Le non-pouvoir des ti-grangou: Le ventre et le bas-ventre comme boussoles politiques

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L’apparition de dirigeants révolutionnaires issus de la masse des opprimés (comme justement Jimmy Cherizier) menace le Pouvoir de la petite-bourgeoisie marxiste ou soi-disant “marxiste” en Haïti.

J’ai noté, parmi les « caméléons politiques Haïtiens » devant aller à la prochaine réunion de la CARICOM, dans le cadre des Grandes Manœuvres Impériales destinées à étouffer le Mouvement Bwakale (si possible dans le sang, il ne faut pas l’oublier…) la présence de ma nièce Mme Vélina Elysée Charlier.

Que la petite-fille de Ghislaine et Etienne Charlier, communistes de la IIIe Internationale, qui toute leur vie ont sacrifié honneurs, richesse, réputation, et se sont contentés de la pauvreté matérielle pour lutter contre toutes les oppressions, toutes les exploitations, pour que le jour se lève enfin pour tous les peuples du Monde, et spécialement le nôtre, que ma nièce se retrouve parmi cette ignoble valetaille que traiter de vauriens serait leur faire compliment – nul besoin de vous dire, amis lecteurs, comment je me sens…

Vélina était ma nièce préférée.

Des choses qui arrivent, dit-on en Gaule dans ce genre de cas. Et l’on ajoute: Faut faire avec!

Je ferai avec, il faut bien. Mais j’aurais préféré crever…

Mais arrêtons de nous attendrir sur cette petite tragédie familiale sans importance.

La petite-bourgeoisie, quelle que soit sa couleur ou sa nation, est prise en sandwich entre le peuple et la classe dominante, bourgeoisie, féodalité, ou oligarchie.

Un imbécile heureux qui se prétend marxiste, produit pur sucre de la petite-bourgeoisie port-au-princienne, s’est avisé, il y a quelques jours, de me traiter de “dégénéré”, parce que je lui avais enjoint de cesser de me communiquer certains textes de “marxistes” académiques, dont je sais par expérience que le seul souci est leur(s) doctorat(s) et leur carrière académique, et sans doute, pour certains et dans le long terme, un poste quelconque de sinistre (excusez, Ministre) une fois revenus reposer leurs vieux (ou pas si vieux) os au pays. Ne riez pas: ce fut le cas, par exemple, de Lebert Jean-Pierre, bombardé Sinistre sur la foi de son Doctorat décroché en France. Et étudiant brillant, de surcroit, parait-il. Ministre, il fut moins brillant, et passablement plus voleur, merci pour lui!

Et ce n’est pas le seul exemple: Hervé Boyer, lui aussi Docteur made in France, et aussi communiste à Paris, se retrouva, une fois rapatrié, et du haut de son Doctorat, Sinistre (pardonnez-moi, cela devient une manie!) des Finances de l’Illustrissime Papa Doc, que certains actionneurs et actionneuses de ma connaissance avaient rebaptisé Caca Doc. Ecrire cela sur les murs, nuitamment et ti pislinement, valut à ceux qui se firent attraper le Fort Dimanche et ses suites habituelles – et fatales. Honneur-Respect pour ces Héros: ils firent ce que bien d’autres avaient trop peur pour faire. Et ils (et elles!) n’avaient pas vingt ans! C’est dur de mourir sans avoir vécu…

J’oubliais de préciser que ledit Herve, à l’Economie et aux Finances, ne foutut rien, sinon quelques économies bien ficelées qui le mirent à l’abri du besoin, lui et sa famille, jusqu’à la cinquième génération, nonobstant dechoukaj ou bwakale. Que voulez-vous? On sauve sa patate comme on peut! Quant à la mère de 8 enfants sans papa qui crève la faim à coté du château, on passe sur elle en se bouchant le nez! Et si elle est encore anfòm, on lui fait ce-que-vous-savez deux ou trois fois, la chair est faible vous savez, on lui en colle un ou une neuvième, et on vole gaguère, ni vu ni connu je t’embrouille! Schweinerei, diraient les Boches: cochonceté…

Pour revenir à cet élément dégénérateur, une fois arrivé au Pays de l’Opportunité, Monsieur se tua au travail, et ainsi conquit maison privée et automobile, en plus de donner à ses deux fils une excellente, mais fort bourgeoise, éducation. C’était son droit le plus entier. Mais marxiste fondamentaliste, sans avoir lu trois pages de Marx, il se permit, parce que je soutiens Jimmy Cherizier, de qualifier mon attitude de “déchéance”. Empruntant un mot à Napoléon Quatre (alias général de division à titre provisoire Charles de Gaule) je lui fis voir que la chienlit, c’était lui. K.O. au premier round, il disparut du radar. (Pour le mot “chienlit”, fort rarement utilisé, voyez le Petit Larousse, page 209. Et arrêtez de vous vexer parce que je vous y renvoie: le Larousse est pour qui veut connaitre le français ce que le marteau est au charpentier (prenez note que je vous passe la faucille: vous n’êtes pas assez Rouges pour l’avoir — pas encore!), ou la truelle (tiwèl chez nous) au maçon: un outil indispensable).

Jimmy Cherizier s’adressant à un rassemblement à La Saline, l’un des bidonvilles les plus pauvres de Port-au-Prince. Photo: Jean Wesley Amady

La petite-bourgeoisie, quelle que soit sa couleur ou sa nation, est prise en sandwich entre le peuple et la classe dominante, bourgeoisie, féodalité, ou oligarchie. Fort naturellement, elle aspire au statut social, à la richesse, et au pouvoir de la classe dominante. Et elle a, aussi et surtout, une Sainte Terreur de retomber dans la misère, indescriptible en Haïti, du peuple.

Le petit-bourgeois qui se prétend, ou est dans une certaine mesure, révolutionnaire, se sent arrivé à un statut social privilégié, particulier. Il bénéficie d’une reconnaissance sociale sans commune mesure avec son statut économique: il est parfois, et se croit toujours, l’avant-garde des masses, de la Révolution.

L’apparition de dirigeants révolutionnaires issus de la masse des opprimés (comme justement Jimmy Cherizier) menace le Pouvoir de la petite-bourgeoisie marxiste ou soi-disant “marxiste” en Haïti. Elle voit cette apparition comme une usurpation qu’elle rejette de tout son cœur, de toutes ses forces. Jimmy Cherizier, alias Barbecue, lui fait horreur, car il est la négation vivante du rôle dans lequel elle avait lutté pour se placer. L’existence même de ce dirigeant la menace de sombrer dans l’inexistence.

Elle ne voit pas, ou ne voit plus, que « le devoir de tout révolutionnaire est de faire la Révolution ».

Pour protéger son pouvoir de dirigeante, pouvoir dont on peut douter de la réalité, elle passe à la réaction. Aux politicailleurs. A l’oligarchie.

A l’ennemi de classe.

Elle rejoint le camp des Ti Grangou Permanents, près aux pires ignominies pour MANGER. Et oublier leur bassesse, leur lâcheté, leurs multiples trahisons dans les bobottes tarifées de femelles à leur image.

C’est L’ETAT DE KREY ANTINATIONAL. L’Etat-bouzin de l’Impérialisme, prêt à toutes les salopritudes pour une poignée de dollars. L’Etat vendeur de Patrie. L’Etat vendeur de tout, même de son trou du cul.

J’oubliais une chose importante: Le peuple de Carrefour a récemment exécuté deux jeunes femmes. Les gens les accusaient d’être des “toutè” des bandes de la zone, c’est-à-dire des espionnes qui renseignaient Izo et Ti Lapli sur tout ce qui se passait à Carrefour et dans les environs.

L’exécution — par le feu – a été particulièrement horrible.

Cependant, en guerre, une des importantes tâches est de se débarrasser le plus vite possible des espions des deux sexes, car un seul espion peut causer des centaines de morts dans le camp du peuple, et aussi parmi les policiers dévoués qui font leur travail.

Etant donné les dégâts que peut faire, et souvent fait, un seul espion ou une seule espionne, il ne doit y avoir aucune tolérance pour les “toutè”. Ils/elles sont aussi nuisibles que les hommes et les femmes armés qui tirent sur le peuple.

L’apparition de dirigeants révolutionnaires issus de la masse des opprimés (comme justement Jimmy Cherizier) menace le Pouvoir de la petite-bourgeoisie marxiste ou soi-disant “marxiste” en Haïti.

Le peuple Haïtien est en guerre contre les bandes armées criminelles. Il n’avait certainement aucun autre recours que celui de tuer ces deux jeunes femmes.

C’était une nécessité militaire.

Il faut en finir avec cette illusion meurtrière selon laquelle “nou tout se Ayisyen” et finalement faire la différence entre Eux et Nous.

Eux, les Haïtiens anti-haïtiens. Exemple, Pierre Espérance, Moise Jean-Charles, Reginald Boulos, Joanny de Matteis, elatriye…

Nous, les Patriotes, les Nationalistes, le Peuple engagé dans Bwakale, les Groupes Armés Révolutionnaires, et toutes celles et ceux, innombrables, qui luttent pour le Pouvoir du Peuple, par le Peuple, pour  le Peuple, contre les kidnappeurs, les voleurs, les kadejakeurs, les menteurs, les propagandistes du statu quo meurtrier, et leurs commanditaires, leurs financiers, leurs fournisseurs d’argent, d’armes, de munitions, les millionnaires et les milliardaires cachés derrière les hauts murs féodaux de leurs châteaux climatisés des hauteurs, qui sont le principal ennemi de la Vie en Haïti et les pourvoyeurs de nos cimetières, les Oiseaux de Mort qui doivent mourir pour que nous puissions enfin Vivre.

Liberté ou la Mort! Jusqu’à la Victoire, Toujours! Bwakale Toupatou!

La situation extrêmement grave qui sévit à Petite-Rivière de l’Artibonite et, plus largement, dans le Bas-Artibonite,  montre deux choses importantes: 1) qu’il faut que le peuple trouve des armes, et 2) qu’il lui faut une direction.

Le soulèvement général des Esclaves du Nord se serait essoufflé sans les fusils de Sonthonax et la direction de Toussaint Louverture. La Guerre d’Indépendance n’aurait pas pu démarrer sans les Marrons, la Coloniale devenue l’Armée Indigène, et la direction unifiée de Jean-Jacques Dessalines.

Sans direction révolutionnaire, et sans armée révolutionnaire, il n’y a pas de révolution. Le mouvement de masse s’essouffle, et la réaction néo-coloniale et oligarchique, par des moyens le plus souvent extrêmement violents, arrive à rétablir “l’ordre” néo-colonial, c’est-à-dire la corruption générale, le viol et le vol organisés.

La Révolution n’est pas un jeu. Elle est une guerre à mort !

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