  n’est plus en odeur de sainteté. La confiance placée en elle a diminué; mais comme c’est leur enfant de chienne et comme il ne possède aucune légitimité populaire, ils ne le déstabiliseront pas mais ne  manqueront pas non plus de lui rendre la réciprocité et de lui faire payer la note.

Comme l’exprime bien la directrice de la Banque Mondiale en Haïti Marie Barton Doc « Jusqu’ici, nous n’avons pas eu la chance de discuter de beaucoup de choses avec la nouvelle administration. J’espère qu’à l’avenir elle va exprimer sa vision pour les différents secteurs. Pour moi, elle n’est pas encore claire sur ce qu’elle veut réaliser dans les prochains quatre, cinq ans » pour ajouter ensuite « J’ai entendu la vision du chef de l’État en ce qui concerne l’électricité, en ce qui concerne les routes. Mais, il y a une question de financement et une stratégie pour y aller. Et sur cette partie, je n’ai pas encore entendu quelque chose d’élaboré qui soit assez clair pour moi »

Ces propos de Barton Doc, on n’a qu’à les comparer à ceux antérieurement du réactionnaire parlementaire américain Marco Rubio au Miami Herald le mois de mars dernier : « Le président Moïse va devoir décider rapidement,  s’il veut se tenir aux côtés des pires tyrans de l’hémisphère occidental, ou s’il veut se tenir du côté des droits de l’homme et de la démocratie. Il est en train d’hypothéquer sérieusement l’aide américaine à l’endroit de son pays, et s’il ne modifie pas son approche en matière de politique étrangère, il se retrouvera bientôt avec moins d’amis en Floride et à Washington »

C’est dans ce contexte qu’il nous faut comprendre l’éditorial du quotidien le Nouvelliste titré : « Sans carotte ni bâton, la communauté internationale n’a que ses inquiétudes » rapportant les propos   d’un diplomate étranger et qui en disent long : « Votre président n’a pas encore commis de grosses fautes ; mais il ne nous rassure pas non plus »

N’est-ce pas justement l’envers du décor. ? Après avoir tout mis en œuvre, l’impérialisme américain sera-t-il dans l’obligation de réajuster son attitude et ce climat d’inquiétudes dégradant pourra t-il provoquer de redoutables retours de flammes ? Tout est possible puisque « Les Etats-Unis  n’ont jamais eu d’amis. Ils n’ont que des intérêts à défendre. »

 

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